Gavanon: "J’ai retrouvé l’envie de me surpasser"

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Interviews · 05/10/2010 à 14:35
05/10/2010 • 14:35

Pour casser la routine qui s’était installée au cours de ses six années nancéiennes, Benjamin Gavanon a choisi de s’exiler la saison dernière au FC Sochaux-Montbéliard. Un pari gagnant qui lui a redonné l’envie de se surpasser.

Comment s’est passée cette année au FC Sochaux-Montbéliard ?

Très bien. C’est un club qui ressemble beaucoup à l’ASNL, avec ce même esprit de famille. Mon intégration a également été facilitée par les années sochaliennes de mon frère. Ses coéquipiers de l’époque sont venus vers moi pour prendre des nouvelles et tout s’est enchaîné naturellement. J’avais de bons rapports avec tous les membres du staff qui ne m’ont jamais fait sentir que j’étais seulement en prêt. D’ailleurs, certains joueurs ont été surpris et déçus de me voir repartir vers Nancy car des liens s’étaient forcément noués entre nous.

 

Un rôle de récupérateur et de constructeurC’est toi qui étais demandeur pour être prêté ?

Comme cela faisait déjà six ans que j’étais à Nancy, j’avais un peu l’impression de tourner en rond. J’avais besoin de voir autre chose. Le coach n’était pas vraiment d’accord au départ. On en a discuté et il m’a compris. Quand l’offre de Sochaux est arrivée, il ne m’a pas mis de barrière et a respecté mon choix.

 

Ce prêt a relancé ta carrière ?

Au bout de plusieurs saisons dans le même club, on entre forcément dans une sorte de routine. On connaît le discours de l’entraîneur et ce qu’il attend de nous. Inconsciemment, on se repose peut-être un peu sur cette vie sans surprise. Partir m’a permis de tout remettre à zéro. J’avais oublié combien il pouvait être difficile de s’intégrer dans un groupe, de s’adapter à une nouvelle ville. Il faut observer et trouver sa place. C’était l’inverse de l’ASNL où j’étais davantage dans le rôle de celui qui accueille les nouveaux. Cette année à Sochaux m’a donc fait beaucoup de bien car cette impression de routine a aujourd’hui complètement disparu. J’ai retrouvé cette envie de me surpasser pour montrer des choses au coach.

 

C’était aussi un moyen de remettre un peu en question ton style de jeu ?

Forcément, car chaque coach possède sa propre vision du football. Francis Gillot me demandait de toucher un maximum de ballons quitte à aller l’arracher des pieds de nos défenseurs. Il fallait toujours du mouvement. Il me demandait aussi d’avoir plus d’agressivité à la perte du ballon. Cela a toujours été un de mes points faibles. J’ai donc commencé à durcir mon jeu et essaye de continuer dans cette voie. Je sais que je ne pourrais pas changer de A à Z mais cela m’a permis d’emmagasiner autre chose.

 

Quelle est l’image que renvoie l’ASNL hors de notre région ?

C’est un peu ce que l’on peut lire ou entendre à chaque fois, à savoir une équipe très difficile à manœuvrer. C’est rarement une partie de plaisir contre l’ASNL. Francis Gillot nous alertaient donc sur le rythme et le pressing de cette équipe nancéienne.

Face à Bordeaux en coupe de la Ligue

Pablo Correa souhaitait ton retour cette saison. C’est une belle marque de confiance…

Il m’en avait un peu parlé avant la fin du championnat. Cela m’a soulagé car quand on est en prêt, on ne sait pas trop sur quel pied danser. Je n’étais pas certain de faire partie des plans du coach en cas de retour en forêt de Haye. Il m’a donc expliqué ce qu’il attendait de moi. Cela m’a rassuré de voir que les choses étaient claires. Je suis donc revenu avec plaisir pour continuer à travailler et aussi essayer d’apporter un peu de bonne humeur au groupe.

 

Au poste de milieu de terrain, la concurrence est toute aussi rude que la saison dernière. Cela ne t’effraie pas ?

Il ne faut pas en avoir peur. C’est une caractéristique de notre métier. C’est aussi ce qui nous empêche de nous sentir intouchables. On a tous besoin de cela pour avancer. Bien sûr, cela ne fait jamais plaisir de prendre des gifles et de se retrouver à l’écart. C’est alors le mental qui va faire la différence en nous aidant à nous relever ou au contraire en nous laissant baisser les bras.

 

Tu as retrouvé une équipe nancéienne qui cherche à faire évoluer son style. Est-ce que tu as senti la différence ?

L’évolution est en marche, mais elle va prendre du temps avec des phases plus difficiles que d’autres. C’est un travail quotidien qui va durer sur plusieurs années. Cela ne peut pas se réaliser d’un coup de baguette magique. C’est en tout cas la bonne solution pour continuer à faire progresser le club, à condition de ne pas oublier et renier tout ce que l’on a fait auparavant. On doit garder nos acquis.

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