Saturday FC, une deuxième famille

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Articles · 28/12/2013 à 09:25
28/12/2013 • 09:25

Souvent montrés du doigt à tort ou à raison, les ultras ont rarement la parole pour défendre leurs valeurs. C’est dommage, car les propos de David Cosenza, président du groupe Saturday FC depuis le mois de juin, donnent une autre vision de cette communauté soudée et solidaire.

De spectateur à supporter

« Il faut déjà être un amoureux du club et de la ville. Je suis 100% Nancéien et c’est à Picot où j’ai assisté à mon premier match dans les années 90. Ensuite, tout le monde peut passer de spectateur à supporter, il faut juste être un peu plus acharné, vivre à travers son club et en retour attendre beaucoup de lui. Participer aux déplacements aide aussi souvent à franchir ce fossé, car on se retrouve en groupe pendant toute la journée. Ensuite, il ne faut pas croire que les supporters ne vivent que pour le foot. La plupart travaillent ou étudient, ont une vie de famille équilibrée. J’ai 32 ans, chauffagiste depuis l’âge de 16 ans et papa d’une petite fille de 4 ans. Je l’ai déjà emmenée à Picot la saison dernière contre Bastia pour qu’elle connaisse la Ligue 1. Par contre, quand elle sera plus grande, je n’ai pas envie qu’elle rejoigne un groupe ultra. Ce n’est pas un endroit pour une fille. Ça fait un peu macho, non (rires) ? »

 

Un rôle (presque) social

« Notre association loi 1901 est reconnue en préfecture et fonctionne avec un président, un vice-président, un trésorier, un secrétaire et un noyau dur de membres qui gèrent l’animation, le matériel, le site internet ou les déplacements. Cela représente une trentaine de personnes sur les deux cents encartés. Chacun fait ce qu’il a envie de faire. Cela peut être juste un coup de pinceau pour un voile. Depuis cette saison, nous louons un appartement qui nous sert de local. On s’y regroupe deux à trois fois par semaine pour parler de l’association, des animations, des déplacements ou simplement regarder des matchs de foot ensemble. Pour payer le loyer, les membres les plus impliqués versent environ 10€ par mois en plus de leur adhésion annuelle (20€). Ce local est important pour nous, car il évite à certains de trainer dans la rue. Cela leur fait un point de chute. La seule barrière à ne pas franchir, c’est dormir dans le local. On ne veut pas que cela devienne un squat. »

Une trentaine de frangins

« Une deuxième famille. C’est vraiment le terme approprié, car on est comme des frères. On vit tous les week-ends ensemble et on se connait par cœur. Ces liens très forts vont au-delà du foot. On partage nos galères et on s’invite à nos mariages. Cela représente une trentaine de frangins et une bonne cinquantaine de copains. C’est une grande famille et on aime cette vie. Je ne le cache à personne. Mes collègues et mon patron sont au courant. Quant aux repas de famille, je dois souvent m’expliquer sur les différences entre un ultra et un hooligan. Nous ne sommes pas des enfants de chœur, mais nous ne cherchons pas la bagarre. Notre rôle est d’animer les tribunes, pas d’organiser des fights. Bien sûr, il y a des chants qui insultent les adversaires, mais on en entend dans tous les stades. Mes proches me comprennent même s’ils trouvent quand même bizarre de faire l’aller-retour à Monaco en camping-car pour aller voir un match (sourire). »

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