Sané: "Nancy m’a permis de grandir "

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Interviews · 29/01/2013 à 09:32
29/01/2013 • 09:32

En traversant la France en diagonale durant l’été 2011, Salif Sané s’est éloigné de sa famille et a gagné en maturité. Ce que confirme le défenseur bordelais Lamine Sané, qui commente ici les réponses de son petit frère.

Quels sont tes premiers souvenirs de ballon ?

C’était sur le city stade derrière chez nous à Lormont. C’est là que j’ai commencé à jouer au foot et me passionner pour ce sport. Avec mes deux frères et mes trois demi-frères, on y allait tous les jours dès la sortie de l’école. C’est avec eux et les grands du quartier que j’ai appris le football. Jouer sur ces surfaces réduites ne m’a jamais posé de problème. Je prenais exemple sur les meilleurs et essayais de les imiter. Cet apprentissage a compté dans ma progression.

 

Lamine : « Comme il était meilleur que les autres jeunes de sa génération, on le prenait toujours dans nos équipes. Il s’est vite adapté malgré la différence d’âge. C’était souvent notre gardien et il était bon dans le but. Il a également été rapidement à l’aise des deux pieds, plus rapidement que moi d’ailleurs. C’est vrai que le foot de rue nous a beaucoup apporté. Il nous a forgé un mental, une force de caractère différente de celle des jeunes issus des centres de formation. »

 

Ton frère Lamine, qui a trois ans de plus, a ensuite signé aux Girondins. Il a été un exemple pour toi ?

Sa réussite m’a décomplexé. Je me suis dit pourquoi pas moi ou un autre joueur de Lormont. Je rêvais déjà d’une carrière professionnelle depuis que j’étais tout petit, mais sa signature m’a donné un nouvel élan. Je me suis donné à fond.

 

Lamine : « Dès qu’il a intégré l’équipe de Lormont, j’ai su qu’il avait du potentiel et j’ai essayé de le pousser. Comme j’étais aux Girondins, des gens du club ont jeté un œil sur lui. Il s’est alors donné tous les moyens pour réussir. »

Vous partagez aujourd’hui le même métier, cela vous a rapproché ?

On a toujours été très proche, mais on est désormais encore plus complice. On se téléphone tous les jours pour donner des nouvelles de la famille ou parler de plein de choses, mais pas forcément de ballon. Quand ça ne va pas trop sportivement, je sais qu’il va me comprendre et me réconforter. Ne pas lâcher, ne pas baisser la tête et continuer à travailler. J’écoute toujours ses conseils. C’est mon grand frère.

 

Lamine : « C’est vrai qu’il est toujours à l’écoute. Comme j’ai déjà vécu pas mal de choses, j’essaye de lui transmettre. J’ai par exemple connu des moments difficiles aux Girondins et je sais qu’il est important de pouvoir compter sur le soutien de sa famille. Je serai toujours là pour lui. Mais, je n’ai pas l’impression que l’on est plus complice aujourd’hui parce que l’on exerce le même métier. J’ai toujours trainé avec mon petit frère et on était déjà très liés auparavant. La famille compte beaucoup pour moi. »

 

En venant en prêt à Nancy, tu t’es éloigné de ta famille. Tu en avais besoin ?

Cela n’a pas été un choix facile, car ma famille m’a beaucoup manqué. Mais, dans une carrière de footballeur, on est confronté à ce genre de situation. Cela m’a en tout cas permis d’acquérir de la maturité, de devenir encore un peu plus un homme, de grandir tout simplement.

 

Lamine : « Vu la concurrence aux Girondins, partir à Nancy était la solution idéale pour Salif. Et je suis entièrement d’accord avec lui quand il dit avoir gagné en maturité durant cette première année en Lorraine. »

 

Tu es venu à Nancy pour gagner du temps de jeu. Est-ce que tu pensais du même coup gagner une place de titulaire ?

C’est vrai que mon objectif initial était d’avoir davantage de temps de jeu qu’à Bordeaux. Pour cela, je me suis donné à fond pour faire du mieux possible et gagner la confiance du coach. C’est ensuite grâce à lui que j’ai progressé. Je m’en suis rendu compte dès les premiers entraînements. Jean Fernandez a très vite cerné mes qualités et mes défauts. Il m’a également replacé à mon poste d’origine à savoir milieu défensif.

 

Lamine : « J’ai toujours eu confiance en lui. Tôt ou tard, il allait saisir sa chance pour devenir titulaire à Nancy, dans cette bonne équipe de notre championnat. »

 

Après avoir gagné ta place la saison dernière, tu dois désormais confirmer. Pourquoi est-ce si compliqué ?

On veut en faire plus ! Les gens attendent aussi davantage de nous. Même si c’est dur, il faut continuer à travailler, ne pas trop se prendre la tête, rester soi-même et jouer son jeu. On doit aussi gérer un nouveau statut avec davantage de responsabilités vis-à-vis du collectif.

 

Lamine : « La première année, on découvre et tout va bien. Après, c’est autre chose, car il faut gagner en régularité. C’est aussi normal qu’il veuille en faire trop. Il est jeune, un peu fougueux et va progressivement canaliser son énergie. »

Ton idole est Patrick Viera. Qu’est-ce qu’il te manque pour marcher sur ses traces ?

Beaucoup de choses… C’est un grand joueur qui est passé par de clubs prestigieux comme Arsenal ou la Juventus. Il a fait sa carrière avec motivation et envie. C’est là que l’on reconnait les grands joueurs. J’espère un jour suivre ses traces.

 

Lamine : « C’est en acquérant de l’expérience que l’on progresse. Il doit disputer encore plus de matchs de Ligue 1 puis des rencontres de coupe d’Europe. »

 

Patrick Viera a choisi de défendre les couleurs de la France plutôt que celles du Sénégal. Tu y as déjà pensé ?

Mon frère a lui choisi le Sénégal. En fait, ça dépendra du premier qui m’appellera. Que ce soit pour mon pays de résidence ou celui d’origine, je serai fier de défendre ses couleurs.

 

Lamine : « C’est à lui de faire son choix et je n’ai pas à le conseiller. S’il opte pour le Sénégal alors je serai forcément très heureux de rejouer avec mon petit frère… »

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