Gennaro répond à ses proches

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Interviews · 23/12/2009 à 13:35
23/12/2009 • 13:35

Ce sont des parents, des amis ou des collègues de Gennaro Bracigliano. Tous ont accepté de lui poser une question et de parfois l’obliger à dévoiler une partie de son intimité. Le gardien de l’ASNL se livre sans mettre de gants.

Tanguy Saibi (son meilleur copain)

Quelles valeurs t’ont apporté le fait de grandir dans une cité ? 
Contrairement à l’image négative qui est quotidiennement véhiculée par les médias, je considère que grandir dans une cité a été pour moi un atout pour plusieurs raisons. Avant tout, cela m’a permis de grandir et de me mélanger avec des personnes d’origines et de religions différentes. La peur de l’étranger n’a pas lieu d’être dans une cité puisque tout ce qui s’y passe prouve sans cesse que le racisme ne devrait pas exister. Ce que j’aimais aussi, c’est la solidarité qui peut régner dans la cité. Même s’ils n’avaient pas beaucoup, les gens se montraient tous assez solidaires entre eux et il était monnaie courante d’aller demander du sel ou de la farine à un voisin. Grandir dans une cité m’a aussi amené au football, le sport n°1 en bas des blocs. Je me rappelle de journées entières passées à taquiner le cuir sur des city-stades. 


Laurent Pilloni (animateur à France Bleu)

Pourquoi as-tu besoin de retourner régulièrement Farébersviller et que t’apporte ce retour aux sources ?
Un proverbe dit : « Quand tu ne sais plus où tu vas, retourne-toi et regarde d'où tu viens ». Je vous rassure, je sais très bien où je vais et où je veux aller, mais retourner dans ma cité d’origine, aller voir ma famille et garder le contact avec ceux avec qui j’ai grandi, me redonne plein d’énergie. Le contact que j’ai avec ces personnes est très sain parce qu’ils m’ont connu et apprécié bien avant que je ne devienne un personnage public, ce qui malheureusement fausse souvent les rapports avec les gens. 

 

Ghislain Renault (directeur de l’école technique privée de l’ASNL)

Gennaro Bracigliano en salle de presse

Quels souvenirs te viennent à l’esprit quand on évoque ta formation scolaire ?
 Je garderai un sentiment de reconnaissance éternel envers monsieur Renault et son équipe. Grâce à leur méthodologie, leur approche et leur empathie, ils m’ont permis de concilier à merveille football et études jusqu’au baccalauréat. Leur mission n’était pas aisée puisque, même si je ne négligeais pas les études, le football était mon objectif prioritaire.

 

Giacomo Esposito (son ex-coéquipier au centre de formation)

Si tu n’avais pas réussi à devenir pro, quel métier aurais-tu aimé exercer ?
Avant d’entrer au centre de formation et comme je suis très gourmand, le métier de cuisinier me titillait. Mon vécu et le goût du contact au quotidien avec des personnes de tout horizon ont aiguillé ma réflexion vers le social voire l’humanitaire. C’est en tout cas les domaines qui auraient aujourd’hui ma préférence. 


Rachid Maatar (son entraîneur au centre de formation)

Est-ce le fait d’être gardien de but qui t’a amené à devenir un leader ?
C’est sympa de me considérer comme un leader. Mais, ce n’est pas quelque chose qui se décide. J’essaye d’être le plus naturel possible. Ce sont simplement mes actes à certains moments qui me mettent un peu plus en avant. Je pense que l’on naît avec une personnalité qui est ensuite mise en valeur davantage par son comportement que par sa fonction ou sa position sur un terrain de foot. J’ai connu des leaders à tous les postes. C’est plus une question d’état d’esprit. 


Olivier Sorin (ex-coéquipier à l’ASNL)

Quelles sont les valeurs apprises lors de ta formation qui te servent encore aujourd'hui ?
Plus que tout, c’est la notion que le travail paie. J’ai pu mesurer à plusieurs reprises que nous étions toujours récompensés de nos efforts et de notre détermination à atteindre nos objectifs. Même si parfois on peut avoir l’impression de patauger dans la semoule, il faut continuer à bosser, même dans la difficulté, et ne rien lâcher, car cela finira toujours par payer à un moment ou à un autre. 

