

L’auteur de l’autobiographie de Pablo Correa dévoile les coulisses de son livre.
On s’est vu une à deux fois par semaine pendant environ trois mois. Les entretiens se déroulaient dans son bureau en forêt de Haye. Cela passait très vite. J’avais souvent l’impression que l’on avait discuté une heure alors que cela avait duré une bonne partie de l’après-midi.
En général, les articles sont toujours très ciblés avec un angle bien précis alors que j’avais là un champ d’exploration à l’infini sans aucune limite de place ou de temps. Ce qui permet de davantage approfondir les détails. Ensuite, la relation était différente avec Pablo. Il arrivé à Pablo de parler pendant 10 à 15 minutes sans s’interrompre. Le dictaphone enregistrait et j’avais juste à l’écouter sans avoir besoin de le relancer. Il était dans la confidence. Ça n’arrive jamais pour un article de presse.
C’est une partie primordiale, car c’est la base de tout. Même s’il a vécu d’autres étapes importantes dans sa vie, c’est là qu’il s’est construit. C’est aussi une période que personne ne connaissait vraiment hormis ses proches. Les lecteurs vont beaucoup apprendre en la découvrant.
Sur le sportif, ce n’était pas évident de raconter la période la plus contemporaine. Vu que je l’ai suivi pour l’Est Républicain et que je la connaissais donc très bien, il était plus compliqué de trouver des relances pour obtenir de l’inédit. Ensuite, il y a forcément les passages sur les décès de sa sœur et de son papa. Pablo avait les larmes aux yeux. C’était un peu déstabilisant pour moi. Je devais alors retranscrire le plus fidèlement possible son émotion. Dans ces cas-là, chaque mot compte.
En tant que lecteur de biographie, je trouve que quand une personne a des choses fortes à dire sur son parcours ou ses idées, c’est plus percutant à la première personne. Même si j’aurais aimé apporter un peu plus ma patte sur deux ou trois passages, je ne regrette pas ce choix. Il faut d’abord penser au lecteur et c’est beaucoup plus fort pour lui de lire Pablo Correa se raconter.