Aldo Platini, Au service de l’ASNL

Retour
Articles · 15/12/2017 à 09:49
15/12/2017 • 09:49

Premier responsable du centre de formation, directeur sportif de l’équipe professionnelle ou membre du directoire du club, Aldo Platini a vécu pour l’ASNL pendant plus de trente ans.

Installé en tribune officielle aux côtés de ses amis Hervé Collot et Roger Piantoni, Aldo Platini a longtemps assisté à toutes les rencontres de l’ASNL au stade Marcel-Picot. L’histoire d’amour entre ce fils d’immigré italien et le club au chardon rouge a débuté au début des années 70. L’ASNL est alors le premier club français à se doter d’un centre de formation. On l’appelle conservatoire du football.

Aldo Platini, dont le fils évolue déjà à l’ASNL, est contacté pour en prendre la direction. « Il n’y avait pas beaucoup de ressemblances avec le centre de formation actuel, soulignait-il dans une interview parue en 2007 dans le Chardon rouge. Les infrastructures comptaient déjà les sept terrains d’entraînement et la salle avec un revêtement en moquette, mais le fonctionnement était différent. Tous les jeunes étaient hébergés dans trois pavillons à St-Max. Il y en avait quatre chez nous, quatre chez Charly Engel et huit dans le pavillon du milieu. Nous mangions tous ensemble. C’était bien. »

 

Redin, Collot & Wenger

Au milieu des années 80, Aldo Platini abandonne la formation et devient directeur sportif du club. Il se trouve alors confronté au départ de plusieurs joueurs dont Paco Rubio, Philippe Jeannol et Jean-Michel Moutier. Les résultats se sont peu à peu détériorés et l’ASNL a plongé en D2 en 1987. « Mon rôle était de recruter des joueurs mais il n’y avait pas d’argent. Au début, j’ai réussi des coups en faisant venir de bons joueurs comme Bruno Germain, Thierry Meyer ou Robert Jacques. Mais, c’était très dur ».
Hervé Collot, Francis Targon, Aldo PLatini et Antoine Redin
Quinze années au service de l’ASNL, c’est aussi beaucoup de rencontres et d’échanges. Aldo Platini soulignait par exemple le travail précieux à ses côtés de Francis Targon et les qualités exceptionnelles d’Antoine Redin. « C’était un entraîneur forcené qui aimait le football. Il était aussi très impliqué dans la formation. Hervé Collot s’est ensuite surpassé lors de sa première année sur le banc de touche. Quand il a décidé d’arrêter, je suis allé chercher Arsène Wenger à Cannes. C’était un garçon charmant. »

 

« Mon truc, c’est le terrain »

Fidèle à l’ASNL, Aldo Platini n’a jamais cessé de soutenir le club de son cœur. Il a même siégé au directoire puis au comité de surveillance. « Je n’étais quand même pas très à l’aise avec les chiffres, souriait-il. Mon truc, c’est le terrain. Je continue d’ailleurs à regarder beaucoup de matchs à la télévision. Au passage, je regrette d’ailleurs toujours de ne pas avoir pu voir les matchs de Michel à la Juventus. Ils n’étaient jamais diffusés en France. »
Aldo Platini et Rogier Piantoni
Aldo était également très fier des idées développées par son fils à la tête de l’UEFA. « Michel a toujours privilégié le jeu et les footballeurs plutôt que l’argent. Avec ma femme, nous avons tout fait pour le rendre bon ». La disparation d’Anna en avril 2015 a profondément bouleversé cet homme attachant, discret et d’une extrême gentillesse. Un peu plus d’un mois après avoir fêté ses 90 ans, il s’est éteint dans la banlieue messine, où il vivait désormais pour être proche de sa fille Martine. La tribune officielle de l’AS Nancy-Lorraine est orpheline de l’un de ses plus fidèles serviteurs.

Flèche gauche Flèche droite