Hommage à Monsieur Redin

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Articles · 28/08/2012 à 14:22
28/08/2012 • 14:22

Entraîneur emblématique des années Platini et vainqueur de la coupe de France en 1978, Antoine Redin s’est éteint dans la nuit de dimanche à lundi à l’âge de 78 ans. Son nom restera à jamais gravé dans la grande histoire de l’ASNL. Ses anciens joueurs et amis se souviennent de cet homme rigoureux et attachant.

Hervé Collot

« Nous avons d’abord joué côte à côte lorsqu’il est arrivé de Bordeaux. On avait l’habitude de déjeuner ensemble avec tous les célibataires du club dans un restaurant de la rue de la Commanderie. Il incarnait la gentillesse et la camaraderie. Sur le terrain où il jouait demi, il était toujours déterminé. C’était un vrai professionnel extrêmement sérieux dans sa préparation et son hygiène de vie. Quand il est revenu à Nancy en 1970 pour entraîner les pros, je m’occupais de l’équipe de troisième division. On était donc en permanence en relation. Je me souviens que lorsque je lui parlais de Platini qui plantait but sur but avec moi, il me répondait avec son accent chantant qu’il ne défendait pas. Mais, il savait déjà que tout le talent de Michel serait porté vers l’offensive et l’a ensuite lancé dans le grand bain comme de nombreux autres jeunes. Tatane les connaissait tous car il venait voir jouer toutes les équipes et s’entraînait même parfois avec les minimes ou les cadets. Je me rappelle aussi de ses mots quand il a soulevé la coupe de France en 1978 au Parc des Princes, il a dit : "Tiens Papa, je te l’envoie". Cela m’avait marqué. »

 

Olivier Rouyer

« C’est l’entraîneur de ma jeunesse, celui qui m’a permis de faire une carrière professionnelle. Il était rigoureux, dur, exigeant, mais aussi enthousiaste et très généreux. C’était un coach fantastique. On avait tous une confiance sans limites envers lui et également un profond respect. Pour moi, il sera toujours Monsieur Redin. Je suis vraiment très triste. L’ASNL lui doit beaucoup, car il a vraiment tout donné pour ce club. Il mérite d’avoir son nom dans le stade. »

 

Aldo Platini

« C’est une terrible nouvelle (ému). J’ai travaillé de nombreuses années avec Antoine. On l’aimait tous. Il a également été un homme très important pour Michel puisqu’il a vu ses qualités dès qu’il est arrivé à l’ASNL à l’âge de 17 ans. Je suis très triste. »

 

Jean-Claude Cloët

« Je suis extrêmement choqué et même un peu bouleversé par cette nouvelle. Sa fille ne m’avait pas donné de très bonnes nouvelles la semaine dernière. Je savais qu’il était gravement malade, mais ne m’attendais pas à sa disparition. La dernière fois que nous nous sommes croisés, c’était en 2007 dans les studios de France 3 à Bastia pour enregistrer des interviews lors des 40 ans du club. C’était un coach de l’ancienne école qui demandait beaucoup de discipline, de rigueur, de travail. On adhérait tous à son discours et ce ne serait peut-être pas mal que certains clubs s’en inspirent aujourd’hui. Avec lui, on se battait pour défendre les couleurs de son club. »

 

Paco Rubio

« C’est dur, très dur. Tatane était plus qu’un entraîneur. On le respectait, mais on ne tremblait pas devant lui. On travaillait avec énormément de rigueur, mais on rigolait aussi beaucoup. C’est d’ailleurs devenu ma devise comme entraîneur : la rigueur dans la bonne humeur. Ses dix années passées à l’ASNL ont certainement été les plus belles de sa vie, même s’il a ensuite encore vécu de bons moments à Bastia. Il a façonné notre génération et lancé Michel Platini, l’un des meilleurs joueurs du monde. »

 

Éric Martin

« Après Bernard (Bonnavia) il y a une dizaine de jours, la série noire continue… Antoine Redin m’a fait débuter en professionnel. Cela ne s’oublie pas. C’était un dur au cœur tendre. Un vrai Monsieur qui ne plaisantait pas avec les fondamentaux du football. »

 

Jean-Michel Moutier

« Antoine Redin était d’abord un homme intègre et un grand professionnel. J’ai beaucoup de respect pour lui car il avait lancé toute notre génération avec Platini, Rubio, Rouyer,... Il savait faire franchir des caps à ses joueurs. À l’époque, il n’y avait pas encore d’entraîneur spécifique pour les gardiens et c’est lui qui restait avec nous à la fin des séances. Je me souviens d’un match de troisième division où je n’avais pas eu beaucoup de boulot. Il est venu me voir à la fin du match pour me demander de rester sur le terrain et on a fait une séance de spécifique… »

 

Jean Fernandez

« Cela me fait beaucoup de peine. J’avais pris de ses nouvelles en arrivant au club l’été dernier et on m’avait dit qu’il était fatigué. Nous nous sommes rencontrés plusieurs fois lors de réunions entre entraîneurs. Il était passionné et proche de ses joueurs. On partageait la même vision du foot. C’est enfin quelqu’un qui a profondément marqué l’histoire de l’ASNL en enchaînant dix saisons et en remportant la coupe de France en 1978. »

 

Christian Portelance, ancien journaliste au Républicain Lorrain

« Antoine Redin était un grand professionnel, loyal et passionné. Sous des dehors parfois un peu bourrus, il laissait paraître de réels traits de sensibilité. Il restera comme l'entraîneur de l'équipe nancéienne de légende, sous la houlette de l'inimitable Michel Platini. 1978, c'est la Coupe de France, le Lycée Papillon, les belles chevauchées lancées par Rouyer, Moutier, Curbelo, Rubio, Jeannol, Neubert, Perdrieau, Chebel, Raczinski, Cloet etc. Nous autres journalistes, et Marc Vautrin ne me démentira pas, aimions accomplir notre métier auprès de tous ces jeunes joueurs disponibles, pleins d'allant et de joie de vivre. Ils étaient et demeurent nos amis. À l'image d'Antoine Redin. »

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