Morel: "Du potentiel dans notre équipe"

Le football, c’est d’abord une histoire de famille…

C’est vrai que ma mère, mon père et mon frère étaient licenciés. Je les accompagnais tout le temps lorsqu’ils allaient s’entrainer. C’est comme cela que j’ai commencé à taper dans le ballon. On jouait aussi dans le jardin avec mes coussins. Mes parents ont bien essayé de m’orienter vers le tennis ou l’athlétisme, mais c’est le foot qui me plaisait.

 

Quel a été ton parcours ?

J’ai vécu à l’ile de la Réunion jusqu’à l’âge de 10 ans. Quand on a déménagé à Rombas, on a cherché un club de filles et on nous a conseillé celui de Woippy à seulement un quart d’heure de voiture de chez nous. J’y ai fait toutes mes gammes jusqu’à mon départ vers l’ASNL l’été dernier. J’ai aussi passé une saison au centre technique de Clairefontaine en 2007/2008. Je ne suis resté qu’une année car j’ai eu du mal à concilier foot et école. Ma famille me manquait aussi.

 

Quelle était ta motivation en signant à l’ASNL ?

J’avais envie de progresser en découvrant la deuxième division. Le projet de l’ASNL m’a séduit. Il y a aussi de belles structures ici. Cela a tout de même été difficile de quitter mon club de cœur…

 

D’autant que ton père en est l’entraîneur ?

Même s’il perdait un bon élément, il a toujours accepté mon choix. Cela faisait d’ailleurs plusieurs saisons que je devais partir. Cela a finalement été une année de changement puisque je me suis aussi réorienté professionnellement vers le sport en intégrant le district de Moselle en service civique. Je suis chargée de la féminisation du football, c'est-à-dire aider certains clubs à créer des écoles de foot, animer des débats ou rédiger des articles pour le site internet du district. Récemment, j’ai ainsi interviewé Marinette Pichon.

 

Ton coach Frédéric Biancalani te décrit comme timide et réservée. Cela n’a pas été trop difficile de t’intégrer ?

J’avais un peu d’appréhension, car la saison dernière lors des rencontres contre l’ASNL, les contacts avaient été un peu rudes. Je n’avais pas été épargnée et suis aussi toujours un peu hargneuse sur un terrain. Mes craintes ont été vite levées et cela s’est très bien passé. Je suis quelqu’un de plutôt marrante et me suis vite intégré au groupe.

 

Il y avait une pression particulière sur toi, qui arrivait au club avec le statut d’internationale ?

Non, j’ai même moins de pression qu’à Woippy où l’on comptait sur moi pour tirer l’équipe vers le haut. A l’ASNL, il y a d’autres filles qui ont connu la D2 ou l’équipe de France. Ma seule pression, c’était plutôt de réussir à gagner ma place.

Tu comptes 20 sélections et 2 buts en équipe de France U17 et U19. C’est toujours un objectif ?

Comme l’équipe U20 a été supprimée, il n’y a plus que la sélection A et c’est compliqué quand on joue en deuxième division. Cela reste tout de même encore dans un coin de ma tête, même si ce ne sera pas pour tout de suite. Une montée en première division pourrait m’y aider.

 

Cela te semble possible avec l’ASNL ?

C’est l’objectif du club. Cette saison, en découvrant la deuxième division, on a laissé échapper trop de victoires. C’est dommage car ce championnat reste très ouvert et je suis persuadé que l’on avait une belle carte à jouer. Nous serons plus ambitieuses la saison prochaine. Le potentiel existe, avec un bon staff et plusieurs filles expérimentées. Il faudra juste recruter quelques éléments supplémentaires pour étoffer le groupe et mettre davantage de concurrence.

Biancalani : « La plus régulière » Pour l’entraîneur de l’ASNL, Marine Morel est sans hésiter une excellente recrue. Elle sait jouer au ballon, avec une relance propre et un bon jeu long. « J’ai essayé de la faire jouer en attaque lors des deux premiers matchs mais ça n’a pas marché. Je l’ai sentie bridée. Ce n’était pas ma meilleure idée (rires). C’est vraiment une milieu de terrain, agressive dans le bon sens du terme, et qui sait se mettre au service de l’équipe. C’est la plus régulière cette saison. Elle doit juste régler ses coup-francs et arrêter de tirer au-dessus. Surtout qu’avec Woippy la saison dernière, elle nous en a mis deux ! »