Bondo: "Pro à 15 ans"

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Interviews · 31/03/2021 à 13:30
31/03/2021 • 13:30

Plus jeune joueur professionnel de l’histoire de l’AS Nancy-Lorraine, Warren Bondo veut tout réussir avant tout le monde.

Comment le foot est entré dans ta vie ?

Chez moi, on ne parlait que de foot. Mon père est un vrai passionné. Il a joué à un petit niveau. Mes oncles sont aussi de grands fans de foot. L’un d’eux a joué à Caen sans réussir à devenir professionnel. Comme mon père a vu que j’aimais aussi cela, il m’a inscrit dès l’âge de 4 ans dans le club d’Evry. J’étais trop jeune pour jouer les matchs mais j’allais à tous les entraînements. J’ai ensuite joué une saison à Corbeil, une autre à Viry puis j’ai rejoint Bretigny jusqu’en U15. J’avais besoin de trouver le bon club.

 

Tu jouais aussi beaucoup dans la rue ?

Plutôt dans un gymnase. J’ai grandi à Corbeil-Essonnes. Avec mes parents, mes trois petits frères et ma petite sœur, on vivait dans une maison située à côté d’une cité. Là-bas, il y avait ce gymnase où l’on se retrouvait tout le temps avec les potes. C’est là où j’ai appris à dribbler. J’enchainais les crochets et les passements de jambes. Face à des plus grands, j’ai aussi appris à mieux tenir sur mes jambes, à jouer avec mon corps et à protéger la balle. Il y avait toujours beaucoup d’intensité. On voulait gagner. C’était une bonne école.

 

Tu rêvais déjà de devenir footballeur professionnel ?

A quatre ou cinq ans, je ne pensais qu’au jeu, mais mon père avait déjà cette idée. Il avait senti mon potentiel. J’ai commencé à l’envisager en arrivant à Bretigny, car j’étais U10 mais surclassé en U13. J’avais alors envie de rejoindre un centre de formation. Mes parents m’ont beaucoup aidé. Ils voulaient que je réussisse dans la vie. Comme je n’étais pas très bon à l’école, ils m’ont encouragé à me donner à fond pour le foot. Mon père me disait que c’était le meilleur métier pour moi. Je vais quand même essayer d’obtenir le baccalauréat. Je suis en première professionnelle.

Warren Bondo

Comment l’ASNL t’a repéré à Bretigny ?

C’est Mohamed Ouadah qui est venu me chercher. J’ai une très bonne relation avec lui et avec Patrick Gabriel. Ils m’ont convaincu de rejoindre Nancy alors que j’avais d’autres propositions. Ils ont ensuite été importants dans mon parcours. J’ai un caractère très fort et ils ont réussi à me canaliser. Ils m’ont fait comprendre que je devais me calmer pour aller loin. Ils avaient raison.

 

Ton parcours a dû faire plaisir à tes copains de Corbeil…

Leur regard n’a pas changé. Il me voit toujours comme leur pote Warren et pas comme un footballeur professionnel. C’est important pour moi de garder des amis comme cela. La seule chose qui les surprend, c’est la vitesse à laquelle j’ai franchi les échelons. J’ai signé mon contrat professionnel à 15 ans, joué à 16 ans et marqué à 17 ans.

 

Signer son premier contrat professionnel à l’âge de 15 ans n’est pas commun…

Suite à ma première saison à Nancy, le PSG s’est renseigné pour me faire signer. Les deux clubs n’ont pas trouvé d’accord. Cela m’aurait fait plaisir de jouer pour le club de ma ville et de retourner en région parisienne. Mais, j’étais aussi très heureux de signer professionnel avec l’ASNL. Cela s’est fait grâce au président Jean-Michel Roussier et à Eric Martin. Je me sens bien à Nancy. C’est chez moi. Cela m’a aussi permis de vite grimper. Je n’aurais peut-être pas eu cette chance à Paris, à Liverpool ou à l’Inter.

Warren Bondo

Entre ta signature et ton premier match en Ligue 2 BKT, il s’est écoulé presque un an et demi. Tu n’étais pas trop impatient ?

J’avais envie de jouer en Ligue 2. Comme j’ai vite gagné ma place en réserve, je savais que ça arriverait un jour ou l’autre. J’étais évidemment très heureux quand Eric Martin m’a annoncé que je reprenais avec l’équipe professionnelle. C’était mon rêve de rejoindre le plus vite possible le groupe pro. J’avais 16 ans et ne pense pas que l’on puisse y arriver plus tôt.

 

Ton premier match n’a cependant pas été très heureux…

Je ne m’attendais pas à être dans le groupe à Grenoble et encore moins à entrer en jeu. Je pensais juste en profiter pour prendre de l’expérience à l’intérieur du groupe. Quand le coach a fait appel à moi, j’étais très motivé. Je suis bien entré dans le match mais j’ai vite été expulsé. Je savais qu’il me redonnerait ma chance. Cela a été contre Troyes avec une place de titulaire. Cela s’est ensuite enchainé et je ne compte pas m’arrêter là. Je peux mieux faire.

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