Biron, merci la Coupe
Grâce à la Coupe de France, le Martiniquais Mickaël Biron s’est d’abord fait remarquer par le club vosgien d’Épinal puis par l’AS Nancy-Lorraine la saison suivante. De quoi grimper de la R1 à la Ligue 2 BKT en seulement deux ans !
Du hand au foot
« Je suis issu d’une famille de sportifs. Mon grand frère et mon père jouaient au foot. Mes tontons font de l’athlétisme. L’un d’eux a été champion des Antilles. J’ai aussi un cousin qui joue au hand. C’est lui qui m’a fait découvrir ce sport. J’ai immédiatement accroché et j’ai pris une licence dans le club de ma ville à Ducos. J’ai même été sélectionné en équipe de Martinique. J’espérais faire carrière dans ce sport. Je devais d’ailleurs venir faire un match en métropole avec la sélection, mais mon père a refusé que je quitte l’île. Il préférait que je joue au foot. Pour moi, c’était alors juste des petits matchs dans la rue avec des copains. On mettait des petites cages sur une pelouse et jouait des cinq contre cinq.
Je n’ai pris ma première licence de foot qu’à l’âge de 15 ans au New Star de Ducos et je n’allais même pas à tous les entraînements, car je jouais toujours au hand. Mon père et mes amis m’ont incité à choisir le foot. J’en suis très heureux aujourd’hui. Je ne regrette cependant pas mes années de hand, car cela m’a permis de me muscler, de progresser dans la vitesse de jeu, d’apprendre à résister dans les duels et à ne pas avoir peur. »
Ça ne décolle pas
« Devenir footballeur professionnel n’était pas forcément un objectif pour moi. J’ai effectué un essai au centre de formation de Valenciennes, mais ne suis resté qu’une semaine. J’ai passé un CAP de peintre en bâtiment. Cela me plaisait. À 16 ans, je suis parti en Suisse dans les clubs amateurs du FC Champagne Sports puis du FC Renens. J’y suis resté trois ans avant de retourner sur mon île.
Je m’éclatais dans le championnat de Guadeloupe. Il y a beaucoup d’ambiance lors des grandes affiches. Cela n’a rien à voir avec la R1 en métropole. En plus, tu joues devant ta famille et tes amis. Cela te donne encore plus de joie. J’étais l’un des meilleurs joueurs. Ajaccio m’a proposé un essai. J’avais un bon pote là-bas : Manu Cabit. J’ai essayé de jouer comme je savais le faire, d’être bien respectueux. À la fin, le coach m’a dit qu’on allait me rappeler. Je n’ai jamais eu de nouvelles. J’étais très déçu. Je suis rentré en Martinique avec l’idée d’y rester définitivement. »
La Coupe comme tremplin
« La Coupe de France est le meilleur moyen de se faire remarquer quand on joue en Martinique. Les clubs professionnels qui viennent détecter des joueurs ne s’intéressent qu’aux jeunes de 13 ou 14 ans. Quand tu as 18 ans, c’est plus compliqué. Lors de la saison 2018/2019 avec Golden Lion, on a atteint le 7e tour de la Coupe de France. On reçoit Épinal. Je réussis un bon match et arrache les prolongations en marquant sur un tacle dans les six mètres durant le temps additionnel. On sera finalement éliminé, mais un dirigeant du club vosgien me dit qu’il va m’appeler pour la saison suivante. Après ma désillusion à Ajaccio, je n’y croyais pas trop et ne voulais pas m’enflammer.
J’ai finalement signé à Épinal. Malgré le froid, je me sentais bien dans ce club et ne cherchais pas à aller voir plus haut. D’ailleurs, je n’avais même pas d’agent. Nous avons réussi un très beau parcours en Coupe de France avec cette élimination en quart de finale face à Saint-Étienne à Marcel-Picot. Je pense que c’est ce qui m’a permis de signer à Nancy l’été dernier. C’était une vraie bonne surprise d’être contacté par un club professionnel. Je n’y croyais plus ! »