Pedretti: "Une équipe de guerriers"

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Interviews · 15/11/2017 à 11:02
15/11/2017 • 11:02

De retour à la compétition le week-end dernier après trois mois d’absence, Benoit Pedretti veut que l’ASNL devienne une équipe compliquée à jouer et difficile à battre.

Après plus de trois mois d’absence, tu as retrouvé la compétition samedi dernier à Forbach…

Dans ce match compliqué disputé dans un contexte difficile, l’essentiel pour moi est d’avoir tenu le plus longtemps possible. J’ai réussi à jouer tout le match sans souci. Sur le niveau, il y a beaucoup à redire. Je manquais forcément de rythme après trois mois sans compétition et seulement trois semaines d’entraînement. Mais, le plus important pour moi est d’avoir pu jouer et de continuer de m’entraîner tous les jours pour que ça aille mieux dans les prochains mois.

 

Au moment de te faire opérer, tu as craint de ne plus rejouer au haut-niveau ?

J’ai eu en effet cette crainte à un moment donné. Je n’étais pas certain que cette opération marche. C’était la dernière chance. Si les douleurs avaient persisté, il aurait peut-être fallu s’arrêter. C’est pour cela que j’étais heureux de jouer le week-end dernier même si les conditions climatiques et le terrain étaient difficiles. Ça fait un an ou deux que je sais que ce sera bientôt la fin de ma carrière et j’essaie de m’éclater sur le terrain, de profiter de bons moments chaque jour dans le vestiaire. Il y a des périodes où ça va, d’autres qui sont un peu plus dures, mais j’essaie de me faire plaisir.

Pedretti à Forbach en Coupe de France

Il a forcément été difficile pour toi de vivre ce début de saison compliqué depuis la tribune…

C’est frustrant de ne pas pouvoir aider. Il y a eu aussi le changement d’entraîneur. C’est grâce à Pablo (Correa) que je suis ici. Je lui dois beaucoup et j’étais triste de ne pas pouvoir l’aider plus lors de ce début de saison. Vincent (Hognon) a pris la relève et je m’entends aussi très bien avec lui.

 

Comment analyses-tu les problèmes rencontrés par l’ASNL ?

Une descente en Ligue 2 est très compliquée. Il y a eu énormément de départs, moins d’arrivées, et beaucoup de jeunes du centre ont été intégrés. Cela demande un peu de temps pour que tout se mette en place. Il ne faut pas se voiler la face. Aujourd’hui, que ce soit au niveau du football ou du mental, on n’a certainement pas l’équipe pour monter ! Il faut essayer de terminer le plus haut possible et ce sera bien.

 

Après votre descente avec l’AC Ajaccio en 2014, tu as déjà connu une saison difficile…

C’est pour cela que j’avais dit en début de saison que notre objectif allait être le maintien. On a beaucoup plus de chances de faire deux descentes de suite que de reprendre l’ascenseur vers la Ligue 1. Il faut faire attention, car on est à l’abri de rien. Avec Ajaccio, on s’est sauvé à la dernière journée. Au début, tu descends de Ligue 1 et tu penses que ça va être facile. Tu ne te mets pas dans l’état d’esprit et finalement tu n’es pas meilleur que les autres et tu dois lutter toute la saison.

Benoit Pedretti

Après trois saisons à se reconstruire, l’AC Ajaccio joue aujourd’hui la montée. C’est le temps nécessaire pour bâtir un groupe compétitif ?

Il ne faut pas comparer les deux clubs. Ce qu’Ajaccio fait cette saison avec des moyens financiers limités est extraordinaire. Il faut tirer un coup de chapeau au staff, à l’entraîneur Olivier Pantaloni, au coach des gardiens Titi Debès,… Nancy, ce sont des structures différentes et d’autres ambitions. Je ne sais pas combien de saisons seront nécessaires pour retrouver la Ligue 1, mais il faut déjà se sauver et maintenir le club en Ligue 2 pour pouvoir espérer retrouver l’élite dans deux ou trois ans.

 

L’ACA apparait cette saison très solide avec une seule défaite à l’extérieur…

J’ai regardé le derby face au Gazélec à la télévision. Il reflétait leurs qualités. Ils exploitent les moindres erreurs de l’adversaire. Ils ont marqué sur un coup de pied arrêté et une mauvaise relance du gardien. Ils s’appuient sur des joueurs d’expérience : Gimbert leur fait beaucoup de bien, Coutadeur est très fort, Cavalli est toujours là, Leca est un très bon gardien. Ils ont aussi recruté des joueurs expérimentés de L2. Leur seul souci est un effectif un peu limité en nombre, mais tant qu’ils peuvent compter sur leurs 14 ou 15 joueurs, ils seront difficiles à battre.

Benoit Pedretti à Forbach

La presse t’annonce régulièrement comme le sauveur. C’est difficile à gérer ?

Je n’ai jamais été un joueur qui faisait la différence tout seul. Je ne suis pas un dribbleur ou un finisseur. J’ai besoin d’un collectif autour de moi et d’avoir des appels pour donner de bons ballons. À 37 ans, j’ai aussi besoin d’avoir maintenant des joueurs qui m’aident à la récupération, car je ne peux plus courir comme à une certaine époque. Il faut vraiment que le collectif soit bon et à partir de ce moment-là je pourrais peut-être amener un plus à cette équipe. Aujourd’hui, le collectif est en difficulté et je ne sais pas si je suis capable de faire progresser cette équipe avec mon niveau du moment. L’essentiel est que je donne un plus, que ce soit pendant dix, quinze ou vingt minutes. Jouer un match complet n’est pas le plus important. J’ai d’abord envie d’aider l’équipe.

 

Tu peux aussi aider ce groupe dans sa façon d’aborder les matchs…

Notre gros problème est mental. On se fait trop souvent rattraper au score, comme contre Sochaux, Clermont ou Lens. C’est là-dessus que nous devons progresser. Il faut qu’on ait confiance en nous, qu’on ne lâche rien, qu’on soit une équipe de guerriers et qu’on soit chiants à jouer. Aujourd’hui, c’est trop simple de nous mettre un but. Il faut que l’on soit beaucoup plus fort et qu’on devienne une équipe difficile à battre.

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