Dublin, le feu follet

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Articles · 13/04/2021 à 12:45
13/04/2021 • 12:45

L’international luxembourgeois Eddy Dublin n’avait pas son pareil pour percer les défenses adverses. Recruté dès la première saison de l’ASNL, il est d’emblée devenu la coqueluche du stade Marcel-Picot. Un demi-siècle plus tard, son nom figure toujours parmi les légendes du club au chardon.

Eddy Dublin n’était pas très grand et il jouait de sa vivacité pour affoler le défenseur qui le prenait en charge. « À l’époque, rappelle le joueur grand-ducal, un attaquant devait franchir une défense assez classique, composée d’un seul opposant. Dès que l’arrière était neutralisé, le but s’ouvrait. Aujourd’hui, quand tu as éliminé ton garde du corps, il reste trois défenseurs pour t’empêcher d’atteindre la surface de réparation ».

Les dirigeants de l’ASNL avaient remarqué les qualités offensives de Dublin et c’est avec beaucoup d’envie qu’ils s’étaient mis en piste pour le faire venir et lui donner un maillot rouge et blanc. « Le président Cuny et Monsieur Courtin m’ont appelé durant la trêve de Noël, explique l’international luxembourgeois, et je suis resté trois ans à Nancy. Malheureusement, j’ai été blessé et je n’ai pas pu donner, sur la fin, la pleine mesure de mes possibilités. J’aurais aimé faire plus encore pour l’ASNL ».

Courir, dribbler, tirer et marquer, tel était le registre où excellait Eddy qui occupait le flanc droit d’une ligne d’attaque où l’on voyait également évoluer Braun, Lanini et Schneider lequel avait un puissant pied gauche qui, certain soir, lui permit de faire trembler les filets d’Angoulême du centre du terrain !

L’attaquant feu follet approcha la trentaine de buts en trois saisons, dont quasiment la moitié dès la première saison. Avec ses vingt-huit sélections sous la bannière grand-ducale, Eddy Dublin mit une réelle expérience du haut niveau européen à disposition de l’AS Nancy-Lorraine et il fait volontiers mention d’une rencontre avec l’équipe de France au Parc des Princes. « Nous avions perdu, dit-il, mais nous avions résisté face à des éléments de la trempe des Bosquier, Bereta, Djorkaeff, Loubet. C’étaient des éléments que je connaissais peu, car je n’évoluais pour ma part qu’en deuxième division. »

Eddy Dublin fit ses premières armes à Mondorf-les-Bains et le choix qu’il orienta vers l’ASNL ne se fit pas sans mal car plusieurs clubs belges avaient eux aussi des vues sur l’avant vif argent qui faisait montre de sa rapidité et de son sens du jeu offensif collectif. « Antoine Redin, rappelle-t-il, était un passionné de football et il nous demandait beaucoup. Parfois, il râlait même un peu ! »

 

Les restes d’une passion à la luxembourgeoise

Dublin fit partie avec Miletic, de la première division étrangère engagée par le club de Claude Cuny. Plus tard, il y eut Cop. Il était difficile pour un étranger de trouver preneur dans un club français à l’époque, car deux contrats étrangers seulement étaient autorisés par club. Eddy aime l’ASNL et sourit en disant : « Tu te rends compte, on parle de choses qui ont eu lieu voici cinquante ans ! Si tu fais un article dans Chardon Rouge, mes petits-enfants sauront qui j’étais. Je leur dirai. »
Eddy Dublin lors des 50 ans de l'ASNL
Eddy Dublin suit l’actualité de l’ASNL et regrette que les résultats soient difficiles. « Je suis revenu à Picot avec émotion, se souvient-il. C’était pour l’anniversaire du club, pour les 50 ans de Nancy-Lorraine. » Une hanche en vrac et beaucoup de vélo, voici les restes d’une passion à la luxembourgeoise. Celle de l’ami Eddy que les supporteurs septuagénaires n’oublieront jamais. Aujourd’hui, Dublin vit à Remich avec son épouse et sa famille. Pour lui, aujourd’hui, le foot c’est à la télé et dans les journaux.

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