Le tonnerre des années 70 (1/2)
Lors du premier demi-siècle de son histoire, l’ASNL a signé plusieurs exploits retentissants en Division 1. Retour sur la victoire en 1976 sur les prestigieux Verts au stade Marcel-Picot plein à ras bord.
À jamais, le nom de Saint-Étienne apparaîtra en couleur verte à la face du football français. C’est Demis Roussos qui chante avec saveur : « On écrit sur les murs le nom de ceux qu’on aime ». Et partout en France, on a aimé Saint-Étienne, malheureux finaliste en 1976 de la Coupe d’Europe des clubs champions face au Bayern. On a tous admiré les Rocheteau, Revelli, Curkovic, Larqué, Piazza, Lopez, Janvion, Sarramagna.
Ce 19 décembre 1976, l’émoi est donc à son comble à Nancy où sont annoncés les Verts de Robert Herbin. Le match a lieu en diurne et l’ASNL est tendue comme un ressort pour mettre toutes les chances de son côté et s’assurer toutes les raisons de croire à l’exploit. La location a marché à fond, après la victoire que les Lorrains viennent d’obtenir à Marseille (4-2), alors même que tout laissait supposer une issue difficile pour eux au stade Vélodrome.
Il faut dire que sous la baguette de Michel Platini, l’équipe nancéienne accomplit un excellent début de championnat. Devant les Stéphanois, on va voir ce qu’on va voir. Le record de spectateurs est laminé, plus jamais il ne sera atteint : 30 384 supporteurs entassés dans l’enceinte de Marcel-Picot où les heureux titulaires d’un billet d’entrée se mêlent à ceux qui n’en ont pas et se font entendre derrière les portes closes !
On finira par les laisser pénétrer à près de 5 000 et à s’agglutiner autour des poteaux de corners. Vous imaginez la scène aujourd’hui ! Devant la crainte légitimement liée aux règles de sécurité, le match a failli être annulé, et il fallut l’intervention apaisante du capitaine de Saint-Étienne Jean-Michel Larqué pour que fût donné le coup d’envoi. « Nous savons que le public de Nancy est calme, nous allons jouer », prononça en toute confiance l’international forézien.
Ce fut un match grandiose, remporté par l’AS Nancy-Lorraine (2-0), grâce à deux buts de Gilbert Dussier et Carlos Curbelo inscrits en seconde période. Si vous étiez au stade, ce jour-là, vous ne pouvez avoir abandonné aux oubliettes l’immense résultat des rouge et blanc dirigés avec maîtrise par Michel Platini. Ces 30 384 spectateurs seront, pour toujours, les témoins du bonheur de vivre que l’AS Nancy-Lorraine a su, jadis, offrir à ceux qui la fréquentaient.