

International tunisien, Alaeddine Yahia a disputé la Coupe du Monde 2006 en Allemagne sous les ordres de Roger Lemerre. Il en garde de très grands souvenirs et reste profondément attaché à cette grande compétition internationale.
C’est le summum pour un footballeur. Ça commence déjà avant la Coupe du Monde quand tu attends la liste avec un peu de fébrilité. Même si j’avais de grandes chances d’en faire partie, je savais qu’il pouvait toujours y avoir des surprises. Quand tu vois ton nom parmi les 23, c’est une libération et une grande fierté. Tu ressens des émotions indescriptibles.
Je suivais la compétition de très près. Même quand je me faisais masser le soir par le kiné, je regardais les matchs à la télévision. Je suivais notamment les performances de mon pote Alou Diarra et des Bleus.
On a déconné le premier match où l’on a partagé les points avec l’Arabie Saoudite. On doit le gagner tous les jours. Ce nul a été une grande déception. On réussit ensuite un bon match contre l’Espagne, mais on perd après avoir mené à la mi-temps. La qualification pour les huitièmes de finale nous échappe contre l’Ukraine de Chevtchenko. Je n’ai pas de regrets, car nous étions effectivement l’outsider. Mais, on pouvait passer…
Ce ne sont pas des matchs comme les autres. Il y a un parfum particulier. Déjà parce que tu t’entraines dans le stade la veille de la rencontre. Après, une fois sur le terrain, tu es dans ton match. Il arrive quand même que pendant un arrêt de jeu, tu réalises que tu joues un match de Coupe du Monde ! En revanche, tu ne penses pas aux millions de téléspectateurs, mais plutôt à tes missions sur le terrain. Je jouais à gauche et me demandais comment j’allais réussir à arrêter le feu-follet Joaquín (sourire).
Les matchs à enjeu de ton équipe nationale te font atteindre un très haut niveau de pression. C’est beaucoup plus fort que ce que tu peux connaitre en club. Tout un peuple repose sur toi ! C’est encore plus intense pour les équipes africaines. Là-bas, la vie n’est pas rose tous les jours et une grande compétition offre beaucoup de joie pendant un mois. Je n’ai ainsi jamais ressenti autant de pression que lors du match qualificatif pour cette Coupe du Monde face au Maroc de Youssouf Hadji.
De profiter à fond en dehors et sur le terrain, car c’est la plus belle compétition du monde. C’est un évènement unique. De grands joueurs comme Cantona, Litmanen ou Giggs n’ont jamais disputé de Coupe du Monde. Ils échangeraient certainement quelques matchs de championnat pour avoir le bonheur de participer à ce grand rendez-vous.
Bien sûr, à commencer par ceux de la Tunisie et de la France, où évoluent plusieurs anciens coéquipiers. J’aime bien aussi l’Argentine et le beau football en général. J’ai eu Thorgan Hazard au téléphone récemment et j’espère qu’il sera là-bas avec son frère.
J’ai gagné la Coupe d’Afrique des Nations en 2004 contre le Maroc de Youssouf Hadji. C’était un moment très fort, car la première fois que la Tunisie soulevait ce trophée. Nous sommes entrés dans l’histoire ! Quelques mois plus tard, j’ai participé aux Jeux olympiques à Athènes. On réussit une bonne campagne, mais on est éliminé au goal average. C’était une expérience différente puisqu’on était logé dans le village olympique et qu’on pouvait assister à beaucoup d’autres sports. J’en garde d’excellents souvenirs.