Féminines: "Monter en première division"

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Interviews · 03/09/2014 à 08:38
03/09/2014 • 08:38

Le président de la section féminine Gérard Diss dévoile les enjeux de cette saison.

Quel est votre objectif pour cette nouvelle saison ?

Au départ de cette belle aventure, quand Jacques Rousselot m’a demandé de prendre la section féminine, c’était un peu du football loisir. L’équipe évoluait en division d’honneur, mais notre ambition était déjà d’accéder à la D1. Le président nous a donné des moyens avec la mise à disposition des structures, d’un soutien médical et aussi d’un petit intéressement avec des primes de match de quelques dizaines d’euros. Cet été, on a fait de gros efforts et multiplié quasiment par deux notre budget. Notre objectif est de monter en première division. C’est le message que j’ai transmis aux filles lors d’entretiens individuels.

 

Cette ambition va ajouter un peu de pression sur les épaules de vos joueuses…

C’était déjà un peu le cas la saison dernière. C’est normal quand on défend le label ASNL. On avait d’ailleurs besoin de cette saison de transition pour prendre nos repères. Il aurait été trop tôt de monter en D1 dès cette année. Si c’est pour se faire tanner à l’aller et au retour contre Lyon, PSG ou Juvisy, cela ne présente aucun intérêt. On est bien dans la trajectoire que l’on s’était définie. Aujourd’hui, les filles se connaissent et vont profiter de l’arrivée de plusieurs recrues, qui sont très motivées, connaissent notre projet et y adhèrent.

Vous avez réussi un recrutement très ambitieux avec des filles déjà rodées au haut du tableau voire à la première division. Cela a été compliqué ?

On profite d’un beau projet avec les structures d’une équipe professionnelle, un stade de Ligue 2, une kiné présente à tous les matchs, le soutien d’un ostéopathe et un entraîneur qui nous a déjà beaucoup apporté. Ensuite, on a fait les efforts nécessaires en solutionnant quelques problèmes d’intendance. C’est par exemple d’activer mes contacts pour trouver un job à une fille, aider une autre à dénicher un appartement ou à s’inscrire à un IUT.

 

Comment avez-vous bâti cette nouvelle équipe ?

Comme chez les garçons, il faut un bon gardien et un buteur efficace. C’était nos priorités. Avec Romane Munich et Aurélie Mula, qui viennent de Vendenheim, on a trouvé les deux. Pour l’anecdote, Romane Munich est venue avec ses parents pour la finale de la coupe de Lorraine. A deux minutes de la fin du match, elle me donne son accord à condition d’obtenir le maillot d’une des filles présentes sur le terrain. Cela montre un état d’esprit superbe. C’était aussi un vrai plaisir pour la fille qui a donné son maillot. Je suis ravi d’être président d’un groupe aussi enthousiasme et solidaire. C’est cet état d’esprit qui va nous booster cette saison.

 

Est-il facile de vendre le football féminin à des partenaires ?

On a de plus en plus d’atouts et notre communication va s’amplifier, surtout si on réussit un bon début de championnat. Notre équipe attire de plus en plus de monde au stade. On ne s’y ennuie pas, car on y voit du jeu, des phases techniques et de beaux buts. Grâce à mon amitié avec le président du directoire du groupe allemand, Dark Dog nous sponsorise depuis deux ans. C’est la première fois qu’ils aident une équipe de foot. Rozana et Cora nous soutiennent également.

 

Quel sera votre budget cette saison ?

Nous allons fonctionner avec un budget de 120 à 150 000€. On le gère de manière raisonnable et équitable dans cette période économique très compliquée. Ce qui coûte le plus cher, ce sont ces déplacements dans toute la France. Jouer à Dunkerque, ça coute cher. Idem pour les frais de remboursement des déplacements des filles. Trois allers-retours par semaine entre Saverne et Nancy, cela monte vite à 5 ou 6 000 euros par an. Le budget pourrait enfin être revu un peu à la hausse en fin de saison car j’ai promis de quasiment doubler toutes les primes perçues en cas de montée.

 

Il ne reste plus qu’à gagner les matchs…

Notre objectif n’est pas irréaliste, mais on n’aura pas beaucoup le droit à l’erreur. Algrange est monté la saison dernière en ayant perdu deux matchs. La marge de manœuvre est donc très mince. Mais, je n’ai pas investi mon temps dans le recrutement pour finir cinquième en D2. Autrement, je n’ai pas besoin d’elles. Je sais que je peux compter sur des pures et dures. Combien de fois j’ai vu des filles la larme à l’œil parce qu’elles étaient restées sur le banc. Leur motivation donne envie de se battre pour elles !

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