C’est chaud le showdown

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Articles · 18/07/2018 à 10:01
18/07/2018 • 10:01

Pas facile de jouer à un mélange de tennis de table et d’air hockey avec les yeux bandés. Invités par l’association Du sport plein la vue, Alexis Busin et Joffrey Cuffaut ont testé ce nouveau sport destiné aux déficients visuels.

« Avec les lunettes opaques, on perd tous nos repères. C’est vraiment perturbant. Alors, on improvise en se fiant aux bruits émis par la balle. On devine à peu près où elle se trouve mais c’est très dur de la contrôler et de la frapper. » C’est la première fois qu’Alexis Busin teste le showdown. Ce sport destiné aux déficients visuels ressemble à un mélange de tennis de table, d’air hockey mais aussi de billard puisqu’on joue avec les effets de la balle sur les côtés.

Le showdown se pratique avec une table longue de 3,60m aux angles arrondis ainsi qu’une planche au milieu et deux buts avec des filets à chaque extrémité, une paire de lunettes opaques, une raquette de bois, une balle contenant des billes en métal afin que les joueurs puissent l’entendre, et enfin un gant de hockey sur gazon. Ce dernier est indispensable pour protéger les joueurs d’une balle très dure qui peut atteindre les 150 km/h.
Joffrey Cuffaut teste le showdown
Créée en 2014 via l’association maxoise Du sport plein la vue, l’équipe nancéienne est composée d’Anis, Nabil et Jean-Michel. Ce dernier, plus connu sous le pseudo de Minus, est aussi le président du groupe ASNL F@ns Connexion. « C’est en assistant à un match de foot-fauteuil entre Vandoeuvre et l’ASNL que j’ai eu l’idée d’inviter quelques joueurs à venir découvrir notre sport. C’est un vrai plaisir de partager un moment d’échange avec eux. »

Alexis Busin et Joffrey Cuffaut se prennent vite au jeu. Ils apprennent les différents gestes techniques et se lancent dans des parties très disputées. Autour de la table, personne ne parle afin de ne pas perturber l’ouïe des deux joueurs. C’est évidemment le sens le plus sollicité. « On n’a pas une ouïe plus développée qu’une personne voyante mais on la fait travailler davantage, précise Nabil. Cela peut aussi être utile à un footballeur qui pourra ainsi sentir un adversaire derrière lui. »

Le duel entre les deux joueurs professionnels tourne de justesse à l’avantage de Joffrey Cuffaut. « C’est une expérience assez déstabilisante, explique le latéral droit. Ça va tellement vite que c’est dur de défendre. » Invité par Nabil à retirer ses lunettes opaques pour l’affronter, Joffrey Cuffaut préfère les garder pour vraiment découvrir ce sport. Anis apprécie et félicite les deux novices : « Ils se débrouillent plutôt pas mal ! » 

 

Un sport qui monte

Créé dans les années 60 au Canada, le showdown est aujourd’hui pratiqué dans une quinzaine de pays d’Europe et dans une petite dizaine de clubs en France. « Il n’existe qu’un seul tournoi national par an, regrette Jean-Michel. C’est un peu frustrant. Mais, je suis persuadé que ça va se développer dans les années à venir. Le showdown est d’ailleurs sélectionné pour peut-être intégrer les prochains Jeux paralympiques. »
Joffrey Cuffaut, Alexis Busin et l
Tout aussi accessible pour les valides, qui peuvent ainsi facilement s’essayer à une discipline handisport, le showdown est beaucoup plus ludique et dynamique que d’autres activités proposées aux non-voyants. « Il y a du rythme et peu de temps mort. Je retrouve aussi la même adrénaline que lorsque je jouais au tennis de table. C’est important. Le sport, c’est aussi notre moteur ! »

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