Rambo, l'attaquant de poche

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Articles · 16/03/2015 à 09:08
16/03/2015 • 09:08

Olivier Rambo a effectué l'essentiel de sa carrière à l'AS Nancy-Lorraine. De petite taille, l'attaquant martiniquais avait un cœur et une énergie considérables. Et sa conscience professionnelle était, elle aussi, sans la moindre tache. À défaut d'être buteur patenté, il savait animer l'offensive et reconnaît avoir beaucoup appris au contact de son entraîneur Laszlo Bolöni. Olivier Rambo demeure aujourd'hui, l'un des supporteurs de l'ASNL.

Rambo avait un tempérament en bois d'olivier. Il n'a pas laissé le souvenir d'un agent secret disposant de toutes les clés pour entrer dans les défenses adverses. Mais l'équipe pouvait compter sur lui pour donner le meilleur de ses moyens. Avec Olivier Rambo, jamais de désenchantement. Il est arrivé en Lorraine un peu par hasard, après avoir quitté sa Martinique natale pour une visite à son frère domicilié en Alsace !

« Je n'étais pas un grand passionné de football que j'ai d'ailleurs découvert assez tard, rappelle Olivier. Je me trouvais en Alsace quand un ami d'Alain Perrin alors responsable du centre de formation nancéien, m'a mis en relation avec l'ASNL. J'ai rapidement apprécié l'esprit de famille de ce club. »

Olivier Rambo y est pratiquement resté durant toute sa carrière. Il a bien reçu quelques sollicitations au cours de sa vie professionnelle, mais le joueur n'avait pas l'âme vagabonde et il ne voulait pas se laisser happer par quelque club où il n'aurait peut-être pas reçu le même accueil qu'à Nancy. En Lorraine il s'était posé, en Lorraine il resterait. « J'y ai aimé les enseignements reçus de la part de Laszlo Bolöni, dit-il. C'était quelqu'un de très proche. Il savait parler à l'ensemble de ses joueurs. »

L'ancien milieu de terrain de Steaua Bucarest avait le sens de la rigueur et cela plaisait à Olivier. Le Martiniquais a très vite gagné ses galons de titulaire et s'est employé à les conserver. « J'étais un attaquant de poche, se souvient Olivier Rambo. Je me faufilais mais je marquais peu. Ma carrière de joueur professionnel a été marquée par un contraste. Beaucoup de supporteurs m'appréciaient, mais d'autres m'ont réservé pas mal de critiques. »

Sans doute une partie du public de Marcel-Picot lui fit-elle grief de ne pas être aussi perçant et efficace que quelques-uns des avants de pointe que l'AS Nancy-Lorraine a connus au cours de son histoire. Olivier n'était pas un collectionneur de trophées. Il ne sait pas combien il a disputé de matches sous le maillot rouge et blanc; et il ignore le nombre de buts qu'il a signés au bénéfice du club au chardon. « Il faut chercher ce manque de repères, explique Olivier, dans le goût finalement assez peu prononcé que j'ai pour le football. Certes, je suis resté dans ce milieu puisque je fais partie aujourd'hui des conseillers recruteurs du FC Mulhouse, mais je ne regarde guère le foot à la télévision. »  Le Martiniquais n'a assisté qu'à cinq retransmissions de la Coupe du Monde, l'été dernier.

 

Tony Vairelles, le vrai pro

Olivier Rambo aime cependant les grands noms du football et il sait ce qu'il doit à Sacha Zavarov, une personnalité d'envergure qui lui a montré quelques-unes des facettes du métier. « Mais le garçon qui m'a le plus marqué, témoigne Olivier Rambo, c'est Tony Vairelles. C'était un professionnel accompli, exigeant envers lui-même et envers les autres. Un battant de la tête aux pieds. » La forêt de Haye demeure un havre de sérénité et une poche de souvenirs pour l'ancien attaquant nancéien qui s'y rend assez souvent en voisin et ami. Olivier y rencontre volontiers son vieux copain Pablo avec qui il évoque les années 1990. Le Martiniquais souhaite le meilleur à l'ASNL. « Elle est passée tout près de la montée, regrette-t-il. J'aurais aimé qu'elle connaisse, comme moi, les joies de l'accession. Ce sera pour cette saison. Ou pour la prochaine. Il faut faire confiance à Pablo et Vincent. »

 

Christian PORTELANCE Journaliste honoraire, auteur de l'ouvrage AS Nancy-Lorraine, des épopées et des hommes, paru en 2007 aux éditions Alan Sutton (collection Mémoire du football)


L'idée inattendue de Bolöni

Olivier Rambo n'a joué qu'en attaque... sauf quand Laszlo Bolöni lui a demandé de faire une pige comme libero. Le Martiniquais ne s'y attendait pas le moins du monde et c'est seulement quelques minutes avant le coup d'envoi du match contre Bordeaux qu'il apprit, en découvrant la liste des joueurs choisis par le Roumain, qu'il serait le patron de la défense nancéienne.

Épisode totalement inattendu, mais qui fit école, puisque Olivier Rambo disputa plusieurs matches à ce poste où ses improvisations finirent par devenir rassurantes ! Olivier s'exécuta toujours sans grimacer, mais le « métier » ne l'amusa pas. C'est avec un grand soulagement qu'il retrouva bientôt sa fonction naturelle: attaquant de pointe.

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