Clément: "Prendre du plaisir"

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Interviews · 08/11/2017 à 11:45
08/11/2017 • 11:45

En une petite quinzaine d’années, Jérémy Clément a gagné tous les trophées français avec Lyon, Paris et Saint-Étienne. Son secret : être heureux et s’épanouir au sein d’un collectif pour être performant.

Lors de ta première conférence de presse à Nancy, tu as insisté sur la notion de plaisir…

C’est ce que je cherche. J’aime profiter de la vie. Pour être performant, il faut être heureux et prendre du plaisir tous les jours. Cela se ressent ensuite sur le terrain. C’est l’essence qui fait avancer. J’en ai un peu manqué lors de ma dernière saison à Saint-Étienne.

 

Ces moments de plaisir sont très variés dans la vie d’un footballeur ?

Il y a plein de moments où l’on ressent la sensation de servir à quelque chose et l’on atteint cette notion de bonheur. C’est déjà forcément quand on gagne et que l’on a le sentiment d’avoir bien fait son travail. Mais, ce n’est pas uniquement en match. Je crois beaucoup aux relations humaines et à l’esprit de groupe. On prend aussi du plaisir dans la semaine lors des séances d’entraînement ou lors de discussions dans le vestiaire.

 

Les émotions peuvent être aussi fortes en Domino’s Ligue 2 qu’en haut de tableau de Ligue 1 ou en Coupe d’Europe ?

Le niveau est peut-être différent, mais au final ce sont les mêmes émotions. Vivre une très belle saison avec Nancy me procurera beaucoup de plaisirs. Je n’ai aucun doute là-dessus. J’avoue quand même avoir un peu hésité à découvrir ce championnat. Après mon transfert avorté à Angers, je me posais pas mal de questions. Finalement, le courant est bien passé avec l’ASNL. Le club a fait l’effort de me proposer un contrat de deux ans plus une troisième en option. Cela m’a plu que l’on montre autant d’envie pour que je vienne. J’ai forcément envie de rendre beaucoup en retour.

Jérémy Clément

Comment prend-t-on du plaisir sur le terrain quand on évolue comme sentinelle devant la défense ?

Je n’ai pas marqué beaucoup de buts dans ma carrière, peut-être sept ou huit, donc forcément c’est davantage dans la récupération du ballon, dans la satisfaction d’avoir réussi une bonne passe ou d’avoir mis ses coéquipiers dans de bonnes conditions. Je suis un besogneux donc je prends aussi du plaisir quand l’équipe ne prend pas de but. C’est une satisfaction de voir le travail accompli.

 

Tu n’as jamais été attiré davantage par le but ?

Non. C’est peut-être parce que je n’avais pas les qualités pour évoluer plus haut sur le terrain. J’ai tout de suite commencé à jouer devant la défense. J’ai pris mes habitudes et suis plus à l’aise dans ce poste qui me permet d’être face au jeu.

 

Est-ce que la pression peut venir perturber cette notion de plaisir ?

On a tous un rapport différent avec la pression. Moi, je ne la ressens pas. Cela doit venir de mes expériences passées. J’ai découvert cela en Écosse où tout le monde rigolait dans le vestiaire avant les matchs. Il y avait aussi de la musique tout comme à Saint-Étienne. Chacun évacue la pression à sa façon. J’essaie de prendre les matchs comme ils viennent, de me dire que cela reste du football. Il ne faut pas s’en faire une montagne.

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