Florentin: Atout jeunesse

Vous avez une chance, si vous êtes un assidu de Marcel-Picot, de rencontrer Nicolas Florentin dans les tribunes du stade, les soirs de match. Il vous sera alors agréable de lui adresser un petit mot, car le garçon, chacun le sait, est attachant. Le voici revenu au pays de son enfance, puisque Nico est originaire, comme son épouse, de Pagny-sur-Moselle. Une mauvaise blessure à la jambe a précipité son renoncement au haut niveau. « C'était à l'entraînement, avec le club de Caen, rappelle en grimaçant Nicolas Florentin. Cette fracture m'a immédiatement fait prendre conscience de la nécessité, pour moi, d'envisager une reconversion. Le football professionnel demandait trop d'investissement physique et je n'en étais plus capable. »

L'AS Nancy-Lorraine avait été son premier club pro, Nicolas lui voue reconnaissance et tendresse. « C'est grâce à Patrick Gabriel et Pascal Viardot, dit-il, que j'ai quitté Pagny pour Nancy et je n'oublierai jamais ce que je dois à ces deux techniciens. Je leur dédie ma carrière et j'ai pensé beaucoup à eux lorsque j'ai disputé mon premier match contre Louhans-Cuiseaux, alors qu'un an plus tôt j'évoluais en Promotion d'Honneur ! » 

Confortable carrière que celle de cet attaquant aux débordements rapides sur le flanc gauche, puisque Nico est passé par Nancy, Caen, Troyes, Beauvais et Angers, soit quatre saisons totalisées en Division 1, avec un certain nombre de temps forts comme cette victoire (1-0) au Parc des Princes avec Caen, sur un but de... Florentin, ou ce succès acquis quelques jours seulement après les obsèques de Philippe Schuth. « J'avais marqué un but et j'avais été très heureux de lui rendre cet hommage », se souvient le Nancéien.

Entraîneur : voici un boulot taillé sur mesures pour Nicolas Florentin. Âgé de trente-cinq ans, le Lorrain pense qu'il doit restituer au football tout ce que le football lui a apporté et les très jeunes joueurs constituent l'objectif de ses débuts d'enseignant. « Avec des enfants de douze ans, il faut adapter son discours, et ça me plait, explique Nicolas. Je les entraîne trois fois par semaine, puisque c'est ce que m'ont proposé Patrick Gabriel et Benjamin Brat. »

En même temps, l'ancien attaquant de l'ASNL assure ses formations: DEF et tronc commun du diplôme d'État d'éducateur sportif; autant d'objectifs nécessitant des séjours à Clairefontaine où Nicolas Florentin reçoit un enseignement approprié. « J'avais d'autres propositions que celles de l'ASNL, mais j'ai voulu revenir au club de mes débuts. Il y a beaucoup de choses à expliquer aux jeunes. » Nico s'y emploiera avec le sourire.

Christian PORTELANCE
Journaliste honoraire, auteur de l'ouvrage AS Nancy Lorraine, des épopées et des hommes, éditions Alan Sutton (collection Mémoire du Football)