

Après avoir raccroché les crampons, beaucoup de footballeurs professionnels deviennent consultants pour la télévision ou entraîneurs. Vincent Hognon a opté pour cette deuxième solution et apprend toutes les ficelles de son nouveau métier avec les U19 du club.
J’adore le foot et voulais vraiment rester dans ce milieu. J’ai commenté quelques matchs sur Foot + la saison dernière mais c’est trop éloigné du terrain. Je préférais devenir entraîneur. Je cherchais donc un club et comme un poste s’est libéré avec le départ de Laurent Bonadei, on me l’a proposé. En ce moment, c’est difficile dans le milieu du foot et il faut saisir les opportunités. Je n’ai pas hésité une seconde. Et puis, c’est plus facile d’arriver dans un club où l’on connaît déjà tout le monde. Il m’a juste fallu demander une dérogation car je n’ai pas encore le volet théorique du DEF. Je dois passer l’examen en fin de saison.
Pas forcément car j’ai retrouvé beaucoup de personnes et l’ambiance est toujours aussi familiale. En revanche, le club a vraiment progressé au niveau des infrastructures et nous offre d’excellentes conditions de travail. C’est largement supérieur à ce que j’ai connu à Nice par exemple. Durant ces années, l’ASNL s’est aussi installée en L1. Cela signifie davantage d’exigence sur les jeunes joueurs qui doivent maintenant être formés pour jouer au plus haut niveau.
Au niveau du management, je suis quelqu’un qui parle beaucoup au cours des séances ou des matchs. C’est quelque chose qui est venu naturellement au fil de ma carrière car j’étais plutôt timide au début.
Au centre de formation, nous devons d’abord respecter des critères communs à toutes les équipes et sommes obligés de passer en revue les différents systèmes de jeu pour que les gamins ne soient jamais perdus. Ils doivent être prêts et connaître leurs missions quelle que soit l’organisation tactique. Ensuite, dans ce que tu leur demandes, tu peux quand même imposer ton style. J’étais défenseur et j’aime bien quand on s’appuie sur une base solide. Mais, avec des jeunes en formation comme ici, on ne doit jamais fermer le jeu. Parfois, on peut être forcé à défendre parce que le match est difficile mais on doit toujours demander aux joueurs de s’exprimer. C’est notre politique à l’ASNL.
On a un grand bureau collectif et cela favorise cet échange. Il y a des joueurs qui s’entraînent avec un coach et jouent le week-end avec un autre. On est donc forcé d’évoquer le contenu de la semaine. On parle aussi avec le directeur de l’école, l’animatrice, le médecin ou les kinés. Cela aide pour prendre ses marques. Cela a été de toute façon assez vite pour moi car, même si je garde encore un peu l’âme d’un joueur, j’étais prêt à devenir entraîneur. C’est un métier complètement différent qui occupe à plein temps. Même quand je suis chez moi et que je regarde la télévision, je continue à réfléchir à ce que je pourrais améliorer dans mes séances. Il faut vraiment être passionné car on ne peut pas exercer ce job à 50%.
Surtout de gérer un groupe et de cerner ses personnalités. Il faut sans cesse s’adapter car cela reste des adolescents. C’est une période importante qui demande un gros travail psychologique. Il faut leur imposer de la rigueur tout en les laissant respirer un peu car leurs journées sont très chargées avec les entraînements et les heures de cours. Ce n’est pas facile de trouver le juste milieu.
La rigueur, l’état d’esprit et tout l’aspect défensif de Lazlo Bölöni. Il était très performant dans ces domaines. Ce n’est pas un hasard si nous n’avons encaissé que 23 buts en 42 matchs lors de la saison 1995/1996. Élie Baup est davantage psychologue. Il cerne parfaitement le profil du joueur et s’adapte en conséquence. Cela m’a donné beaucoup de confiance. Enfin, j’ai beaucoup appris tactiquement avec Frédéric Antonetti. Avec lui, il y avait cette solidité mais aussi toujours la recherche du jeu.
Je m’inspire des choses positives mais aussi des défauts de mes anciens entraîneurs. À la fin d’une carrière pro, tu sais ce que les joueurs ne supportent pas. J’utilise aussi beaucoup les exercices qu’ils m’ont appris en adaptant les exigences. Ceux où j’ai pris beaucoup de plaisir, il n’y a pas de raison que les gamins n’en prennent pas. Je me souviens aussi de ceux que je n’aimais pas du tout. On en parlait entre nous dans le vestiaire et, concernant les exercices techniques ou tactiques, il y avait très souvent unanimité. On était tous pour ou contre.
Quand il manque un joueur, je fais le nombre. Le terrain me manque un peu mais j’ai toujours mal au genou. C’est la vieillesse (rires). Et plus que le jeu, c’est la compétition qui me procurait un maximum de plaisir. Je retrouve un peu cela sur le banc même si on ne joue pas forcément la gagne au centre de formation. On doit tout de même leur inculquer cette envie de gagner mais toujours avec la manière.
Je n’en sais rien. J’apprends le métier et ne sais pas jusqu’où je vais aller. Aujourd’hui, je m’éclate mais je ne sais pas combien de temps cela va durer. Je n’ai pas de plan de carrière. Je me découvre et je suis très bien là. Me connaissant, je pense que j’aurais peut-être un jour envie d’aller entraîner des seniors mais je ne sais pas à quel niveau…