JL. Garcia : "On ne calcule pas"
Généreuse et cohérente dans le jeu, l’ASNL n’a pas vraiment été récompensée depuis le début de la saison. Jean-Louis Garcia veut désormais que son équipe franchisse un palier en corrigeant certains détails notamment dans la gestion des temps forts ou l’efficacité offensive.
Lors de ce début de saison, vous n’avez pas été récompensé à la juste valeur de vos prestations…
C’est en effet le sentiment qui domine. Sur les six premiers matchs, on a toujours rivalisé avec nos adversaires. On les a même parfois dominés, mais on ne prend que 5 points sur 18. C’est nettement insuffisant. Par contre, ce qui est quand même rassurant, c’est que l’équipe est cohérente dans ses prestations. On peut s’appuyer et insister là-dessus. On doit progresser dans la gestion de certains tournants de nos matchs. Je pense à ce but encaissé dans le temps additionnel face à Guingamp, à ces énormes occasions en première mi-temps à Niort et à Pau.
Hormis de nombreux faits de jeu défavorables, vous avez également souffert d’un manque d’efficacité dans les deux surfaces…
C’est compliqué de dire que l’on manque d’efficacité dans notre surface parce que l’on prend des buts malheureux avec Abde (El Kaoutari) qui perd ses appuis à Niort ou Souley (Karamoko) qui marque contre son camp sur un centre à Pau. Il y a aussi le but du Havre. On n’avait pas pris de but sur corner depuis plus d’un an. Il est quand même remarquablement exécuté aussi bien la frappe que le déplacement de Gibaud. Je retiens surtout que l’on concède très peu d’occasions.
Dans la surface adverse, votre déficit d’efficacité est plus avéré. Vous manquez clairement d’expérience dans le secteur offensif. Le poste d’avant-centre est plus compliqué que d’autres pour des gamins ?
C’est un poste à haute responsabilité. Nos garçons font des choses très encourageantes. Vinni (Triboulet) n’a pas marqué, mais le contenu de ses matchs est consistant. Il a aussi montré ce dont il était capable durant les matchs de préparation. Yanis (Barka) vient de marquer sur ses entrées en jeu à Paris et à Pau. Rayan Philippe va nous apporter un profil un peu différent et aurait dû scorer dès sa première apparition sur un bon centre d’Amine (Bassi) à Pau. Ces jeunes joueurs vont apprendre. Marquer leur donnera la confiance nécessaire pour pouvoir enchainer. Il faut être patient avec eux. Ils doivent être plusieurs sur le front de l’attaque à pouvoir marquer et pas seulement l’avant-centre. Mickaël Biron en est le parfait exemple.
Le nouveau règlement vous permet d’effectuer cinq remplacements. Cette nouvelle règle change vraiment votre gestion des joueurs pendant un match ?
Notre jeu a toujours besoin de beaucoup de fraicheur. On a de très bonnes statistiques sur le plan athlétique depuis le début de saison. Par exemple à Pau, malgré un joueur de moins pendant une heure, notre équipe a couru au total 2 kilomètres de plus que notre adversaire. Nos joueurs sont généreux dans l’effort. Comme notre jeu avec ballon demande beaucoup de mobilité, de démarquages et de courses, cela vaut le coup d’utiliser la fraicheur des remplaçants sur une fin de match. D’autant plus que le niveau des joueurs est proche. Pour preuve cette deuxième mi-temps remportée à Pau (0-1) en infériorité numérique avec but et passe décisive des entrants.
Vous êtes la seule équipe à n’avoir joué que deux matchs à domicile. C’est à Marcel-Picot que l’équipe doit prendre son envol ?
Il n’y a pas de vérité. Il est évident que l’on doit redevenir conquérant à domicile. C’est notre grand objectif sur les deux prochains matchs face à Dunkerque et Châteauroux. Je suis persuadé qu’on a cette année une équipe qui va être dangereuse à l’extérieur. On vient d’ailleurs de prendre quatre points sur nos deux derniers déplacements, dont un succès sur la pelouse du leader du championnat. C’est même l’unique défaite du Paris FC ! On aurait aussi pu espérer mieux à Pau si on était resté à onze. Devenir performant à l’extérieur doit nous permettre d’avoir un peu moins de pression à domicile.
Cette rencontre face à Dunkerque est donc très importante…
C’est un match important, mais il ne faut pas l’aborder avec appréhension. Il faut se concentrer sur notre jeu, être meilleur dans les tirs à mi-distance, les centres, cadrer davantage nos frappes, être plus dangereux sur nos coups de pied arrêtés, continuer à être entreprenants. Cette année, on essaie de récupérer le ballon beaucoup plus haut, de presser l’adversaire dans son camp. On l’a vu en première mi-temps contre Le Havre. On ne calcule pas. On aimerait se procurer beaucoup plus d’occasions de but. Mais, c’est la qualité individuelle et le talent qui font parfois la différence. On a déjà suffisamment d’occasions pour pouvoir mener plus souvent au score. On doit faire preuve d’un peu plus de sang-froid et de lucidité. On travaille dur. Il faut garder confiance. Ça va nous sourire très bientôt et je l’espère dès ce match contre Dunkerque qui a marqué le même nombre de buts que nous, mais qui pourtant possède le double de points.
