Le bleu revient à la mode

Plus ou moins absentes pendant plusieurs années, les tenues bleues floquées du logo de la FFF effectuent un retour en force au centre de formation. Dix-neuf pensionnaires actuels en possèdent au moins une dans leur placard. Un renouveau que le directeur Patrick Gabriel explique par un recrutement de qualité et la présence à trois reprises en cinq ans de l’équipe U17 en phases finales du championnat de France. « Ce sont des matchs très observés qui permettent de mettre en avant la qualité de nos joueurs, explique-t-il. La FFF est aujourd’hui plus attentive aux joueurs issus de Nancy ce qui nous permet d’apparaitre parmi les clubs les plus représentés. C’est important d’être là, car d’autres centres de formation comme Valenciennes ou Troyes sont en train de grandir et commencent à être eux aussi représentés dans les sélections nationales. »

Ces multiples sélections sont surtout un signe encourageant pour l’avenir de l’AS Nancy-Lorraine. Jacques Rousselot et Nicolas Holveck ne manquent jamais une occasion de s’en féliciter. « Cela signifie qu’il y a de la qualité à la base et qu’il ne nous reste plus qu’à mettre les éléments pour les faire progresser dans la durée afin de les amener dans l’équipe professionnelle, précise Patrick Gabriel. Cela donne aussi une bonne image du club, montre qu’il travaille bien et en profondeur. Mais on sait très bien que le plus difficile, ce n’est pas d’avoir des internationaux de moins de 18 ans, mais plutôt dans les catégories au-dessus. Aujourd’hui, beaucoup de nos garçons touchent aux premières sélections, mais peu sont présents en U19, U20 ou espoir. On espère que cela va venir avec le temps. »

Pour les appelés, participer à un stage à Clairefontaine ou disputer une rencontre internationale ne peut qu’être bénéfique pour leur carrière. Thomas Mangani, qui a connu toutes les sélections des U16 aux espoirs et a gagné le championnat d’Europe des 17 ans en 2004, en est persuadé. « C’est le plus haut niveau que l’on peut atteindre dans les catégories de jeune et cela permet de s’aguerrir, de gagner de l’expérience. On apprend aussi comment aborder les matchs importants. » Arnaud Lusamba est du même avis. Ce jeune attaquant de 16 ans a fêté ses trois premières sélections à l’automne dernier.
« J’ai senti que cela m’avait fait progresser techniquement, explique-t-il. Cela m’a aussi donné plus d’assurance. Je sais que l’on me regarde différemment désormais, que je dois toujours être au top. Rester régulier, c’est cela le plus difficile. »

L’autre difficulté pour un jeune international est peut-être de garder les pieds sur terre. Patrick Gabriel ne s’en inquiète pas outre mesure. « Je crains davantage qu’ils perdent l’objectif du quotidien, qu’ils oublient que leur priorité doit d’abord d’être bon lors des matchs en club. » Et comme être sélectionné en équipe de France n’est pas un gage de réussite, les jeunes internationaux doivent aussi travailler dur pour ne pas être décrochés dans leurs études. Des cours de rattrapage sont ainsi mis en place par le directeur de l’école Ghislain Renault. « Tout cela est compliqué à gérer pour des gamins de 16, 17 ou 18 ans, conclut le désormais coach des pros. Ce n’est pas donné à tout le monde et le plus difficile pour eux sera de durer. »