Une séance avec Genna

Retour
Articles · 18/03/2019 à 14:46
18/03/2019 • 14:46

Après avoir gardé les buts de l’ASNL pendant plus de 200 matchs professionnels, Gennaro Bracigliano est de retour dans son club formateur. En charge des gardiens du centre de formation et de la préformation au quotidien, il anime les séances spécifiques.


« En rejoignant le terrain, on parle du dernier match. J’assiste à presque toutes les rencontres à domicile, mais J’aime bien avoir le ressenti de mes gardiens. Cela me permet aussi de poser les axes de travail de la semaine. L’aspect humain est toujours très important. Au-delà des exercices, j’aime que les gardiens s’approprient la séance. Je suis un coach, mais surtout un accompagnant, car ce sont eux qui vont réaliser les gestes justes le week-end. J’ai un rôle bienveillant.»


« Cette séance débute par du jeu au pied. C’est ludique. J’aime bien instaurer une petite compétition afin de les réveiller aussi bien physiquement que mentalement. Il y a de la complicité entre eux. Je suis aussi garant de cela. Je n’oublie pas la notion de concurrence mais il est toujours plus positif de travailler dans une ambiance saine afin que chacun se tire vers le haut. »


« Il faut échauffer aussi bien le haut que le bas du corps. On dit du gardien qu’il est un peu le décathlonien du football. J’essaie de toujours y associer le ballon. »


« Lucas Garin, Hugo Constant et Enzo Dupuis. Simon Ternynck s’entraînait avec l’équipe professionnelle ce matin-là. Thibault Libouban, Marco Giagnorio et Rayan Gyss étaient en soins ou en séance de musculation. »


« C’est un enchaînement de coordination et d’appuis associé à de la technique de prise de balle. On tend progressivement vers des plongeons de plus en plus difficiles physiquement. Cela monte en puissance jusqu’au maximum du cardio. A la fin de l’échauffement, on peut y associer la force, l’intensité et la vitesse. »


« Les gardiens enchaînent deux plongeons à haute intensité avec de la technique de déplacement. On n’en parle pas beaucoup mais c’est très important. En caricaturant, un gardien qui a de bons appuis n’a même pas besoin de plonger. Le plongeon est censé être le derniers recours. »


« Autant que possible, j’aime faire travailler les gardiens dans le but. On décortique les gestes puis on passe aux situations de jeu. Sur cet exercice, j’y ai associé de la pliométrie pour travailler la détente. »

L'interview

Tu parles beaucoup aux joueurs, tu leur expliques le programme ou le nombre de passages à chaque exercice. C’est important pour toi de bien communiquer ?

L’aspect humain est toujours très important. Au-delà des exercices, j’aime que les gardiens s’approprient la séance. J’essaie qu’ils sachent ce qu’ils font d’un point de vue technique mais aussi au niveau du dosage. Je sais ce qu’ils vivent donc j’essaie aussi de leur donner des repères, de les corriger et de les encourager pour les faire progresser. Je suis un coach, mais surtout un accompagnant, car ce sont eux qui vont réaliser les gestes justes le week-end. J’ai un rôle bienveillant. Je suis une sorte de grand frère avec les conseils techniques en plus. Je n’hésite cependant pas à recadrer quelqu’un qui n’y est pas au niveau de l’état d’esprit. C’est une base. Sans l’état d’esprit, on n’arrive à rien. Avec un bon état d’esprit en revanche, on peut renverser des montagnes aussi bien individuellement que collectivement.

 

On ressent une ambiance particulière entre les gardiens. Ils semblent très soudés et s’encouragent entre eux…

Il y a de la complicité. Je suis aussi garant de cela. Je n’oublie pas la notion de concurrence mais il est toujours plus positif de travailler dans une ambiance saine afin que chacun se tire vers le haut. On sait que ce poste est très ingrat. Le danger est de tomber dans une sorte de secte des gardiens alors que ce n’est pas du tout ça. Les gardiens sont un sous-groupe qui appartient au groupe. On fait partie de la même équipe.

 

On sent que tu prends beaucoup de plaisir à mener ces séances…

Dès que j’ai commencé à entraîner avec les U19 à Lunéville, je me suis senti comme un poisson dans l’eau. Déjà quand j’étais joueur, j’aimais bien parler aux jeunes, les mettre à l’aise. C’est un plaisir et aussi une suite logique. Ça fait plus de trente ans que je suis gardien, ce serait dommage de garder tout ce que j’ai vécu pour moi. J’ai le même rôle que mes collègues entraîneurs. On est là pour les aider à avancer. Nous, on connait le chemin et ses pièges. On peut les mettre en garde, les aiguiller parfois mais c’est ensuite à eux de nous écouter ou pas.

Flèche gauche Flèche droite