"Temps de jeu" par Christian Portelance
Journaliste honoraire, auteur d’un ouvrage consacré au 40e anniversaire de l’ASNL, Christian Portelance est un témoin de l’histoire du club. De la tribune de presse de Marcel-Picot, il donnera un avis original sur chacun des matches disputés à domicile.
Une étrange impression
Le stade Marcel-Picot est devenu l’antre de la peur. Les joueurs ont peur de s’y produire, le public a peur d’y être déçu. Depuis deux saisons, le football nancéien n’y allume plus aucune mèche, surtout pas celle de la passion populaire. L’ASNL a perdu ses repères. Battus par le Stade rennais lors de leur première apparition à domicile, début août, les partenaires de Gennaro Bracigliano n’ont pas fait mieux samedi soir, face au leader toulousain.
La constance avec laquelle Nancy-Lorraine déçoit, en dépit de l’engagement personnel et réel de Julien Féret, est inquiétante. Le côté insolite du gazon synthétique, sur lequel Rennais et Toulousains viennent de faire le spectacle, ajoute à l’étrange impression ressentie par les supporteurs. C’est comme si les rendez-vous à Marcel-Picot étaient voués à l’apesanteur. Le cœur de l’arène de Tomblaine a vibré naguère pour de hautes épopées, avec des Nancy-Marseille, des Nancy-Saint Etienne et des Nancy-Metz qui furent autant de chevauchées fantastiques. Ce stade 2010, confortable et coquet, a besoin d’une âme et d’une ferveur. Il tarde à chacun d’y rencontrer ferveur et ambiance.