Prêt à bondir
Pablo Correa (entraîneur de l’ASNL)

Est-ce qu’être prêté à un autre club fait davantage avancer ou régresser ?
Comme tous les évènements de la vie, cela dépend de la manière dont on l’aborde. Je me rappelle très bien d’un coéquipier à Louhans qui m’avait confié avoir été surpris par mon état d’esprit. En général, les joueurs prêtés ne s’impliquaient pas autant, car ils savaient qu’ils retourneraient dans leur club d’origine à la fin de la saison. Pour ma part, quand je suis parti à Louhans puis à Angers, même si j’étais toujours sous contrat avec Nancy, je défendais les couleurs de ces deux clubs à 200%. Mon objectif était de progresser, d’être performant et de permettre au club qui m’accueillait de réaliser la meilleure saison possible. Cet état d’esprit m’a permis de me servir de ces prêts pour franchir des paliers.


Eric Guérit (son entraîneur à Angers)

Est-ce que tu as changé ta méthode d’entraînement en travaillant un peu moins en quantité, mais davantage en qualité ?
 Je me rappelle très bien qu’il me disait cela quand je faisais des séances supplémentaires de musculation ou que je demandais à faire du rab. Ce n’est toujours pas facile pour moi d’intégrer le fait qu’il soit possible d’être performant sans faire d’efforts. Mon expérience me permet en revanche aujourd’hui d’être plus précis dans mon travail aussi bien en qualité qu’en quantité. 

 

Nadine Leszack (responsable de la laverie à l’ASNL)

Bracigliano à l'entraînement

Tu es certainement le joueur qui me donne le plus de travail. Est-ce que cela te plaît de plonger dans la boue ? 
C’est amusant, car j’ai commencé comme attaquant et une des raisons pour laquelle je me suis ensuite installé dans le but, était justement que j’adorais tacler et plonger dans la boue. Cela m’a d’ailleurs valu quelques belles réprimandes de la part de ma mère. Quand je suis arrivé à Nancy, j’ai découvert le luxe d’avoir quelqu’un qui lave nos affaires d’entraînement. 


Michel Jadot (intendant à l’ASNL)

Est-ce que tu regrettes de ne pas avoir affronté une équipe italienne lors des deux participations de l’ASNL en coupe d’Europe et envisages-tu une troisième qualification européenne afin de réparer cette  injustice ?
Avec « Miche », on souhaitait absolument, pour des raisons différentes, rencontrer des équipes italiennes et grecques. J’étais persuadé que cela arriverait. Les tirages au sort en ont malheureusement décidé autrement. Concernant la deuxième partie de sa question, il n’y a pas une semaine où je ne pense pas à une nouvelle qualification pour cette coupe d’Europe qui, notamment lors de notre deuxième participation, nous a laissé beaucoup de regrets. 


Pierre Vespignani et Philippe Saffroy (les kinés de l’ASNL)

Dans ta carrière sportive, quelle place accordes-tu aux soins ?
Une place de plus en plus importante au fur et à mesure du temps et des blessures, qui m’ont permis de mieux cerner et apprivoiser mon corps. Je consacre davantage de temps aux soins et pense que santé physique rime avec santé mentale. Je m’efforce donc, en plus d’avoir une vie saine sans alcool ni tabac, d’évacuer de mon quotidien tout le stress de mon activité sportive. 


Vincent Bracigliano (son oncle)

Comment vis-tu les périodes où tu es blessé ?
C’est le moment le plus difficile à gérer pour un sportif de haut niveau. Le foot représente plus qu’un métier pour nous. C’est une passion et ne pas pouvoir l’exercer crée un véritable manque aussi bien physique que mental. Pour y faire face, j’essaye d’être philosophe en me disant que ça fait partie du métier. 


Lionel Ruvera (Label LN)

Tu n’as jamais été sélectionné par Raymond Domenech. Est-ce plus difficile quand on n’est pas exposé comme à Marseille ou à Paris ?
C’est indéniable que lorsqu’on est performant à Nancy, on reste tout de même moins exposé que dans d’autres clubs. Maintenant, je préfère être terre-à-terre et me dire tout simplement que si on ne m’a pas appelé, c’est parce qu’il me manquait quelque chose par rapport aux autres gardiens sélectionnés. 

Plongeon dans les pieds de Thomart
Fabien Piveteau (son agent)

Si tu avais le choix de disputer la coupe du Monde avec la France ou l’Italie, quel pays choisirais-tu ?
C’est une question que l’on me pose souvent et qui interpelle les gens, comme s’ils voulaient absolument me forcer à choisir. Malheureusement, aujourd’hui aucune de ces deux équipes ne s’est intéressée à moi. Dans la mesure où ce sont deux des meilleures nations du football mondial, il serait trop dur de choisir et j’irai vers celle qui m’appellerait en premier. De toute façon, administrativement, je suis Français et aurais besoin de résider au moins un an en Italie pour acquérir la double nationalité. 


