Ouaddou: "Une opération commando"

Pour la deuxième fois de ta carrière, te voici de retour à l’ASNL…

Je suis très heureux de retrouver la forêt de Haye, quelques anciens coéquipiers, mais aussi les séances d’entraînement et le foot en général. Cela sera aussi un plaisir de rejouer à Marcel-Picot devant les supporters nancéiens.

 

Ce n’est pas courant de revenir deux fois dans son club et encore moins de le proposer à titre gracieux...

C’est une démarche simple et sincère. L’ASNL m’a construit sportivement et humainement, m’a donné ma chance. Je ne l’oublie pas et veux lui rendre un petit peu en lui donnant un coup de main. Cela ne me pose aucun problème de jouer gratuitement, car ce challenge vaut plus que tout pour moi. Certaines choses n’ont pas de prix dans la vie. Je ne fais pas non plus cela pour faire parler de moi. Cela ne m’intéresse pas d’attirer la lumière des projecteurs. À l’heure où le football prend des claques à cause du comportement de certains, c’est bien de lui redonner ses lettres de noblesse.

 

Qu’est-ce que tu peux apporter à cette équipe ?

De l’expérience. C’est important dans un vestiaire. Je vais essayer de rappeler leurs devoirs aux plus jeunes et surtout de leur donner de la confiance. Cela change tout dans le foot. D’autant qu’il y a de la qualité dans cette équipe. J’ai vu leurs matchs en tant que consultant d’Al-Jazeera et pense qu’il ne manque pas grand-chose. Il faut juste enlever ce grain de sable qui vient toujours coincer la machine.

 

Tu crois donc toujours au maintien ?

Bien sûr. Il reste dix-neuf matchs ! Il faut enfiler le treillis et les aborder comme une opération commando. Je suis optimiste. Même si la position du club était moins critique d’un point de vue comptable, j’ai déjà connu une situation similaire lors de mon arrivée à Valenciennes en janvier 2007. Tout le monde s’est retroussé les manches et nous avons sauvé notre place en Ligue 1. Dans ces moments-là, il ne faut pas limiter ses efforts et être efficace dans les deux surfaces.

 

C’est aussi de bien gérer la pression ?

Quand tu joues la tête du classement, il existe une pression du résultat, car tu dois gagner pour rester en haut. Dans notre situation, cette pression est encore plus forte, car on joue notre survie. Il faut savoir gérer cette situation et afficher un mental d’acier. Le collectif doit passer avant toute chose, car c’est en équipe que l’on gagnera des matchs, pas grâce à des exploits individuels. Cette solidarité entre nous et entre toutes les composantes du club est primordiale.

 

Est-ce que tu penses être rapidement au meilleur de ta forme ?

Je vais donner le maximum pour apporter une solution supplémentaire au coach et ne ferai surtout pas la gueule si je ne joue pas. Je suis toujours resté très professionnel avec une bonne hygiène de vie et j’ai bien travaillé pendant un mois avec la réserve. Ensuite, même si le championnat du Qatar ne vaut pas la Ligue 1, c’est tout de même un championnat très difficile physiquement puisqu’il peut faire jusqu’à 50° avec un taux d’humidité avoisinant les 80%. Il faut aussi être toujours compétitif, car il n’y a que quatre professionnels par club et on peut vite être remplacé.

 

Ce premier match de l’année contre Lille est déterminant ?

Il est en tout cas très important. Il n’y plus de calcul à faire. Quand on aborde ce genre de mission, on ne doit pas regarder notre adversaire, mais faire le maximum pour le battre. Qu’il s’appelle Lille, Lyon ou le PSG.

 

Que penses-tu de cette équipe du LOSC ?

Je pense que les Lillois ont mal démarré leur saison parce qu’ils n’ont pas encore l’expérience suffisante pour bien gérer plusieurs compétitions. Depuis qu’ils sont éliminés de la Ligue des Champions, ils se sont recentrés sur le championnat et sont repartis vers l’avant. Cela les a en quelque sorte libérés et ils ont retrouvé de l’aisance technique, de la fluidité dans le jeu et un bloc compact à la récupération.