Plus proche des quartiers

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Articles · 02/07/2012 à 15:47
02/07/2012 • 15:47

Pour sa cinquième édition, la manifestation organisée par l’ASNL et mmH s’est ouverte vers les associations des quartiers et les enfants handicapés. Rencontre avec quatre témoins de la première étape à Jarville.

L’organisateur

Philippe Moine
Responsable mission sociale mmH

Présent sur chacune des étapes des trophées du fair-play depuis leur création en 2008, Philippe Moine veille au bon déroulement des épreuves citoyennes et sportives. Mais son principal travail se situe en amont, lorsqu’il faut organiser la logistique, planifier les inscriptions et trouver des associations qui proposeront des ateliers. « Pour cette dernière mission, notre sérieux et notre professionnalisme sont reconnus depuis cinq ans et nous permettent de bénéficier d’un socle solide, souligne le représentant de mmH. Cela nous permet de nous investir sur d’autres thématiques car il est important de ne pas nous endormir. » L’édition 2012 mise ainsi sur la proximité en accueillant des associations issues des quartiers visités. C’est par exemple le cas à Jarville avec Cultures du cœur Lorraine ou Empreintes. « Nous avons voulu donner une couleur locale pour nous rapprocher du quartier. On ne veut pas uniquement d’une manifestation évènementielle mais aussi continuer à créer des liens et donner une autre image de mmH. Cette journée ne va pas régler tous les problèmes mais certainement améliorer les relations. »

Le partenaire

Stéphanie Demange
Chargée de mission à l’association des paralysés de France

En proposant aux enfants de s’assoir sur un fauteuil roulant puis d’essayer de monter un trottoir ou d’éviter des obstacles, les représentants de l’association des paralysés de France savent qu’ils vont forcément susciter une réaction. « Certains perçoivent surtout la difficulté de l’exercice alors que d’autres trouvent cela rigolo, explique la chargée de mission. Transformer cela en jeu n’est pas forcément une mauvaise réaction car cela leur permet d’aller encore plus loin et d’imaginer des solutions. » C’est d’ailleurs l’un des objectifs de cet atelier qui cherche également à sensibiliser les enfants au handicap. Le message passe d’autant plus facilement que les trophées du fair-play introduisent un esprit de compétition puisqu’une note conclut chaque session d’une dizaine de minutes. « Ils sont plus concentrés que lorsque nous intervenons dans un collège ou un lycée. On se rend compte aussi qu’ils savent plein de choses sans en avoir vraiment conscience. Tous connaissent le handisport ou des transports adaptés aux handicaps. »

L’équipe

Les Jarvilloises
Neuf copines d’une douzaine d’années du quartier de la Californie

C’est la troisième fois que ces copines forment une équipe pour défier les garçons aux trophées du fair-play. « On veut leur montrer que les filles peuvent aussi jouer au foot, explique Morgane. D’ailleurs dans le quartier, je joue avec eux et certains me trouve forte. Sauf que c’est mieux ici car les garçons sont plus agréables et respectent les règles. » L’unique formation féminine de cette étape jarvilloise manque toutefois d’entraînement et se ramasse des gamelles à la pelle. Rapidement, l’objectif n’est plus de gagner un match mais de réussir à marquer un but. « Cela ne nous décourage pas, avoue l’une d’entre-elles. On s’amuse, on rigole, on est fair-play. » Et sacrément performantes dans la partie citoyenne de ces trophées puisque les filles collectionnent les 20/20. « L’année dernière, on a terminé premières sur les ateliers civiques » fanfaronne la plus bavarde cette joyeuse équipe.

Le coach

Denis Feller
Professeur d’EPS à l’institut des sourds de la Malgrange

Pour cette édition 2012, les trophées du fair-play ont décidé d’ouvrir les inscriptions aux jeunes handicapés. Des non-voyants ont ainsi participé à l’étape de Vandoeuvre tandis que l’institut des jeunes sourds a envoyé une équipe à Jarville. « Avec deux sourds et d’autres qui souffrent de troubles du langage, nous avons quelques problèmes de communication sur le terrain mais ce n’est pas important, précise leur professeur de sport. On n’est pas venu avec un esprit de compétition. » Les beaux gosses, puisque c’est ainsi qu’ils se sont nommés, se rattrapent sur le volet pédagogique de la compétition en récoltant de très bonnes notes aux ateliers. « Cela nous permet de poursuivre notre objectif éducatif qui est d’en faire des citoyens. Cette première participation est en tout cas très positive. Les jeunes découvrent la manifestation et cela leur plaît. J’espère que nous reviendrons l’année prochaine. »

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