Didier Ohmer : "Je me lâche, je lève les bras, je m’égosille"

Retour
Interviews · 10/02/2011 à 11:11
10/02/2011 • 11:11

Un week-end sur deux, l’animateur Didier Ohmer oublie l’ambiance froide des plateaux de télévision de France 3 Lorraine pour entrer dans la chaude arène de Marcel-Picot. Speaker par passion, il vibre comme un gamin à chaque but de son équipe.

Après avoir animé les rencontres au cours des années 90, vous avez repris le micro de speaker la saison dernière. Cela vous manquait ?

J’ai toujours suivi les résultats et les matchs de l’ASNL. D’abord derrière les grillages comme tous les gamins qui aiment le football. Ensuite, au milieu des années 90, en participant à des animations ponctuelles avec André. On se partageait l’animation du terrain et la soirée VIP de la troisième mi-temps. C’est quelque chose qui me manquait et j’en parlais souvent avec lui. Et puis, le drame est arrivé (NDLR : André Portzert est décédé en juillet 2009). Alors, quand le président et le directeur général m’ont appelé, j’avais à la fois une pointe de tristesse, de nostalgie mais aussi de la fierté.

 

Le stade vous procure des émotions particulières ?

C’est très différent de ce que je connais sur les plateaux de télévision où l’on a souvent juste des caméras en face de soi. C’est alors très froid et les motifs de satisfaction prennent la forme de chiffres : mesure d’audience ou temps d’antenne supplémentaires. Faire vibrer tout un stade, c’est autre chose. On passe du salon à l’arène. C’est vraiment une autre satisfaction d’entendre les réactions du public. C’est vivant, c’est du théâtre.

 

Le logo de l'ASNL sur le coeurLe football procure en plus d’intenses pics d’émotion…

Il y a une telle part de frustration quand le ballon n’entre pas dans les filets que lorsque cela arrive, cela agit comme une libération. On se lâche, on lève ses bras, on s’égosille. C’est un peu les souvenirs que l’on a quand on est plus jeune et que l’on marque un but. On a alors l’impression d’être au centre de la Terre et on a envie d’embrasser tout le monde. C’est cette joie que je ressens à chaque fois que je communique un but de l’ASNL.

 

Comment préparez-vous votre match ?

Un ou deux jours avant, Romain Terrible dirige un briefing pour établir un fil conducteur très précis de l’animation et de la réception autour de la rencontre. C’est le jour et la nuit avec ce que j’ai connu il y a quinze ans où l’on avait beaucoup plus de libertés. Aujourd’hui, avec les impératifs imposés par la télévision, tout est chronométré et les temps d’intervention sont très limités. On n’a par exemple plus le temps de faire le tour des tribunes. On a gagné en professionnalisme mais on a perdu en spontanéité.

 

Comment se déroule votre soirée à Marcel-Picot ?

J’arrive environ trois heures avant le coup d’envoi pour prendre connaissance du conducteur avec les annonces publicitaires, les offres d’emploi de Triangle Interim et les animations spéciales. Il y a ensuite une réunion avec les délégués pour tout vérifier. Après avoir salué les premiers spectateurs, je me renseigne auprès des intendants des clubs adverses sur la prononciation des joueurs. Il me reste ensuite quelques minutes pour prendre une collation avec les confrères de la presse et j’entre véritablement dans l’arène 45 minutes avant le coup d’envoi. Avant, je débutais plus tôt mais je me suis rendu compte que les gens ne sont pas là pour écouter une émission de radio mais pour voir l’échauffement des joueurs. Il faut juste distiller quelques infos, quelques anecdotes.

 

À ce moment-là, il peut encore se passer des choses inattendues ?

C’est justement ce qui est compliqué à gérer. Cela peut par exemple être un changement dans la dernière demi-heure. Un joueur se blesse à l’échauffement et on n’est pas averti. C’est arrivé la saison dernière avec le gardien de Montpellier. Il faut alors être très affûté et se rapprocher des intendants des deux équipes pour avoir les bonnes informations.

Une remise de prix avec Nicolas Holveck

Comment se passent vos relations avec les supporters ?

C’est vraiment quelque chose que l’on doit améliorer. Je vais donc intervenir plus souvent auprès des groupes de supporters pour qu’ils me communiquent davantage leurs informations, leurs tifos, leurs animations. Il faut qu’une communion se crée entre nous. Le public de Marcel-Picot peut être bon, très bon même. On l’a vu contre Lyon où il a été présent du début jusqu’à la fin et a applaudi son équipe malgré la défaite. Cela fait partie de mes bons et de mes mauvais souvenirs. C’est surtout encourageant.

 

Des nouveautés de prévues pour l’animation ?

Je souhaite utiliser davantage les écrans géants. Quand une personnalité donne le coup d’envoi ou que l’on parle d’un produit ou d’un partenaire, c’est bien de le voir sur les écrans. Le public est toujours plus réceptif quand il peut identifier un son avec une image.

Flèche gauche Flèche droite