Marama Vahirua: "J’ai envie de m’éclater"

Après quelques semaines chez toi à Tahiti, ce n’est pas trop difficile de rentrer en France ?

Si, justement. Nous sommes rentrés en milieu de semaine dernière après 24 heures de vol et subissons encore les douze heures de décalage horaire. Le soir, je dors dès 8 heures et me réveille vers 4 heures du matin. J’ai donc un coup de fatigue quand j’arrive à l’entraînement. Je sais que j’ai besoin de deux semaines pour retrouver le rythme. C’est comme cela à chaque fois. Quant à la météo, même si c’est l’hiver actuellement à Tahiti, les températures grimpent tout de même jusque 25° le matin et 30° l’après-midi. Je n’ai donc aucun problème d’adaptation en ce moment ici.

Il y avait peut-être une petite appréhension supplémentaire du fait de ton arrivée dans un nouveau club ?

C’est toujours particulier de changer de vie. J’avais mes habitudes à Lorient. Je sais qu’ici, on va ma demander plus d’efforts physiques et que le travail sera davantage collectif. Je m’y suis préparé pendant les vacances en effectuant des footings mais aussi en m’entraînant avec mon club de Temanava. Ce sont tous des copains et c’est mon père leur coach. De toute façon, j’ai maintenant trente ans et une certaine expérience des préparations d’avant-saison. Je sais qu’il ne faut pas faire n’importe quoi car le but n’est pas de se retrouver à l’infirmerie au bout de trois semaines. Mon objectif, c’est d’être en pleine forme le 14 août.

Quelles sont les priorités pour vite trouver ses marques ?

Pour s’intégrer rapidement, il faut suivre la vague et ne pas aller à contre-courant. Je ne me fais pas de soucis. Ce n’est que mon deuxième jour mais j’ai déjà l’impression d’être ici depuis un moment. Je connais presque tous les joueurs car nous nous sommes souvent affrontés dans des matchs importants. Cela a créé des liens. D’un point de vue pratique, ma priorité est aujourd’hui de trouver une maison pour pouvoir vraiment me poser le plus rapidement possible.  

Après trois belles saisons à Lorient, quitter les Merlus a été un choix difficile ?

Cela fait partie du métier et je n’ai aucun regret. J’avais envie de changer d’air, de voir autre chose. L’ASNL m’a appelé au bon moment. J’espère y vivre autant de moments de bonheur qu’à Nantes, Nice ou Lorient. Il est aussi important pour moi que ma famille se plaise à Nancy mais cela ne devrait pas poser de problème car c’est une belle ville. On va maintenant attendre l’hiver (sourire). On a échangé les tempêtes contre la neige. Ce n’est pas pour me déplaire. 

Qu’est-ce que tu attends des trois années de contrat que tu as signé avec l’ASNL ?

J’ai envie de m’éclater. Quand je suis parti de Nantes pour aller à Nice, on m’a dit que c’était une équipe qui ne jouait pas au foot. Je me suis régalé là-bas. Pareil à Lorient. Je ne vois pas pourquoi cela serait différent ici. Il y a d’ailleurs de très bons joueurs de ballon à l’ASNL. Le club souffre peut-être d’un déficit d’image mais son jeu a vraiment évolué ces dernières saisons.

Est-ce que tu sais déjà comment Pablo Correa souhaite t’utiliser ? 

Plus ou moins mais rien de précis. À Nice, j’évoluais sur le côté ou en n°10. Lorient m’a utilisé comme deuxième attaquant. Je connais donc tous les postes offensifs. Ma préférence va tout de même vers celui de meneur de jeu car j’adore faire plaisir aux attaquants en leur donnant de bons ballons.

Les supporters se demandent si tu vas continuer à pagaïer pour célébrer tes buts ?

Bien sur et le plus de fois possible ! C’est quelque chose qui m’appartient et me tient à cœur. Ce geste me permet d’être un peu l’ambassadeur de mon pays.