Bassilekin: "Ça va me libérer"

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Interviews · 01/02/2014 à 08:05
01/02/2014 • 08:05

L’attaquant camerounais veut enchaîner après sa première titularisation en L2 le week-end dernier à Brest.

Que retiens-tu de ta première titularisation en Ligue 2, le week-end dernier à Brest ?

Que c’est très différent de tout ce que j’ai connu, car beaucoup plus intense et tactique. Mes doutes sur ma capacité à évoluer à ce niveau se sont tout de même vite dissipés. Je sais aujourd’hui que je suis capable de jouer en Ligue 2. C’est un bon championnat mais cela n’a rien d’impressionnant.

 

La pression n’est pas trop forte lorsqu’on attend aussi longtemps d’avoir sa chance ?

Je suis de nature calme et gère assez facilement la pression. Mais, c’est vrai qu’on en ressent tous avant un match et un peu plus quand c’est une première. J’ai heureusement été bien aidé par mes coéquipiers, qui m’ont beaucoup parlé, m’ont expliqué que je n’étais pas sur le terrain par hasard.

 

Quelles étaient les consignes du coach ?

Je devais d’abord prendre la profondeur, multiplier les appels pour partir dans le dos des défenseurs. Je suis satisfait de ce travail sans ballon mais regrette de ne pas avoir mieux concrétisé l’une des mes deux occasions. J’ai tellement envie de marquer. Pour moi, pour mes coéquipiers, pour le club, pour les supporters mais surtout pour remercier le coach Pablo Correa. Il m’a redonné le plaisir de venir à l’entraînement et m’a déjà fait beaucoup progressé. Il croit en moi et cela m’aide beaucoup. J’ai l’impression d’exister.

 

Avec l’équipe réserve, tu as déjà montré que tu n’avais pas perdu ton efficacité…

Quand je suis parti du Cameroun pour rejoindre l’ASNL, j’étais en tête du classement des buteurs (17 buts en 21 matchs avec Ngoumou). Après une première saison nancéienne perturbée par les blessures, j’ai marqué quatre fois en quelques matchs du CFA la saison dernière et déjà sept fois cette saison en CFA 2. Ça me rassure. Mes qualités de buteur sont toujours là. Avec l’équipe réserve, je marque quasiment à chaque fois que je joue dans l’axe. C’est là où je me sens le mieux.

 

Est-ce que cette première titularisation peut te libérer ?

C’est certain. J’avais beaucoup d’appréhensions, me demandais si ce niveau n’était pas trop dur pour moi. Réussir un match correct sur la pelouse d’une bonne équipe de ce championnat me donne beaucoup de confiance. J’ai maintenant besoin d’enchaîner, de trouver des repères.

 

Tu as fêté ta première titularisation le lendemain de ton 21ème anniversaire…

J’y ai pensé, car il n’y a pas de hasard dans la vie. C’est le signe d’un nouveau départ. Cela me motive à redoubler d’efforts pour que cette date prenne vraiment un sens.

 

Le terrain de Brest était très difficile. C’est un gros regret d’avoir débuté dans des conditions aussi difficiles ?

On n’a jamais de terrains aussi lourds au Cameroun (sourire). Mais, ce n’était pas nouveau pour moi qui ai souvent connu cela avec l’équipe réserve depuis mon arrivée à Nancy. Après une journée entière de pluie, on pouvait s’y attendre. C’est vrai cela aurait été plus facile pour moi de débuter dans un grand stade avec une belle pelouse, mais il ne faut pas faire la fine bouche.

Tu préfères la pelouse synthétique de Picot ?

J’y ai marqué beaucoup de buts (sourire). C’est un synthétique différent de ce que j’ai pu connaitre à Douala ou à Yaoundé avec la sélection nationale. J’ai appris à le connaitre et y puise aujourd’hui un avantage face aux défenseurs adversaires. J’espère maintenant le fouler lors d’un match de Ligue 2 et dès ce lundi face au Havre. On a fait un travail spécifique pour les attaquants cette semaine et j’espère que ça va payer.

 

Ton compatriote Vincent Aboubakar a eu besoin de trois saisons à Valenciennes avant d’exploser cette saison à Lorient (11 buts en 20 matchs de L1). C’est un exemple ?

Je dois en effet m’en inspirer et marcher sur ses traces. Je regarde ses matchs et constate qu’il progresse, qu’il gagne en confiance. Ça peut aussi se passer de la même manière pour moi. Je n’en doute pas. Il faut juste nous laisser du temps à nous les Africains, car le football européen est vraiment très différent.

 

C’est ce que tu as expliqué à tes compatriotes lors de la trêve de Noël ?

Au Cameroun, beaucoup se demandent où je suis passé. Ils ne comprennent pas mon absence des feuilles de match. Je leur ai expliqué qu’il faut prendre le temps d’apprendre, que je n’étais pas un joueur accompli quand je suis arrivé à Nancy. Mais, ces vacances m’ont surtout permis de participer à un tournoi organisé par Stéphane Mbia pour informer et lutter contre le sida. Mon équipe a gagné et j’ai été élu meilleur joueur. Ça m’a fait un bien fou.

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