Perrin de formateur à entraîneur

Retour
Interviews · 27/02/2019 à 07:55
27/02/2019 • 07:55

Destiné à une carrière d'enseignant, il a basculé vers le football pro lors de son départ à Troyes.

Est-ce que vous vous souvenez de votre premier match sur un banc de touche ?

À 18 ans, comme j’envisageais déjà de passer les diplômes et que je jouais à Varangéville, j’avais pris en charge l’équipe minime. J’étais jeune, mais me destinais au métier de professeur d’éducation physique donc c’était tout à fait normal pour moi. Je travaillais aussi dans des centres de vacances. J’étais déjà un pédagogue dans l’âme.

 

Vous avez rapidement senti que c’était votre vocation ?

J’avais d’abord la fibre de la formation. Je ne pensais pas du tout devenir entraîneur professionnel et me projetais plutôt vers une carrière d’enseignant ou d’universitaire. J’ai basculé un peu plus vers le football quand Aldo Platini m’a demandé de le rejoindre au centre de formation. J’étais aussi un peu son adjoint à la section football du CREPS de Nancy. On y avait décentralisé la structure scolaire du centre de formation. C’était l’époque de Paul Fischer et d’Éric Rabesandratana. Je m’imaginais alors faire une longue carrière de formateur.

 

Comment êtes-vous passé de formateur à entraîneur ?

Troyes est venu me chercher à un moment où la politique de l’ASNL n’était plus aussi orientée vers la formation. Ça m’a donné envie d’aller voir ailleurs et aussi de confronter mes idées non plus avec des jeunes d’une équipe réserve, mais avec des séniors. Cela a été le départ d’une autre carrière, mais ce n’était pas encore du football professionnel. À Troyes, j’étais le seul salarié du club avec des joueurs amateurs, universitaires, militaires ou employés par la municipalité. Je m’étais mis en disponibilité de l’éducation nationale. J’avais ainsi une sécurité de quatre ou cinq ans. En cas d’échec sportif, cela n’aurait pas été un problème de retourner dans l’enseignement. C’était ma passion et ma vocation.

Alain Perrin

Contrairement à la grande majorité des entraîneurs, vous n’avez pas été joueur professionnel…

Les joueurs ou l’environnement ne me l’ont jamais fait ressentir. En revanche, j’ai senti des manques en particulier dans la gestion des hommes. Je n’avais pas ce vécu, qui permet de bien connaitre les ambiances d’un vestiaire. Je l’ai surtout ressenti dans de grands clubs comme Lyon ou Marseille, où il existe des modes de fonctionnement interne qu’il faut prendre en considération.

 

Est-ce que vous avez malgré tout réussi à en tirer avantage ?

Même si je n’ai jamais joué en professionnel, j’ai été formé à l’ASNL avec de bons éducateurs qui m’ont inculqué une certaine conception du football. J’ai ensuite profité de la richesse apportée par mes études universitaires pour échanger avec des collègues d’autres disciplines collectives comme le handball ou le basket, pour analyser certaines activités et pour découvrir ce qui se passe dans d’autres pays.

Flèche gauche Flèche droite