Une cador dans les buts

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Articles · 12/10/2018 à 10:28
12/10/2018 • 10:28

Arrivée en janvier dernier pour garder les buts de l’équipe féminine, Céline Deville apporte son immense expérience à la formation de Paco Rubio. À 36 ans, elle amène aussi beaucoup de fraicheur et de bonne humeur.

Savez-vous qui possède le plus beau palmarès à l’ASNL ? Céline Deville ! La gardienne de l’équipe féminine a remporté une Ligue des Champions, trois championnats de première division, une Coupe de France, totalise 65 sélections internationales et a disputé deux Championnats d’Europe et une Coupe du Monde. Ce parcours exceptionnel a débuté dans le Nord à la fin des années 80. Céline suit son père, qui évolue dans un club amateur de la région de Berck, et tape le ballon avec les garçons.

Après un déménagement familial à Albertville, elle signe sa première licence. « À mon époque, on ne pensait pas devenir footballeuse professionnelle, raconte-t-elle. Je rêvais juste de jouer au PSG. » Le rêve deviendra réalité quelques années plus tard. Entre-temps, Céline a abandonné son poste d’attaquante pour celui de gardienne. « On n’avait plus personne dans le but. Mon père, qui était l’entraîneur, m’a proposé d’enfiler les gants. Ça m’a tout de suite plu. »
Céline Deville
Tout s’accélère avec des sélections en équipe de Haute-Savoie puis en équipe de France de jeunes. Céline réussit ensuite le concours d’entrée de Clairefontaine en 1998 et signe au PSG deux ans plus tard. Le club parisien évolue alors en deuxième division. « Ça n’avait rien à voir avec le PSG d’aujourd’hui », se souvient-elle. Après une montée et une première saison en D1, elle est contactée par Montpellier, qui figure alors parmi les cadors du football féminin. « Louis Nicollin avait mis des moyens pour son équipe féminine. Il nous suivait beaucoup. J’ai retrouvé ça à Nancy avec le président Rousselot, qui vient voir tous nos matchs à domicile. C’est une belle preuve de reconnaissance pour le football féminin. »

Une Coupe du Monde déterminante

Céline Deville atteint alors des sommets, remporte deux championnats de France (2004, 2005) et rejoint l’équipe de France pour un long bail de 13 ans et 65 sélections. « C’était toujours une fierté de porter le maillot bleu. Mais, la Coupe du Monde en Allemagne en 2011 a été au-dessus de tout. » Les Bleues de l’ex-Nancéien Bruno Bini se font sortir en demi-finale après un parcours historique. « C’est à partir de là qu’on a commencé à vraiment parler du foot féminin en France. On ne s’en est pas rendu compte pendant la compétition et avons été agréablement surprises en rentrant en France. Des gens venaient nous féliciter. On parlait de nous partout. On n’avait jamais connu ça. »

Après neuf saisons au MHSC, Céline Deville veut relever un nouveau défi. Ce sera à l’Olympique Lyonnais, alors quintuple champion de France en titre et champion d’Europe. « Je savais qu’il y avait Sarah Bouhaddi et que nous serions en concurrence. J’avais envie de gagner ma place. Je ne peux pas m’entraîner toute la semaine pour m’assoir sur le banc de touche le week-end. »
Céline Deville
Dans la capitale des Gaules, Céline, qui travaillait auparavant à la boutique du Montpellier Hérault, découvre le professionnalisme. « On s’entrainait tous les matins à dix heures. À cette époque, il n’y avait pas d’autres équipes de D1 qui fonctionnaient comme ça. » Elle ajoute aussi une belle ligne à son palmarès avec la Ligue des Champions 2012 mais reste dans l’ombre de la n°1 des Gones.

Jouer avant tout

Après deux saisons et une quinzaine de matchs avec l’OL, Céline Deville rejoint Juvisy. Dans la hiérarchie du football féminin, le club parisien se situe juste derrière l’OL, Montpellier et le PSG. « Il y avait alors vraiment un championnat à deux vitesses. C’est moins le cas aujourd’hui, car tous les clubs mettent davantage de moyens dans leur équipe féminine ». Après quatre saisons et demie de haut et de bas, Céline se retrouve à nouveau en manque de temps de jeu.

En janvier 2018, elle n’hésite pas à retourner en deuxième division pour retrouver du plaisir. Ses six premiers mois à l’ASNL se passent bien. Son contrat est renouvelé pour cette saison. « Même si la concurrence va être rude dans notre groupe avec des équipes reléguées (Marseille, Albi) ou très ambitieuses (Grenoble, Saint-Étienne), on a les moyens d’accrocher la première place. On devra pour cela faire preuve d’un peu plus de régularité. »
Céline Deville
À 36 ans, Céline Deville n’a pas abandonné l’idée de retrouver la première division avec l’ASNL. « Il faut arrêter de sans cesse me parler de mon âge, insiste-t-elle. Quand je sentirai que je commence à régresser, j’arrêterai. Mais, pour le moment, je me sens bien et j’ai très envie de continuer. Dans la tête, j’ai toujours 25 ans ! D’ailleurs, dans le vestiaire, je rigole tout le temps. On me dit souvent que je parle beaucoup (sourire). Je pense que la bonne humeur peut aider une équipe à gagner. Un collectif soudé peut aller loin… »

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