Clément : "Pas une simple biographie"

Retour
Interviews · 08/03/2022 à 09:22
08/03/2022 • 09:22

L’ancien joueur de l’ASNL Jérémy Clément sort un livre la semaine prochaine. « Pour le plaisir » raconte la vie de l’ex-footballeur mais aborde également plein d’autres thèmes grâce à de multiples témoignages.

Comment t’est venue l’idée d’écrire un livre ?

C’est un ami, Emmanuel Dumesnil, qui me l’a proposé un soir de septembre 2020. Lors d’une soirée, il m’explique qu’il a toujours eu envie d’écrire. Vu qu’il trouve que nos discussions sont toujours intéressantes, il me propose de les retranscrire par écrit. Ma première réaction a été de me dire que je n’étais pas assez connu pour cela car ce sont les grandes stars qui publient des livres. J’ai finalement accepté puis j’ai associé une amie d’enfance au projet. Je voulais vraiment que ce livre me ressemble. Claire Démarets me connaît parfaitement mais absolument rien au foot.

 

L’idée n’était donc pas de parler uniquement de football ?

C’était d’avoir une vision sur le foot, c’est le point central, mais aussi sur toutes les composantes extérieures. Ma sœur et ma femme témoignent par exemple dans ce livre. Je voulais montrer comment on vit le foot mais aussi faire le lien entre le sport de haut-niveau et le monde de l’entreprise. Je ne suis pas Mbappé, Neymar ou Zlatan. Je devais donc aller plus loin que la simple biographie où je raconte mes titres ou les adversaires que j’ai affronté.

L’autre originalité de « Pour le plaisir », c’est le grand nombre de témoignages…

Je voulais faire parler d’autres personnes car c’est toujours bien de confronter les idées. Je ne voulais en aucun cas être donneur de leçons. Je trouvais aussi intéressant de mélanger les sports, individuels et collectifs, de donner la parole à des non sportifs afin d’avoir une vision assez large et d’aborder différents sujets. Des fans de cyclisme vont peut-être trouver intéressant ce que dit Thomas Voeckler par rapport à son management. Ce que je dis ne va pas leur parler mais ils trouveront leur compte dans les paroles des autres.

 

Il a été difficile d’interviewer autant de personnes ?

Je connaissais déjà la plupart des intervenants. J’ai sollicité les autres. On dit parfois que c’est plus facile de donner de l’argent que du temps, car on est tous pris dans le tourbillon de la vie active. Ils ont pris de leur temps.

 

Tu as pris du plaisir dans la création de ce livre ?

Énormément. C’est beaucoup de boulot. On a commencé en septembre 2020. Cela a été une belle expérience de partage. C’était vraiment cool de l’écrire à trois parce qu’on échange, on n’est pas d’accord, on s’encourage. Ensemble, c’est toujours mieux. C’est un travail de longue haleine car il a fallu trouver une maison d’édition, décider de la couverture et maintenant assurer la promotion. C’est comme un semi-marathon. Je découvre ce monde. De toute façon, sans plaisir, je ne l’aurais pas fait. C’est mon carburant. J’ai aussi envie que ça marche. Je ne rêve pas de faire un best-seller mais j’espère en vendre plus de 500 quand même. J’ai envie que le livre marque le coup.

 

On découvre que tu as très mal vécu ton passage à l’ASNL, que tu t’es efforcé de rester professionnel mais que tu n’avais plus envie et que tu en étais très malheureux…

Le mariage n’a pas fonctionné. Je sortais d’une saison difficile à Saint-Etienne et j’avais besoin de confiance, d’être accompagné et que l’on me rende important. On n’a pas su le faire ici. Je n’ai pas senti un engouement, l’envie de s’appuyer sur moi. Ce n’est pas que de la faute de Nancy. J’étais en fin de course et pas le joueur que j’avais été. C’était compliqué de donner les clés à un joueur qui était moins en vue. J’en suis conscient. J’avais besoin d’autre chose. Nancy aussi. C’est dommage, car il y avait des choses à faire. Je garde néanmoins un bon souvenir de mon passage ici. Il y a des gens formidables au club. Cela m’attriste de voir les résultats actuels.

Jérémy Clément

Tes années nancéiennes t’ont permis de rencontrer Youssouf Hadji, qui témoigne dans ton livre…

Je l’ai interrogé sur le rôle du papa car nos fils jouaient dans la même catégorie. Ce n’est pas simple de regarder ton fils jouer quand tu es un footballeur professionnel. On s’est bien entendu avec Youssouf car c’est quelqu’un d’une très grande gentillesse. J’aime sa joie de vivre. C’est un compétiteur mais qui reste détaché. C’est top dans un vestiaire. Le club a besoin de ce type de joueurs, qui ne se prennent pas au sérieux et qui pensent d’abord au plaisir. Youssouf a toujours le sourire.

 

Tu termines ce livre par un chapitre sur ta reconversion...

Je suis coach de Bourgoin en N3. Cela se passe bien. Je suis content de ce que je vis avec les joueurs. J’avais aussi envie de me diversifier et d’avoir un business un peu différent. J’ai donc créé la marque d’huile d’olive Roméo et Juliette. J’interviens également en entreprise. Je prends beaucoup de plaisir à parler du lien entre le monde du travail et le sport de haut-niveau. Ce livre m’a aussi pris beaucoup de temps. Je veux en garder un peu pour profiter de ma famille et de mes amis. Le travail, c’est bien, mais il faut aussi profiter de la vie.

 

« Pour le plaisir » sort le 17 mars aux Editions Amphora.

Flèche gauche Flèche droite