Florian Henon, le métier de ses rêves

Retour
Articles · 28/05/2022 à 11:00
28/05/2022 • 11:00

Dans un groupe professionnel, l’intendant occupe une place importante. En charge de toute la logistique, il est également aux petits soins avec les joueurs et le staff. Florian Henon occupe ce poste depuis dix ans.

Il n’existe pas de formation d’intendant de club sportif. Les heureux élus obtiennent souvent ce poste un peu par hasard. C’est le cas de Florian Henon. Après dix années comme militaire à la base d’Étain, il effectue un stage de reconversion à l’ASNL en 2008. Ce Nordiste, autrefois abonné à Bollaert, découvre la vie d’un club professionnel via le service maintenance. André Portzert, comptable mais aussi speaker, gère alors tous les équipements, mais de graves ennuis de santé le contraignent à renoncer à cette mission. Le poste est proposé à Florian, qui accepte immédiatement. « C’était inespéré pour un passionné de foot comme moi, raconte-t-il. J’ai la chance de voir tout ce qui se passe dans les coulisses. Cela implique d’être toujours disponible mais c’est tellement prenant. »

Les journées de Florian débutent presque toujours de la même manière. Avant l’arrivée des joueurs au centre d’entraînement, il vérifie que leurs équipements sont prêts afin d’éviter qu’un petit tracas les perturbe. « Flo est toujours aux petits soins avec nous », confirme Baptiste Valette. « Il faut être à leur écoute, savoir ce qu’ils ressentent et ce dont ils ont besoin, répond Florian. C’est aussi un poste qui demande une grande discrétion. Quand le téléphone du coach sonne, je sors de son bureau. Il y a des choses que je ne dois pas entendre. Tout ce que je vois dans le vestiaire, cela reste dans le vestiaire. »
Florian Henon
Une grande partie de son travail consiste à floquer les équipements de toutes les équipes du club. Mais, ce sont ceux des professionnels qui lui prennent le plus de temps. « On prépare toujours deux tenues complètes par match. Si des joueurs offrent leurs maillots, on doit donc les refaire. Entre vingt et trente maillots sont donnés chaque week-end. Kenny Rocha a été le plus généreux lors de la saison 2020/2021 avec 48 maillots ! Vu qu’ils arrivent vierges, je dois floquer tous les sponsors, le numéro et le nom du joueur. Ce n’est pas très compliqué. Il faut juste être très minutieux. Il m’est déjà arrivé d’oublier un partenaire sur un maillot de Muratori. Je m’en suis rendu compte en regardant le match en tribune. »

De l’ombre à la lumière

Les veilles et les soirs de match, Florian Henon bénéficie du renfort de Michel Jadot, qui accompagne l’équipe depuis de nombreuses années. Présents au stade 90 minutes avant les joueurs, ils préparent le vestiaire avec toujours beaucoup de minutie. « J’ai toujours peur d’oublier quelque chose, avoue Florian. Il peut aussi y avoir des imprévus comme cet arbitre qui avait refusé que l’on joue avec un maillot couleur chocolat à Valenciennes alors que la tenue avait été validée par la LFP. On avait pris qu’un seul jeu et on a été obligé de jouer avec des maillots bleus prêtés par les Nordistes. Au final, on a gagné 3-1 (sourire). »
Michel Jadot et Florian Henon
Souvent dans l’ombre, l’intendant passe à la lumière au moment du match puisqu’il a l’immense privilège de pouvoir s’assoir sur le banc de touche. « On alterne une fois sur deux avec Michel (Jadot). C’est exceptionnel de pouvoir entendre le coach parler aux joueurs. Cela fait aussi plaisir de retrouver du public cette saison. Il y avait plus de 10 000 spectateurs à Bastia. Si cela me donne des frissons quand j’entre sur le terrain alors que je ne suis que l’intendant, j’imagine que cela doit être encore plus fort pour les joueurs. »

Flèche gauche Flèche droite