Ndy Assembe: "Se serrer les coudes"

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Interviews · 07/12/2011 à 08:50
07/12/2011 • 08:50

Pour faire oublier la défaite à Bordeaux, le gardien nancéien réclame davantage de combativité samedi soir face à Ajaccio.

À Bordeaux, vous avez encaissé un but après seize secondes. Est-ce un handicap presque insurmontable pour l’ASNL aujourd’hui ?

Dans un match important entre deux équipes au coude à coude, cela complique évidemment les choses. Ce but leur a donné de la confiance supplémentaire et il devenait alors difficile de les faire déjouer. Mais, c’est surtout grâce à leur état d’esprit qu’ils nous ont battus. Mentalement, nous n’avons pas été à la hauteur et avons manqué de combativité. Cette défaite nous rappelle qu’il faut continuer à travailler, car tout le monde joue sa peau dans ce championnat. Et c’est celui qui aura le plus envie qui l’emportera !

 

Tu vas disputer ce samedi ton dixième match de L1 dans les buts de l’ASNL. Sachant que tu as démarré la saison comme numéro 2 puis que tu as été blessé trois semaines, cela doit être une belle surprise ?

C’est bien, car quand on arrive comme doublure, on se fixe comme objectif de disputer au moins un match. Par contre, je ne sais pas si l’on peut parler de surprise car on se doit d’être toujours prêt à enfiler les gants. C’est en tout cas une chance pour moi, car ce temps de jeu m’aide à progresser et à apprendre. Je peux me servir de mes matchs pour corriger mes erreurs et donc avancer.

 

Est-ce que comme un joueur de champ, un gardien nécessite une période d’adaptation avant de donner le meilleur de lui-même dans un nouveau club ?

Oui et non. Quand on arrive dans un nouveau club, il faut s’habituer aux défenseurs, prendre des repères avec eux et trouver des automatismes. Cela concerne par exemple le placement sur les coups de pied arrêtés ou la manière de se positionner lors d’un deux contre un. En attendant que tout cela se mette en place, un gardien doit d’abord jouer sur ses qualités.

 

Est-ce que l’on a vu le meilleur Ndy Assembe lors de ces trois derniers mois ?

Je me sens bien, mais je sais que je peux être encore meilleur, plus à l’aise et plus rassurant. C’est important d’inspirer confiance à ses défenseurs. Ils ne doivent pas avoir peur de me mettre un ballon en retrait par exemple. C’est aussi à moi de les rassurer par une sortie aérienne ou un arrêt difficile.

 

Parmi les 7 buts encaissés, est-ce qu’il y en a qui te laisse encore aujourd’hui beaucoup de regrets ?

Je pense que j’aurais dû anticiper un peu plus sur le but de l’attaquant rennais Montano (NDLR: une frappe du plat du pied dans le coin opposé) alors que je reste bloqué. Souvent, après les matchs, avec Christophe Miranda, on revoit toutes les actions où je touche le ballon et on en discute. Ce travail de vidéo est important.

 

Ton arrêt face à Mathieu Bodmer au Parc des Princes a en tout cas impressionné de nombreux observateurs. Pour toi aussi, il s’agissait d’un bel et difficile arrêt ?

Oui, car sur le premier arrêt, le ballon passe au milieu d’une forêt de jambes et je le vois au dernier moment. Puis, je me relève vite et pars avec l’envie d’être le premier sur le ballon. Cet arrêt relève donc aussi de l’état d’esprit, de la volonté de ne pas prendre de but et de ne s’avouer jamais battu. Bien sûr, il y a parfois des tirs qui sont imparables, mais il faut quand même essayer de les arrêter en misant sur un coup de pouce du destin.

 

On a coutume de dire que c’est plus facile d’être gardien quand son équipe est dominée et que l’on pas vraiment de répit…

C’est vrai, car les actions s’enchainent et on maintient son attention. Le plus difficile est vraiment de n’avoir qu’un ou deux arrêts à faire. Quand on domine, il faut alors rester vigilant et ne jamais se dire que le ballon ne peut pas arriver jusqu’à son but.

Est-ce que tu travailles sur les attaquants adverses en amont des matchs ?

Je regarde beaucoup les résumés et aussi certains matchs pour connaître leurs qualités et leurs points forts, mais ne travaille pas spécialement ce domaine. Cela pourrait même être négatif de se reposer là-dessus. Un attaquant qui n’a toujours marqué que du droit peut très bien frapper du gauche. Concernant Ajaccio, j’ai déjà joué contre eux la saison dernière en Ligue 2 et Frédéric Sammaritano a été mon coéquipier à Nantes. Je les connais donc un peu.

 

Tu connais peut-être un peu moins leur gardien Guillermo Ochoa ?

Comme beaucoup, je l’ai découvert cette saison. Il est bon sur sa ligne et boxe beaucoup de ballons. Pendant nos phases offensives en match, je regarde comment le gardien adverse se comporte, la manière dont il se déplace. Ce sont des informations qui peuvent me permettre de donner des conseils à nos attaquants. Cela peut être de leur dire qu’un gardien se retrouve souvent à terre dans les duels ou qu’ils doivent tenter leur chance de loin.

 

Avec ces deux défaites de suite, vous vous retrouvez à nouveau dans une situation délicate…

C’est vrai que l’on est en train de replonger, mais puisque l’on a déjà réussi à redresser la barre une fois, cela veut dire que l’on est capable de le refaire une seconde fois. Cette rechute nous montre que rien n’est acquis et qu’il faut continuer à se serrer les coudes.

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