Diarra: Une carrière en podiums

Retour
Interviews · 07/06/2017 à 10:45
07/06/2017 • 10:45

En une quinzaine d’années au plus haut-niveau, Alou Diarra a évolué dans de très grands clubs (Bayern, Liverpool, Lyon, Bordeaux, Marseille) et disputé deux Coupes du Monde.

Le podium des entraîneurs

Patrick Gabriel. C’est lui qui m’a fait entrer au centre de formation de Louhans-Cuiseaux. Il a été déterminant dans ma carrière. Il m’a pris sous son aile et m’a fait progresser. C’est un coach qui ne lâche jamais rien avec un sacré tempérament. On a une relation très étroite et j’étais très heureux de le retrouver ici à Nancy. Il est toujours en forme (sourire).

Laurent Blanc. J’avais une excellente relation avec lui. Avec Bordeaux, il m’a trouvé un rôle bien spécifique dans son système de jeu. Il aime la fluidité, la possession et insiste sur l’aspect technique. C’est un coach qui délègue un peu, qui n’étouffe pas ses joueurs, mais les responsabilise tout en étant très pointilleux. Je l’ai ensuite retrouvé en équipe de France.

Didier Deschamps lors de mon année marseillaise. Il est très rigoureux et ne néglige aucun détail. C’est un vrai compétiteur. J’ai bien aimé cette mentalité de gagneur. On comprend pourquoi il a été capitaine de l’équipe de France et a remporté de nombreux trophées.

Le podium des adversaires

Lionel Messi. Je l’ai affronté avec Lyon à Barcelone puis en sélection à Marseille. C’est impressionnant de voir ce qu’il est capable de faire. On n’arrivait pas à récupérer le ballon ! Il est tellement phénoménal que l’on ressent un sentiment d’infériorité par rapport à un joueur de ce calibre.

Cristiano Ronaldo. C’était avec l’équipe de France espoir. Il nous avait éliminés lors d’un match de barrage pour la qualification à l’Euro 2004 et aux JO. On avait pourtant une meilleure équipe qu’eux ! On sentait déjà qu’il possédait quelque chose en plus. Il avait ouvert le score puis inscrit le tir au but victorieux.

Alexis Sánchez. Je l’ai affronté quand il jouait à l’Udinese lors d’un match de Ligue Europa avec Lens. On ne pouvait pas l’arrêter ! C’est un attaquant très tonique. Il réussit une carrière extraordinaire et fait aujourd’hui les beaux jours d’Arsenal.

Alou Diarra

Le podium des coéquipiers

Zinedine Zidane forcément ! Sa réputation n’était pas usurpée. Il était tellement au-dessus. En s’entraînant avec lui, on prenait vraiment conscience de ses immenses qualités. Le foot était vraiment facile pour lui. C’est aussi la grande classe au niveau humain.

Thierry Henry, que j’ai côtoyé en équipe de France. C’est aussi un joueur d’une autre catégorie. Il était efficace, très pointilleux dans sa préparation et dans ses gestes. C’est également un passionné. Il connait tous les joueurs de toutes les divisions de tous les championnats.

Yoann Gourcuff. Il m’a beaucoup impressionné à Bordeaux. Je l’appelais l’indestructible, car il ne se blessait jamais. C’est un grand travailleur. Il faisait toujours du rab à l’entraînement et j’étais même obligé de le calmer. C’est un milieu très complet, costaud physiquement et doué techniquement. Il possède aussi le sens du but. Bref, un joueur moderne ! Il a été ralenti par des blessures. C’est dommage, car il aurait pu encore mieux faire.

Le podium des matchs

La finale de la Coupe du Monde 2006 perdue contre l’Italie. C’était un rêve de gosse et même si l’issue n’a pas été positive, cela reste un bon souvenir. D’ailleurs, toute cette Coupe du Monde en Allemagne a été fantastique.

La victoire à Caen avec Bordeaux lors de la dernière journée en 2009. Cela nous offre le titre de champion après une lutte serrée avec l’OM lors de la deuxième partie de saison. Ce titre a été un grand moment et récompensait une bande de copains. On était un peu sur un nuage cette saison-là. Je me souviens de très gros matchs à Rennes (2-3) ou face au PSG (4-0).

France-Afrique du Sud lors de la Coupe du Monde 2010. C’est le premier match où l’on me donne le brassard de capitaine. C’était énorme pour moi de succéder à autant de grands joueurs. Le contexte du match n’était pas évident après Knysna, mais j’ai senti une énorme fierté ce jour-là.

Le podium des buts

Une frappe d’anthologie de 30 mètres sur la pelouse de Monaco. C’était en décembre 2008 avec les Girondins. On avait gagné 4-3 après avoir été menés 3-0. C’est le but de ma carrière !

Une demi-volée en dehors de la surface avec Bastia face à Nice en 2004. Un but que je ne marque même pas à l’entraînement (sourire). Ça touche le poteau et entre en pleine lucarne.

Un but de la tête en 2008 avec les Girondins face à Chelsea en Ligue des Champions. J’égalise en fin de match ce qui nous donne la chance de jouer notre qualification sur le dernier match de groupes face à l’AS Roma.

Le podium des exercices d’entraînement

Les toros. C’est un grand classique, mais je ne m’en lasse pas. C’est un très bon exercice qui demande de la disponibilité, de la technique et surtout de voir vite. C’est toujours un plaisir.

Les jeux réduits, car cela rappelle un peu l’esprit de compétition et les situations de match. C’est court, intense.

Les circuits techniques où l’on travaille les gammes. Cela peut paraitre futile, mais il est important de les répéter au quotidien. Ça permet de toujours améliorer le geste. Le haut-niveau, c’est de jouer juste, rapide et précis. Thuram, Zidane ou Wiltord ont toujours continué à travailler ces basiques. Les séances de reprises de volée de Wiltord étaient impressionnantes. Il avait une maitrise totale du geste.

Alou Diarra

Le podium des regrets

Mon départ du Bayern Munich. Le club m’avait fait une proposition correcte pour prolonger, mais je suis allé à Liverpool. J’ai été mal conseillé. Je me suis retrouvé dans la même situation qu’en Allemagne sauf que l’on ne me connaissait pas là-bas. J’étais un jeune pour l’avenir avec très peu de temps de jeu.

La finale de la Coupe du Monde 2006. C’est une horreur de toujours penser à ce match. On était plus fort, mais on n’arrivait pas à faire la différence. Les tirs au but étaient la seule chance pour l’Italie de remporter cette Coupe du Monde. C’est dommage !

Ma signature à West Ham. Je me suis peut-être un peu trop précipité. Je sortais de l’Euro 2012 et n’avais pas senti que je pouvais poursuivre à l’OM après le départ de Didier Deschamps. J’aurais certainement eu d’autres offres si j’avais été patient.

Flèche gauche Flèche droite