Pascal Louis (Magic bowling)

Quelles sont tes projets pour la saison prochaine ?
Dans la vie en général, il est toujours difficile d’avoir une vision à long terme et je préfère donc me concentrer sur le court et moyen terme. Cela signifie continuer à progresser, à être performant individuellement et collectivement tout en gardant à l’esprit que la vie est remplie de bonnes et de mauvaises surprises. 


Tany Bracigliano (son papa)

Comptes-tu me faire devenir grand-père pour la cinquième fois ?
C’est vrai que la famille est sacrée pour nous et un proverbe dit d’ailleurs : « famille nombreuse, famille heureuse ». Mais, très honnêtement, nous venons de nous marier et cela ne figure pas dans nos projets immédiats. 

L'ultime rempart
Emmanuel Lerat (son conseiller financier)

Si tu étais amené à participer à l’émission « Un dîner presque parfait », quels seraient ton menu et ton animation ?
Cela serait vraiment quelque chose d’extrêmement difficile pour moi de choisir un menu précis parce que, en tant que grand gourmand, je sais tout apprécier, avec toutefois une préférence pour le salé. Mais, une chose est certaine, vu mes origines italiennes et celles marocaines de ma femme, les mets méditerranéens y auraient une place de choix. Quant à l’animation, rien ne vaut une bonne tablée d’amis sans thème précis pour passer une excellente soirée. 


Marie-Gabrielle Henard (son amie)

Est-ce que ta maman a déjà donné la recette de ton plat préféré à ton épouse ?
Non, ma mère possède une palette de recettes différentes de celle de ma femme et je me régale de leurs différents plats sans avoir de préférence pour la cuisine de l’une ou de l’autre. Toutes les deux savent en tout cas que rien ne me fait plus plaisir qu’un bon plat préparé avec amour. 


Nordine Mouchi (boxeur)

Après ta carrière, est-ce que tu accepterais de disputer un combat exhibition de boxe anglaise devant ton public à Farébersviller ?
Le clin d’œil est sympa, car j’aime beaucoup participer à ses cours particuliers de boxe. Même si j’adore ma cité, je reste toutefois lucide et constate que je ne suis malheureusement pas assez performant pour enfiler les gants de manière officielle. 


Jean-Raymond (restaurant le Paparazzi)

Un meneur d'hommes

Est-ce qu’avoir la foi t’apporte une certaine sagesse dans ta vie professionnelle ?
C’est vrai que je suis quelqu’un d’infiniment croyant. Ma foi me permet de relativiser un maximum tous les évènements de ma vie. J’ai une confiance absolue en Dieu et d’ailleurs davantage en Dieu que dans les autorités religieuses. Ma foi, cette flamme intérieure située dans mon cœur, est mon guide au quotidien. 


Aurélia Brandao (assistante commerciale à l’ASNL)

Que ferais-tu si tu gagnais à l’Euro Millions ?
Avant tout, je ferais des cadeaux à tous ceux que j’aime et qui comptent pour moi. Ensuite, j’aiderai des associations ou des projets qui me tiennent à cœur. Comme j’ai la chance d’avoir déjà tout ce dont j’ai besoin, je placerai la dernière partie sur un compte en banque pour pouvoir l’utiliser en cas de coup dur. Je tiens à préciser que je n’arrêterai pas ma carrière de footballeur, car c’est une passion avant d’être un métier. Mais, tout cela ne risque pas d’arriver, car je ne joue jamais au Loto !


Michaël Chrétien (son coéquipier)

Après plusieurs séjours touristiques en Italie, est-ce que tu as prévu de visiter prochainement le Maroc ? 
Une chose est sure, c’est que nous irons au Maroc et notamment pour que je rencontre des membres de la famille de ma femme. J’adore les voyages et cela sera avec plaisir que je vais découvrir ce pays. Et avant mon départ, je n’hésiterai pas à demander quelques bonnes adresses à mes coéquipiers marocains. 


Medhi (capitaine de l’équipe de foot-fauteuil de Vandoeuvre)

Comment as-tu vécu ton baptême de foot-fauteuil et ta nomination depuis peu comme parrain de l'équipe des Jaguars de Vandoeuvre ?
C’est toujours un honneur et un plaisir d’apporter mon nom et mon soutien à ce type d’associations. Cela fait plusieurs années que je côtoie cette équipe vraiment très sympathique. Concernant la pratique de leur sport, c’est en s’installant dans leur fauteuil que l’on se rend vraiment compte de la difficulté de leur discipline, mais aussi et surtout des obstacles qu’ils rencontrent au quotidien.

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