Florentin, un formateur en formation

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Articles · 08/03/2021 à 14:09
08/03/2021 • 14:09

Après dix-huit mois de cours et de longues heures de travail à la maison, Nicolas Florentin a obtenu le brevet d’entraineur formateur de football (BEFF) l'année dernière. L’entraîneur des U19 revient sur cette période usante, mais tellement enrichissante.

« On nous a présenté cette formation en nous précisant qu’elle nécessitait environ 1 000 heures de travail et bien plus, raconte Nicolas Florentin. Je savais déjà à quoi m’attendre pour en avoir discuté avec Frédéric Biancalani et Patrick Moreau. Cela s’est confirmé avec au moins deux heures de travail chaque jour pendant dix-huit mois. Après ma journée au centre de formation, je rallumais mon ordinateur vers 21 heures et ne le refermais parfois que vers deux ou trois heures du matin. Je n’ai pas vu beaucoup mes enfants grandir durant cette période. »

Des sacrifices qui ont été récompensés par un diplôme obtenu l'année dernière. Le brevet d’entraineur formateur de football (BEFF) permet désormais à Nicolas Florentin de diriger un centre de formation. Il sera aussi bientôt exigé pour plusieurs éducateurs de chaque centre de formation. C’était l’une de ses motivations, mais pas la seule. « Même si on ne peut pas s’installer dans une certaine routine, car chaque nouvelle génération de joueurs nous fait évoluer, j’avais envie de dépoussiérer mon mode de fonctionnement, d’élargir mes connaissances et d’affiner mon œil sur le terrain et aussi en dehors. »
Nicolas Florentin
Ce diplôme ratisse en effet très large puisqu’il aborde aussi bien les principes de jeu que la préparation athlétique, la communication, le management ou l’animation de réunion. « Mon expérience de joueur puis d’éducateur ces dernières années à l’ASNL m’a permis de savoir ce dont le joueur a besoin pour atteindre le haut niveau. Cette formation me donne le " comment " lui apporter. On apprend à savoir faire faire aux gamins. »

 

Un stage au Standard de Liège

D’un niveau BAC +4 et dirigé par le sélectionneur national Jean-Claude Giuntini, le BEFF est loin d’être une simple formalité. Sur cent cinquante dossiers, la FFF en sélectionne une soixantaine pour des tests et n’en garde que vingt-quatre par promotion.

Le programme est ensuite chargé avec huit semaines de formation à Clairefontaine, sept de stage pratique avec une équipe et un stage en France ou à l’étranger pour observer la préformation et la formation. « Je suis allé au Standard de Liège grâce à leur responsable du recrutement Benjamin Nicaise. C’est un club avec à peu près les mêmes budgets que nous et qui a créé son académie en même temps que la rénovation de notre centre en 2007. »

Bien qu’habitué à suivre des formations pour ses diplômes précédents, Nicolas Florentin a été obligé de retrouver le rythme d’un étudiant. « Cela n’a pas été simple au début, avoue-t-il. Lors des premières sessions à Clairefontaine, j’emmenais vraiment une caisse de Doliprane avec moi. J’avais un gros mal au crâne après plusieurs heures dans une salle de cours. Je m’y suis ensuite habitué et j’ai même ressenti un manque une fois le cursus terminé. »
Nicolas Florentin
Le travail ne se limitait pas aux semaines de formation dans les Yvelines. En plus des devoirs à effectuer entre chaque session, les stagiaires devaient rendre plusieurs rapports : retranscription précise des séances, analyse du stage d’observation, projet de formation où l’on détaille des idées positives pour faire avancer son club.

« Il faut être en capacité d’analyser le foot d’aujourd’hui et de prédire ce qu’il va devenir dans cinq ans, soit un cycle de formation. C’est un sport de plus en plus impactant. Il faut préparer les joueurs aux duels. Ils ont aussi moins de temps et d’espace pour jouer. Ils doivent donc être plus intelligents et techniquement capables de se sortir d’une situation compliquée. Sans oublier la gestion des émotions. »

Si Nicolas Florentin a consacré beaucoup de temps à cette formation, c’est aussi pour ensuite partager ses connaissances avec ses jeunes joueurs. « Mon groupe de U18 m’a beaucoup aidé pour mettre en place sur le terrain des éléments théoriques, souligne Nicolas. On a beaucoup échangé avec les gamins. Je veux vraiment les remercier, ainsi que toutes les personnes qui ont d’une manière ou d’une autre contribué à l’obtention de ce BEFF. Je n’oublie pas ma famille pour sa patience et bien sûr l’AS Nancy-Lorraine pour avoir compris mon envie d’obtenir ce diplôme afin de le mettre à profit dans mon rôle quotidien au sein du club. »

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