Ça twitte à l’ASNL

Il ne se passe plus une journée sans qu’on entende parler de Twitter. Les petits oiseaux bleus sont partout. Normal, plus de 400 millions de tweets sont publiés chaque jour. Le football n’est évidemment pas passé à côté de ce phénomène, qui a enregistré une hausse de plus de 150% d’utilisateurs actifs en un an. La LFP s’est même associée au réseau social pour créer une page spéciale Ligue 1 mais aussi pour assurer la certification des comptes des clubs et footballeurs de l’hexagone.

Car, ça twitte de plus en plus dans notre championnat. L’AS Nancy-Lorraine n’échappe pas à la règle et a lancé son compte officiel au printemps dernier. Près de 4 000 utilisateurs s’y sont déjà abonnés. Pour @ludo54600, c’est le meilleur moyen pour suivre l’actu de l’ASNL « à tout moment et à tout endroit de la journée » tandis que @PetitWolffy apprécie de pouvoir poser des questions directement au club. @tagmc vient lui chercher du contenu supplémentaire avec des news/photos « moins importantes que celles présentes sur le site officiel mais qui valent quelques caractères ».

Pour le club, c’est en effet un moyen rapide et efficace pour communiquer auprès de ses fans, les informer des mises à jour du site internet asnl.net mais aussi leur offrir quelques exclusivités. Un outil de communication Twitter s’est également introduit au sein du vestiaire puisque plusieurs joueurs professionnels alimentent régulièrement leur profil. C’est le cas de Massadio Haïdara. « Dans ma génération en équipe de France, nous avons quasiment tous un Twitter, explique l’international espoir. Je l’ai créé car des supporters avaient envie d’en savoir davantage sur notre quotidien. Je trouve aussi intéressant de pouvoir m’exprimer librement sans risque de voir mes propos déformés. »

En manque de réflexe

D’autres se sont d’abord inscrits pour rejoindre leurs coéquipiers. « C’était un truc de potes au départ mais comme beaucoup de supporters me suivent, j’essaye de communiquer davantage avec eux, raconte Lossemy Karaboué. Je n’ai pas encore vraiment le réflexe mais j’espère que ça va venir. Je voudrais publier davantage de photos. » Julian Jeanvier regrette aussi de ne pas twitter plus souvent mais utilise davantage le réseau comme un outil de divertissement avec ses copains. Il est donc parfois difficile de décrypter ses tweets. Ce qui ne l’empêche pas d’être vigilant sur ce qu’il écrit. « Je sais que des footballeurs ont déjà été sanctionnés suite à des messages où ils critiquaient leur coach », précise le défenseur de 20 ans. 

Plusieurs jeunes du centre de formation ont également créé un compte. Pour Corentin Ohlmann, qui y passe beaucoup de temps, il s’agissait d’abord de profiter d’un nouvel outil.
« Je ne me suis pas inscrit pour publier des messages mais d’abord pour en lire. Twitter offre un accès plus rapide à l’information. Je suis évidemment tous les joueurs du club mais aussi quelques autres comme le Parisien Momo Sissoko. » Joël Sami n’est lui pas présent sur Twitter, ni sur Facebook d’ailleurs. Il surfe souvent sur internet mais n’a jamais ressenti le besoin de s’inscrire sur un réseau social. « Ce n’est pas de ma génération, je suis un ancien, rigole le défenseur de 28 ans. Peut-être que je m’y mettrai un jour mais je n’en vois pas l’intérêt aujourd’hui. »

Zenke est loin devant

Si Twitter recrute à grande vitesse en France, il est déjà bien développé dans d’autres pays comme par exemple en Turquie. Ce qui explique que Simon Zenke, arrivé l’été dernier en provenance de Samsunspor, possède une longueur d’avance sur tous ses coéquipiers et totalise plus de followers (environ 3 500) que les cinq autres joueurs réunis. « Je me suis inscrit il y a un an pour suivre Wayne Rooney, le basketteur LeBron James ou des stars du hip-hop. Cela m’intéresse de découvrir leur vie au quotidien et de voir comment ils gèrent leurs fans. »

L’attaquant nigérian s’y est aussi mis à son tour en postant de plus en plus régulièrement des tweets ou des photos. On peut ainsi y lire un message enthousiasme après l’incroyable match entre Reading et Arsenal (5-7) ou une confidence lâchée après une séance physique : « Je viens de rentrer de l'entraînement, j'ai juste une envie, dormir jusqu'à demain. Suis fracassé. »

Malheureusement, les fans français peuvent être frustrés de découvrir que la plupart de ses messages sont écrits dans sa langue maternelle. « La grande majorité des gens qui me suivent parlent anglais, mais je vais essayer de proposer à chaque fois un deuxième message en français. » Une promesse qui montre l’engagement du joueur vis-à-vis de ses fans. Il n’hésite pas à leur répondre directement ou même à leur offrir un maillot. « Twitter permet vraiment de communiquer plus facilement ».