Mustapha Hadji: "Un accélérateur de carrière"

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Interviews · 27/06/2014 à 08:19
27/06/2014 • 08:19

Pour le grand frère de Youssouf, la coupe du monde 1998 a été un tournant décisif, notamment pour l'obtention du ballon d'or africain.

Vous aviez 22 ans quand vous avez disputé votre première coupe du monde en 1994 aux États-Unis…

Je suis passé de 3 000 spectateurs en deuxième division avec l’ASNL à plus de 60 000 dans les stades américains. Même si j’avais réussi une bonne saison avec Olivier Rouyer, c’était une surprise et une chance incroyable de me retrouver là. La coupe du monde, ça va au-delà de tout ce que l’on peut imaginer. Même si mon retour à Nancy a été difficile, car le nouvel entraîneur Laszlo Bölöni ne me faisait pas jouer, cette expérience m’a fait grandir.

 

Quatre ans plus tard en France, vous inscrivez un but magnifique contre la Norvège (2-2). Cela reste l’une de vos plus grandes émotions ?

Marquer pour le Maroc lors d’une coupe du monde disputée en France, je ne pouvais pas rêver mieux. Car si je suis Marocain avant tout, la France reste ma seconde patrie, celle qui m’a formé et m’a tout donné.

 

Malgré ce nul et une victoire contre l’Écosse, vous êtes éliminé dès le premier tour…

Cela a été une grande déception. On a péché par excès de confiance. La plupart des joueurs évoluaient dans des grands clubs européens si bien que l’on se voyait déjà au deuxième tour. Cette équipe méritait largement mieux. Il y avait du potentiel. Elle me fait un peu penser à la Côte d’Ivoire d’aujourd’hui.

 

Vous avez ensuite signé à la Corogne et reçu le ballon d’or africain. La coupe du monde a accéléré votre carrière ?

C’est une évidence. Dans cette compétition, il faut être bon pendant un mois. Vous avez l’impression de disputer une finale de Ligue des Champions à chaque match et affrontez les meilleurs joueurs du monde. À partir de là, des tas de clubs se précipitent pour obtenir votre signature. Cela a aussi compté pour l’obtention du ballon d’or.

 

Votre petit frère Youssouf n’a pas eu la chance d’en disputer une. Sa carrière aurait pu être différente ?

Depuis qu’il a intégré la sélection en 2004, Youssouf a vu passer beaucoup de sélectionneurs et chacun d’entre-eux a voulu tirer un trait sur le travail de son prédécesseur. Il y avait pourtant un groupe exceptionnel avec des joueurs comme Ouaddou ou Chamakh. Il aurait juste fallu leur faire confiance sur le long terme. Au lieu de cela, l’équipe changeait tout le temps. Ça explique encore les difficultés du Maroc aujourd’hui.

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