Chebel, joueur de complément

Retour
Articles · 08/09/2019 à 09:33
08/09/2019 • 09:33

Fathi Chebel, originaire du pays lyonnais, a fait partie des années de réussite de l’AS Nancy-Lorraine. Et il a gagné la Coupe de France en 1978. Le Franco-Algérien se définissait comme un attaquant de complément dans le dispositif Platini. Ses meilleurs souvenirs sont nancéiens.

Fathi Chebel a copieusement voyagé au cours de sa carrière de footballeur professionnel. Né à Lyon, il a parcouru la France entière, souliers à crampons aux pieds, pour assouvir une passion qui ne s’est éteinte que sur le tard. « Jusqu’à 50 ans, j’étais dans le football, joueur puis entraîneur ». De Béziers à Lens en passant par le Matra Racing et Rouen, Fathi a posé ses valises en près d’une quinzaine de destinations, parfois pour quelques mois seulement.

En le faisant venir en 1975, Claude Cuny misa sur un joueur dépositaire d’une technique fine. Fathi Chebel possédait le sens de l’équipe et les plus anciens se rappellent sa vivacité et son esprit offensif sur l’aile gauche. « En fait, constate Fathi, j’étais un joueur de complément. Au côté de Michel Platini, l’un des meilleurs joueurs du monde, il faisait bon déployer un esprit collectif. A l’ASNL, j’ai pris du plaisir. On avait une formidable équipe, avec les Rubio, très grand joueur d’animation, Jeannol, Rouyer, Perdrieau, Curbelo. »
Fathi Chebel en finale de la Coupe de France 1978
L’attaquant nancéien n’était pas un buteur-né. Il inscrivit pourtant quelques réalisations dont celle qui permit à l’équipe d’Antoine Redin d’accéder à la finale contre Nice en 1978. « C’était le match retour contre Sochaux et j’ouvris le score, avant que La Rouye ajoute trois buts personnels », se souvient celui qui étonna le président de la République Valéry Giscard d’Estaing lors de la présentation des équipes, avant la finale du Parc des Princes. « Il m’a demandé d’où je venais et j’ai répondu que j’étais originaire de Villefranche sur Saône. Michel Platini s’est amusé, lui aussi, de ma réponse. »

Franco-Algérien, Fathi compte trente-trois sélections en Afrique du Nord. Mekloufi, grand artiste de Saint-Etienne, l’avait repéré et sélectionné dans l’attaque de l’Algérie. Passé par l’ile de la Réunion et l’Arabie Saoudite, Fathi Chebel a ses meilleurs souvenirs en Meurthe-et-Moselle. C’est là aussi qu’il a ses meilleurs amis. « On se voit encore assez souvent, révèle Fathi qui a assisté au jubilé Olivier Rouyer à Marcel-Picot. Il m’est arrivé, il n’y a pas si longtemps, de jouer au golf avec Michel à Paris. »

« Quel match contre Saint-Etienne »

La Coupe de France a toujours fait rêver les clubs de l’Hexagone. Elle restera le grand trophée brandi par Fathi Chebel qui rappelle que l’année précédant la victoire nancéienne devant Nice, l’ASNL s’était déjà hissée en demi-finale. Encore un grand moment resté présent à l’esprit des potes de Fathi qui n’a rien oublié, par ailleurs, de ce match contre Saint-Etienne où il avait fallu ouvrir les portes du stade Marcel-Picot pour laisser entrer 35 000 spectateurs en folie !

« Quel match, note l’ancien attaquant de l’ASNL. On avait dû retarder le coup d’envoi pour que chacun prenne sa place difficilement dans le stade. Aujourd’hui, on n’imaginerait pas ça. Aucun arbitre ne ferait jouer deux équipes dans de telles conditions. »
Michel Platini et Fathi Chebel à l'ASNL
Fathi vit aujourd’hui en famille à Tarare où il suit toujours les résultats de l’équipe de son cœur. De ses années foot, Fathi Chebel conserve une référence, la même que tous les joueurs qui ont porté, une fois dans leur vie, le maillot frappé du chardon. Cette référence, c’est Platini. « Aujourd’hui encore, souligne Chebel, je rencontre des gens qui ne me disent : tu as joué avec Platini. » Quel hommage !

Flèche gauche Flèche droite