Hanriot: Un guide pour les jeunes

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Articles · 24/01/2012 à 09:28
24/01/2012 • 09:28

Promu entraîneur des 16 ans nationaux à l’âge de 31 ans, Sébastien Hanriot a très vite transformé sa jeunesse en atout. Proche de son groupe, cet ex-international cadet n’a laissé que de bons souvenirs chez ses anciens joueurs aujourd’hui professionnels sous les ordres de Jean Fernandez.

Originaire de Villers-lès-Nancy et licencié à l’ASNL dès la catégorie poussins, Sébastien Hanriot s’est d’abord rêvé footballeur professionnel. Avec sa technique et sa vision du jeu, il aurait dû accompagner les Biancalani, Hognon, Rabesandratana, Bastien ou Schemmel sur les plus belles pelouses de première division. Sauf que lui était plus fragile que ses copains de promotion. « J’étais ennuyé par des blessures à répétition qui me pénalisaient face à la charge de travail demandée au niveau pro », analyse cet ex-international cadet.

Les portes du centre de formation refermées, beaucoup auraient essayé de rebondir dans un autre club. Sébastien a préféré changer d’orientation. Puisqu’il ne pourra pas vivre du football sur le terrain, il le fera depuis un banc de touche. « J’aurais pu quitter la région pour un club de D2 ou de National, mais j’ai préféré d’abord reprendre mes études, obtenir un BTS action commercial puis revenir naturellement vers le foot par une autre porte. J’avais la vocation d’être entraîneur et ne voulais pas galérer en CFA pour gagner un peu d’argent sans projet de reconversion. »


Son échec en exemple

Sébastien est embauché au district de Meurthe-et-Moselle Sud, travaille sous les ordres de Francis Targon et passe ses diplômes. Familier de l’ASNL, il reste proche du staff de la forêt de Haye. Ainsi, quand Christophe Dessy annonce son départ pour le Standard de Liège, Patrick Hesse pense immédiatement à lui pour prendre en charge les 16 ans nationaux. Pablo Correa valide ce choix et offre une belle promotion à ce jeune entraîneur de 31 ans. « J’avais moins d’expérience que les autres, puisque je n’avais jamais entraîné à ce niveau, concède ce titulaire du DEF et du diplôme de formateur. Mais, je pouvais plus facilement m’intégrer au groupe pour leur montrer des choses sur le terrain. Cela a été un avantage. » Massadio Haïdara acquiesce et se souvient que Sébastien Hanriot l’a beaucoup aidé lors de sa première année au centre de formation. « Ce n’est pas facile de quitter ses parents. On a besoin d’avoir quelqu’un pour nous aider, nous guider. Lui était très proche de nous. »

Son échec au centre de formation quelques années plus tôt se transforme également en atout. Sébastien Hanriot sait ce que l’on peut ressentir quand on vous annonce que vous ne deviendrez pas pro et que tout s’écroule sous vos crampons. « Je prends mon exemple et leur en donnent d’autres pour leur faire comprendre qu’il faut aller au moins jusqu’au baccalauréat. » Fouad Rachid l’a écouté, a obtenu le bac STG et a en plus décroché un contrat de trois ans. Le nouvel international comorien ne remerciera jamais assez son ancien entraîneur. « C’est lui qui m’a repêché en 15 ans et a insisté pour m’intégrer au centre de formation. Je lui dois beaucoup et lui en serais toujours très reconnaissant. »

 

Les maîtres Perrin et Bölöni

Benjamin Jeannot se souvient lui aussi d’un entraîneur très proche de ses joueurs, mais aussi d’un coach qui aime le jeu vers l’avant. « Sur le terrain, on prenait beaucoup de plaisir et cela nous réussissait puisque l’on s’est qualifié pour les phases finales du championnat de France. Si ses équipes ont toujours obtenu de bons résultats, ce n’est pas le fruit du hasard, mais plutôt parce que ses méthodes sont bonnes. »

Sébastien avoue avoir été marqué par deux de ses anciens entraîneurs : Alain Perrin et Laszlo Bölöni. Le premier pour sa connaissance et sa rigueur tactique « car il anticipait beaucoup notamment dans l’utilisation des espaces » et le second pour ses séances physiques. « Il savait aussi nous transcender mentalement. Aujourd’hui, les gamins sont moins compétiteurs. À la différence de nous, ils acceptent la défaite aussi bien en match qu’à l’entraînement. On essaye de leur inculquer un esprit de combattant, mais cela relève davantage de l’inné. »

Malgré cela, grâce à l’excellent travail de la cellule de recrutement, les U17 enchaînent les victoires et pourraient même se qualifier une troisième fois en quatre saisons pour les phases finales. Leur coach concède que c’est bien parti, mais reste prudent. Il ne veut pas non plus en faire un objectif prioritaire.
« Cela serait valorisant, mais ma mission est d’abord de faire progresser mes joueurs individuellement. Cela veut dire que je ne mets pas la meilleure équipe chaque week-end, mais que je joue toujours pour gagner. Je dois en faire des compétiteurs ! »

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