Un rêve en bleu

Ce jeudi en tout début d’après-midi, Julien Féret sera devant son téléviseur pour écouter la conférence de presse de Laurent Blanc. Il espère y entendre son nom. « On m’a donné la chance d’espérer mais je n’y crois pas trop » avoue-t-il. Sa convocation dans le groupe France pour les deux matchs éliminatoires de l’Euro 2012 face à la Roumanie puis le Luxembourg serait un véritable évènement. Le dernier Nancéien a avoir enfilé le maillot bleu s’appelle Bernard Zénier. C’était le 31 mai 1983 au Luxembourg lors d’un match amical face à la Belgique (1-1). Et il ne s’agissait que du cinquième international français de l’histoire du club, après Carlos Curbelo, Michel Platini, Olivier Rouyer et Patrick Delamontagne.

Julien Féret peut donc entrer dans l’histoire. Il ne s’y attendait pas du tout. « Avant le match face à la Norvège, je me suis juste dit que si cela devait arriver, cela ne pouvait être que pour ce match amical. Vu mon âge, que c’est seulement ma troisième saison en Ligue 1 et que je n’ai jamais joué de matchs de coupe d’Europe, j’étais conscient de ne pas avoir beaucoup de chance d’être sélectionné. Cela n’a d’ailleurs jamais été une obsession. » Son entraîneur a certainement été l’un des moins surpris par cette pré-convocation. Pablo Correa rappelle que son meneur de jeu vient de franchir plusieurs étapes et avoue qu’il trouve normal de le voir figurer dans cette liste élargie.

C’est aussi tout à fait logique pour Djamel Bakar, qui lui en avait d’ailleurs parlé la semaine dernière dans le vestiaire. « Il le mérite, car il vient d’enchaîner des performances de haut-niveau, souligne l’international espoir. Ce n’est qu’une pré-convocation mais c’est déjà une forme de reconnaissance de faire partie de l’élite des footballeurs français. On va tous attendre la liste. Cela serait très enrichissant pour lui de pouvoir côtoyer des joueurs du Real, de Chelsea ou de Barcelone et il pourra ensuite revenir nous faire profiter de cette expérience. »

C’est donc aussi une bonne nouvelle pour l’AS Nancy-Lorraine qui prouve qu’une plus faible exposition médiatique n’est pas forcément un handicap pour les très bons joueurs. « Cela démontre que l’on possède des joueurs de qualité, ajoute le président Jacques Rousselot. Julien a montré une grosse marge de progression et j’espère le voir dans les 23 et pourquoi pas dans les 11. » L’ex-Rémois garde néanmoins la tête sur les épaules et rappelle sans cesse qu’il ne s’agit que d’une pré-convocation. « Je prends d’abord cela comme un encouragement à continuer à travailler pour être plus performant. »