JL. Garcia: "Une situation très anxiogène"
Sans aucune visibilité sur la date de reprise de l’entraînement, l’entraîneur de l’ASNL pense d’abord à la santé de ses proches et de tous les Français.
Vous êtes rentré chez vous dans la région de Bordeaux ?
Oui, nous sommes confinés avec mon épouse et mon dernier fils. J’ai la chance d’avoir un jardin. Je suis un privilégié. Cela faisait longtemps que je n’avais pas jardiné.
Avez-vous de nouvelles informations sur la date de reprise de l’entraînement ?
Aujourd’hui, on n’a aucune lisibilité. Comme tous les Français, nous sommes liés aux mesures de confinement du gouvernement. A mon avis, compte tenu de la situation du pays, on n’est pas prêt de reprendre. A la fin du confinement, les décideurs pourront peut-être établir un calendrier et on pourra alors fixer la reprise de l’entraînement. Mais ce n’est pas notre objectif aujourd’hui. Il faut d’abord préserver la santé de tous et appliquer rigoureusement toutes les mesures de confinement pour que cette pandémie s’arrête ou au moins se ralentisse.
Est-ce que vous êtes resté en contact avec les joueurs ?
Je leur transmets une vidéo toutes les semaines pour leur rappeler de prendre soin d’eux. Nous sommes à notre dix-neuvième jour d’arrêt. Quelle que soit la date de reprise, il faudra donc refaire une vraie préparation. Notre programme d’entretien physique doit seulement leur permettre de faire de l’exercice, de ne pas prendre de poids et de se sentir bien. Cela ne leur permettra pas de rejouer après seulement dix jours d’entraînement. Ce sera pareil pour tous les clubs. Tout le monde est logé à la même enseigne.
Est-ce que vous travaillez différemment durant cette période ?
Je n’ai pas l’esprit au foot en ce moment. Des personnes sont vulnérables autour de moi. Je suis sur le qui-vive en permanence. Ce n’est pas évident à gérer, car c’est une situation très anxiogène. Je suis donc très attentif à mes proches et profite de ma famille. Il serait indécent de parler de foot aujourd’hui. Dès que j’aurai une échéance et une date de reprise, je me remettrai au boulot à 300%. Mais, il faudra des conditions sanitaires très bonnes pour reprendre. Tout ne sera pas réglé le premier jour de la fin du confinement. Il va falloir apprendre à vivre avec cela pendant quelques temps et ne pas faire n’importe quoi.
On vous sent très touché par cette crise sanitaire…
Nous sommes dans une situation très grave. Il est important que tout le monde respecte rigoureusement les consignes du gouvernement. Je pense toujours au gens de l’Est de la France, aux salariés de l’ASNL et aux supporters. J’espère que tout va bien se passer pour eux. Je pense aussi aux soignants, qui sont en grande difficulté à l’heure actuelle, et à tous ces Français qui continuent à nous servir dans les magasins. Nous devons être tous solidaires. Avec l’UNECATEF, le syndicat des entraîneurs, nous avons ainsi créé une cagnotte pour apporter notre soutien. Nous devons tous nous inscrire dans une solidarité nationale.