Jeannot: "Ne pas trop gamberger"

Ce vendredi, tu retrouveras Châteauroux. Que retiens-tu de ton prêt d’un an dans le Berry ?

Déjà un très bon accueil de la part du club, du staff et de tous les joueurs. Ensuite, c’était la première fois que je disputais une saison pleine en professionnel, avec 40 matchs équipe de France comprise, et cela m’a fait beaucoup de bien.

 

Tu avais besoin de quitter ta ville pour grandir ?

Exactement. À Nancy, j’avais l’habitude de me reposer sur papa et maman. M’éloigner m’a permis de grandir, de me sentir plus responsable, bref de devenir adulte. J’ai dû m’intégrer dans un groupe où je ne connaissais personne et donc aller vers les gens.

 

Est-ce que les 10 buts inscrits la saison dernière avec la Berrichonne t’ont fait passer un cap ?

Je le pense. D’abord parce que, même si je n’avais pas encore trouvé le chemin des filets en professionnel avec l’ASNL, c’est ce qu’on attendait de moi à Châteauroux. Cela m’a fait progresser. Aujourd’hui, je ne suis plus un espoir, mais un joueur de Ligue 2. Il y a donc aussi plus d’attente envers moi.

 

Justement, après deux vrais beaux buts d’avant-centre en début de saison, tu vis actuellement une période plus délicate…

Je sais que les attaquants passent toujours par des moments plus difficiles. D’ailleurs, la saison dernière à Châteauroux, j’ai aussi eu des périodes blanches. Il ne faut pas trop gamberger, car il est important de garder le moral. Pour mettre fin à cette série, je redouble d’efforts et reste faire du rab devant le but après les entraînements. Pour devenir un grand attaquant, il faut être régulier et marquer à presque chaque match. Comme Falcao ou Cavani.

 

Est-ce que l’arrivée de Pablo Correa, qui était lui aussi avant-centre et avait relancé Laurent Dufresne en 2002, peut t’aider ?

Bien sûr, comme Didier Tholot, un autre ancien buteur, m’a beaucoup appris à Châteauroux. Les conseils sont toujours bons à prendre, surtout d’anciens joueurs aussi expérimentés. Nous avons d’ailleurs déjà parlé avec le coach et je sais que ça va porter ses fruits.

 

Hormis son gardien, Châteauroux n’a pas changé sa défense. Cela avantage plutôt l’attaquant ou le défenseur de bien se connaitre ?

Je connais leurs faiblesses, mais eux connaissent les miennes. Cela va peut-être s’annuler et se jouer autour de mes partenaires. C’est aussi mon rôle d’attirer l’attention des défenseurs adverses pour libérer des espaces. Ensuite, à moi d’être suffisamment malin pour réussir à me retrouver devant le but.

Quels sont les joueurs à surveiller dans cette équipe ?

Dans le couloir gauche, Clément Tainmont va très vite et possède un très bon pied. Il y aussi Kevin Afougou juste derrière lui. La défense centrale, avec Massamba Sambou et Rémi Fournier, offre aussi beaucoup de solidité. Je ne connais pas leurs attaquants, car ils sont tous arrivés l’été dernier.

 

Leur belle victoire face au pourtant très solide Clermont (3-0) doit vous mettre en alerte ?

On se méfie d’eux, c’est une évidence. L’arrivée d’un nouvel entraîneur a provoqué un déclic. En plus, nous n’aurons pas l’avantage de la pelouse puisqu’ils jouent aussi sur synthétique. D’habitude, nos adversaires ont besoin d’un temps d’adaptation. Enfin, ils sont à la recherche d’une victoire à l’extérieur depuis très longtemps (NDLR : depuis le 9 mars 2012 à Troyes) et s’en rapprochent forcément. Il ne faut pas que cela arrive à Picot.

 

On sent votre équipe en progrès depuis plusieurs matchs. Quelle doit être la prochaine étape ?

L’efficacité. C’est ce qui nous a manqué vendredi dernier face à Nîmes. On s’est créé beaucoup d’occasions, mais on n’a pas réussi à se mettre à l’abri. On doit marquer davantage pour ne plus trembler dans les dernières minutes. Notre objectif est ensuite de gagner le plus de matchs possibles jusqu’à la trêve puis de voir si on peut jouer les trouble-fêtes lors de la deuxième partie de saison.