Les émotions de J. Rousselot

Retour
Articles · 29/12/2014 à 07:36
29/12/2014 • 07:36

Le président de l'ASNL a fêté son vingtième anniversaire à la tête du club. Il aime la Ligue 2 mais il adore la Ligue 1. La saison 2004/2005 est sans doute celle qui lui a procuré les plus grandes émotions. Dix ans plus tard, il se souvient de ces joies et ne cache pas qu'il compte voir Pablo Correa et ses joueurs reconquérir rapidement leur place au sein de l'élite.

Jacques Rousselot est un retraité qui ne bat pas en retraite. Pas une minute d'arrêt, pas un instant de répit, sa règle de vie est tracée : tout pour le football et l'AS Nancy-Lorraine. « Ce qui me plait, assure le président, c'est de donner du bonheur aux gens. » Il n'échappe à personne que Nancy aspire à rejoindre la Ligue 1. Jacques Rousselot ne pense qu'à ça. « Il y a plus de joies à monter qu'à se maintenir », témoigne-t-il.

Et c'est avec allégresse qu'il évoque la saison 2004-2005. Elle constitue l'un de ses plus beaux fleurons de dirigeant. « On avait galéré pendant cinq saisons, se rappelle Jacques Rousselot. On avait même failli disparaître en 2003. Plus rien ne marchait. Et puis, il y a eu ce match contre Troyes. On était dix contre onze. Un penalty de Benjamin Gavanon nous a mis sur orbite et nous a permis de nous dépasser. Plus rien, dès lors, n'a été comme avant. »

Le président est homme de challenge. Il va de l'avant. Cette saison de réussite lui sert de référence. L'ASNL est un club de L1, sa place est parmi l'élite, toutefois les aspirations sportives ne peuvent se départir des impératifs économiques et financiers et Jacques Rousselot mesure chaque jour combien la compétition est difficile. « Je paie de ma personne au quotidien », assure-t-il tout en sachant à quel point chacun de ses gestes, chacune de ses décisions tracent la voie de l'équipe et conditionnent la réaction du public.

« Nous avons des supporters fidèles, se réjouit Jacques Rousselot. A l'ASNL, nous appliquons une politique de prix qui nous permet de réaliser de belles campagnes d'abonnements. Savez-vous que nous nous trouvons en huitième position, toutes divisions confondues, au plan des abonnés. Nancy est devant des clubs comme Toulouse et Rennes. Et cela continuera à progresser si nous réussissons à gravir un nouvel échelon, car la réussite de l'équipe entraînera, j'en suis convaincu, l'adhésion populaire. »

Jacques Rousselot en est persuadé, l'ASNL a le gabarit pour aller chercher le podium au terme de l'actuelle saison. « Mais la montée ne se décrète pas, fait remarquer le président, elle s'obtient. Je pense que Pablo est l'homme de la situation. Et je connais les hommes. Il nous apporte, avec Vincent Hognon, la plus-value dont nous avions besoin. Mais j'ai de l'admiration pour l'épisode Patrick Gabriel. Avec lui, on a fait un bon parcours. »

Un jour viendra le temps des décisions...

Le nom qu'il est prudent de ne pas prononcer devant le président Rousselot, c'est celui de Jean Fernandez. S'affranchir de cette précaution, c'est déclencher chez le dirigeant nancéien une aigreur gastrique spontanée. « Fernandez, c'est le pire cauchemar de ma carrière! » tranche-t-il, sans en dire davantage.

2014-2015, ça lui va bien. Les joueurs sont dans l'allure. L'équipe suit sa route. La montée est une soif inextinguible. « Nous en avons besoin, nous adorons notre Ligue 1, précise Jacques Rousselot. L'ASNL est jeune, son effectif est valeureux, avec les Walter, Coulibaly, Karaboue. Et Lusamba est un crac ! » Comme Dale et Dembélé ont la gâchette facile, le collectif s'est mis au diapason des projets présidentiels. Les années passent, le président reste. Jusqu'à quand ? « Le temps de la réflexion et des décisions viendra un jour », prévient Jacques Rousselot.

 

Christian PORTELANCE,
Journaliste honoraire, auteur de l'ouvrage AS Nancy-Lorraine, des épopées et des hommes (éditions Alan Sutton, collection Mémoire du Football).

Flèche gauche Flèche droite