Redin: Un pionnier de l'ASNL

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Articles · 28/08/2012 à 14:46
28/08/2012 • 14:46

Il a été le capitaine de la première équipe de l’AS Nancy-Lorraine puis le premier entraîneur à brandir une coupe nationale sur la place Stanislas. Antoine Redin, surnommé Tatane par ses amis, a été l’un des principaux acteurs du décollage de l’AS Nancy Lorraine dans les années 70.

Footballeur professionnel de 1954 à 1960 sous les couleurs du FC Nancy, ce défenseur longiligne originaire de Bordeaux a ensuite été transféré, presque contre son gré, à Toulouse. Il reviendra finalement en Lorraine sept années plus tard et deviendra le capitaine de la première équipe de l’AS Nancy-Lorraine. Antoine Redin était un leader, un meneur d’hommes. Parallèlement à sa carrière de joueur, il entraînait l’équipe de promotion.

Quand l’ASNL accéda à la première division en 1970, il fut appelé à succéder à René Pleimelding. « Je n’étais pas très chaud, a-t-il expliqué plus tard dans un numéro du Chardon rouge. Je pensais que je n’étais pas encore apte pour assumer une telle fonction. Francis Targon pour la préparation physique et Jacques Favre pour la partie technique m’ont aidé. Mais j’avoue qu’au début ce fut très difficile. Je savais comment on dirige une équipe, mais ce n’était pas aisé de faire le choix entre les joueurs. Les gars m’ont alors facilité la tâche, je n’ai jamais connu de gros problèmes. Et puis le public a été bien, il ne m’a jamais tenu rigueur des revers et Dieu sait qu’on en a subi au début… »

L’ASNL termine sa première saison de D1 à la treizième place et s’installe parmi l’élite du football français. Jusqu’à la saison 1973/1974 où le club termine à la 18ème place. « Michel Platini s’est blessé à St-Etienne et nous a manqué une bonne partie de la saison, regrettait-il avec son accent inimitable. Avec lui, nous ne serions jamais descendus ». Car Antoine Redin est aussi l’entraîneur qui a fait débuter Michel Platini au plus haut niveau. « Je savais qu’il avait du talent, mais je n’aurais jamais pensé qu’il ferait une aussi grande carrière de joueur, de sélectionneur et de président de l’UEFA. Michel avait déjà tout en lui. Il fallait juste lui bouger le cul, car il n’aimait pas trop travailler sans ballon. Il faisait toujours la gueule pendant les séances physiques. »

Antoine Redin, c’est aussi le premier entraîneur, et pour le moment l’unique, à avoir ramené la coupe de France place Stanislas. « C’est un souvenir impérissable, avouait-il dans une interview bilan de la saison 1977/1978. Mais à mon avis, nous avons joué notre meilleur match contre Sochaux lors de la demi-finale retour. Contre Nantes, chez nous aussi, c’était très bon. Avec à chaque fois, le détonateur Rouyer... A Nice (NDLR : l’ASNL gagne 7-3 au stade du Ray) ce fut autre chose, un truc extraordinaire, un très bon souvenir aussi mais plus folklorique. »

Il y a ensuite eu la coupe d’Europe et deux places au milieu de tableau de la première division. En 1980, un nouveau comité directeur dirigé par Gérard Rousselot tourne la page Antoine Redin. Par besoin de changement, de renouvellement, de voir d’autres hommes. L’homme, profondément attaché à son club, est terriblement déçu. « On ne peut pas rester treize ans dans un club sans s’y attacher, soulignait-il dans sa dernière interview parue dans le Chardon rouge. J’ai été un pionner de l’ASNL. J’ai été de ceux qui ont enlevé des brouettes de cailloux en forêt de Haye, qui ont manié la pelle et la pioche. Je resterai toujours un peu fier d’avoir aidé à faire ce club ».

Antoine Redin quitte alors sa ville de cœur pour entraîner le Sporting club de Bastia, avec qui il remportera une seconde coupe de France, en 1981 face au St-Etienne de Michel Platini. Il s'installe définitivement sur l’île de beauté, mais perd le goût de la vie après le décès de sa femme Janine. « Lui qui ne vivait que pour le football ne met plus les pieds au stade » résumait Christian Portelance dans son livre sur l’AS Nancy-Lorraine.

Antoine Redin scrutait tout de même toujours avec un peu d’attention les résultats de son club chéri. « Il semble y avoir de la solidarité dans l’équipe actuelle, déclarait-il dans le Chardon rouge publié en 2007 pour les 40 ans de l'ASNL. C’est primordial. Même si vous avez des joueurs de talents, il faut réussir à les faire jouer tous ensembles. Je leur souhaite de ne pas s’arrêter en si bon chemin et de continuer pour être encore meilleurs… »

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