Pascal Berenguer: "Il est difficile de retirer une étiquette"

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Interviews · 24/06/2009 à 10:41
24/06/2009 • 10:41

Après avoir bouclé sa sixième saison sous le maillot frappé du chardon rouge, Pascal Berenguer analyse l’extraordinaire parcours du club et regrette d’être toujours catalogué comme un joueur uniquement doté de qualités physiques.

En 2003, quand tu as signé à Nancy, qui venait d’éviter la relégation en National, est-ce que tu imaginais réaliser une aussi belle carrière ?

Quand j’ai visité les installations, le stade et que j’ai senti l’engouement du public derrière ce club, je me suis dit que l’ASNL allait forcément renaître un jour ou l’autre. Je ne pensais pas que cela arriverait aussi rapidement. Je suis vraiment arrivé au bon moment. Nous avons réussi des choses exceptionnelles et il en reste encore d’autres à réaliser.

 

Ce parcours, c’est une fierté pour toi ?

Oui, car je n’oublie jamais d’où je viens. J’ai galéré avant de venir à Nancy. Je ne savais plus trop où j’en étais dans ma carrière quand Jacques Rousselot et Pablo Correa m’ont tendu la main. Je ne l’oublierai jamais. Il a ensuite fallu beaucoup travailler pour gagner une place sur le terrain.

 

Quelle est la ligne de ton palmarès dont tu es le plus fier ?

C’est sûrement celle qui n’est pas inscrite. Quatrième de Ligue 1, ce n’est pas un titre, mais c’est quand même beau ! Frédéric Antonetti disait récemment qu’il rêvait de finir un jour dans le top 5. Nice est toujours bien classé dans le deuxième quart du championnat, mais n’y arrive pas. Avec Nancy, on a réussi cet exploit lors de notre troisième saison en Ligue 1. C’est exceptionnel. Je pense que l’on peut faire aussi bien, voir mieux dans les années à venir, même si c’est difficile vu la concurrence des grosses cylindrées.

Pascal Berenguer est aussi le premier relanceur.

Pour certains, tu es surtout un infatigable athlète qui ratisse beaucoup de ballons au milieu de terrain. Cela te fait plaisir ou c’est un peu réducteur ?

C’est un peu normal, puisque c’est mon point fort. Je cours beaucoup et mise sur mon physique pour récupérer un maximum de ballon. Mon job consiste aussi à aider mes défenseurs et bien servir mes attaquants. Maintenant, c’est vrai que cette image me colle un peu à la peau et qu’il est difficile de retirer une étiquette. Je pense pourtant avoir démontré que je n’avais pas que des qualités physiques. Cela n’empêche pas certains journalistes de toujours utiliser la même phrase à mon sujet : Il s’est beaucoup dépensé, c’est un besogneux,… Je ne les lis même plus !

 

Et quand ce physique ne répondra plus aussi bien, est-ce que tu envisages d’être un jour obligé de reculer d’un cran ?

Je n’y pense pas pour le moment et fais tout pour bien entretenir la machine. Je connais mon corps par cœur et, comme j’ai été pour l’instant épargné par les grosses blessures, je pense sincèrement qu’il va suivre très longtemps. Je suis même très confiant, car je me sens de mieux en mieux au fil des années.

Pascal Berenguer contre Le Mans.

Tu as débuté par l’athlétisme. Est-ce que cela t’a aidé à construire ta carrière de footballeur ?

C’était d’abord une très bonne école au niveau de la compétition, du mental et de la rigueur. L’athlétisme m’a permis de développer mon corps très tôt. J’avais déjà le physique actuel à l’âge de quinze ans. J’ai également appris à en prendre soin, à faire des étirements, à avoir une bonne hygiène de vie. C’est important, car c’est le physique qui commande ma réussite technique. Ma base, ce sont des choses simples comme une passe ou une transversale. Quand je suis bien physiquement, je sais que je les réussis.

 

Tu possèdes également la frappe la plus puissante de l’effectif nancéien, mais tu inscris finalement assez peu de buts sur des frappes lointaines. Qu’est-ce qui te manque pour imiter un joueur comme Bastos par exemple ?

Un peu plus de réussite peut-être… Je pense en avoir manqué un peu sur des frappes qui terminent sur les montants ou qui sont difficilement repoussées par les gardiens. Cette saison, je pense aussi avoir été handicapé par une blessure récurrente au talon. Ensuite, on peut perfectionner une frappe puissante, mais c’est quelque chose d’inné. Cela n’a rien à voir avec la musculation. C’est plutôt dans la manière d’attraper le ballon, de placer son pied d’appui. D’ailleurs, Juninho et Bastos n’ont pas de grosses cuisses et frappent très fort.

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