Lemaitre: "Un tournant de la saison"

Après le nul du week-end dernier à Lorient, vous étiez plutôt satisfait ou un peu déçu de ne pas l’avoir emporté ?

Un peu les deux, puisque l’on a été solides défensivement, que l’on s’est créé les meilleures occasions, mais que l’on n’a pas réussi à les concrétiser. C’est dommage, car pour une fois que l’on réussi à garder notre but inviolé, on a manqué d’efficacité devant. C’est en tout cas un bon point qui peut faire la différence en fin de saison.

 

Lors de cette rencontre, vous avez évolué avec une nouvelle disposition tactique en 4-4-2. Cela change beaucoup de choses ?

Oui et non. Cela dépend davantage de la façon dont on anime le jeu. Sur ce match, le coach nous a demandé à Michaël (Chrétien) et à moi de ne pas trop monter dans nos couloirs. Je me suis donc un peu freiné afin de bien défendre avant de penser à attaquer. Ce n’est pas forcément mon style de jeu, car j’aime beaucoup courir et apporter mon aide sur le plan offensif, mais il faut savoir se mettre au service du collectif et penser d’abord au bien de l’équipe.

 

Malgré ce bon résultat, votre situation au classement s’est encore un peu plus compliquée avec les victoires de Caen et d’Auxerre…

Je ne regarde pas trop le classement, car cela va encore beaucoup bouger d’ici la fin de saison. Je connais bien sûr notre écart avec le dix-huitième, mais préfère prendre les matchs les uns après les autres avec seulement un objectif de points en tête. Si l’on n’atteint 40/42 points, alors on ne devrait pas avoir besoin de regarder les résultats des autres.

 

Tout cela ajoute pas mal de pression sur vos épaules pour ce match face à Caen. En général, c’est une situation qui vous transcende davantage qu’elle ne vous bloque…

C’est vrai, et on l’a vu récemment face à Auxerre. C’était aussi un match à ne pas perdre et on l’a bien négocié. Il faut réussir la même prestation face à Caen. Cela nous permettrait de les rattraper au classement et de peut-être creuser l’écart avec nos poursuivants. Cela serait aussi une très bonne chose psychologiquement.

 

Même si Caen se trouve toujours dans la même zone que vous, c’est une équipe au parcours d’européen depuis la trêve…

Le SMC rencontre les mêmes problèmes tous les ans, à savoir qu’il est capable de réussir de très bonnes séries comme de très mauvaise. En ce moment, ils sont dans une dynamique positive et vont donc venir avec beaucoup d’ambition à Marcel-Picot. Pour les freiner, nous allons devoir leur mettre la pression.

 

C’est une formation que tu connais bien puisque tu as évolué sept saisons à Malherbe. Quels sont ses joueurs clés ?

Il y a d’abord El Arabi. C’est un attaquant très dangereux, car vraiment complet puisque rapide, technique, physique et efficace. Il n’a souvent besoin que d’une demi-occasion pour mettre le ballon au fond des filets. Benjamin Nivet endosse souvent le rôle de métronome au milieu de terrain. C’est lui qui gère les temps forts et faibles. Cette saison, j’ai aussi découvert le rapide Hamouma. Enfin, le jeune Heurtaux est un peu le patron de la défense. C’est un joueur complet qui joue simple.

Franck Dumas imprime un style particulier ?

Il aime les équipes joueuses, avec une bonne circulation du ballon, des latéraux offensifs et donc beaucoup de centres. Il va sûrement essayer de profiter de la pelouse synthétique pour nous faire courir. Je trouve toutefois que son équipe prend moins de risques depuis plusieurs matchs. Ils ont compris qu’il faut parfois bétonner pour mieux contrer et adoptent un peu le même système que nous en déplacement.

 

Est-ce déjà un tournant dans la saison ?

Oui, clairement. Et le suivant à Monaco le sera également, car on a besoin de points. Une victoire nous ferait beaucoup de bien au classement, mais aussi mentalement. Dans ce championnat très serré où six ou sept équipes vont lutter pour assurer leur maintien, il est très important de bien négocier les confrontations directes.