J. Rousselot: "Toujours la même passion"

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Interviews · 04/08/2016 à 14:32
04/08/2016 • 14:32

Le président de l’ASNL revient sur des étapes importantes liées à sa fonction. Il s’en dégage le portrait d’un homme profondément attaché aux relations humaines.

Quelle est la décision dont vous êtes le plus fier ?

Avoir réussi à faire revenir Pablo Correa. Ce n’était pas facile. Patrick Gabriel avait redressé le club après le départ de Jean Fernandez. Je devais trouver un homme capable de relever le challenge d’un retour en Ligue 1. Je souhaitais remettre Patrick Gabriel à la direction du centre de formation. J’étais en contact avec Pablo depuis un certain temps. Je savais qu’il était l’homme de la situation. J’ai toujours misé sur lui. Malgré nos caractères et nos personnalités différentes, on s’est toujours bien compris. Il existe un respect mutuel et beaucoup d’affection entre nous. Ce n’était pas évident pour lui de revenir dans un club où il avait déjà tant brillé. Il a pris ce risque.

Et le moins fier ?

Que l’on se soit quitté sur un couac avec Jean Fernandez. Je suis un homme passionné, avec du caractère, mais je n’aime pas le conflit. Malheureusement, je n’ai pas réussi à arranger les choses. L’ASNL était alors vouée à la descente en Ligue 2 avec toutes les conséquences économiques d’une relégation. Je savais que l’ASNL allait éprouver de grandes difficultés et j’ai un peu tout mélangé. Avec le recul, si je recroisai Jean Fernandez, j’essaierai de trouver les mots pour lui serrer une poignée de main et apaiser la situation. 

 

La décision la plus difficile à prendre ?

Il est toujours plus facile d’embaucher que de débaucher. Le licenciement de Laszlo Bölöni avait ainsi était douloureux. C’était un bon technicien et il n’avait jamais démérité. On avait fait deux montées et deux descentes avec lui. Il y avait peut-être une usure pour lui et pour le groupe. C’est la loi du football. C’était la première fois que j’étais amené à prendre une décision aussi importante pour l’ASNL. C’était très compliqué.

 

Le président de club que vous appréciez le plus ?

Le football est un monde compliqué où les amitiés ne sont souvent que de façade. C’est moche de dire cela mais chacun défend les intérêts de son club face au copain. Roland Romeyer (Saint-Étienne) est un ami. Il est loyal, discret et s’acquitte de sa mission de la plus belle des façons. Jean-Pierre Rivière (Nice) aussi.

La mission que vous préférez ?

Gérer l’ensemble du personnel et me retrouver avec cette famille ASNL pour partager de bons moments lors de repas ou de fêtes de fin d’année. J’aime échanger avec eux. C’est un peu pour cela que je suis resté aussi longtemps à la tête du club. Au-delà de l’aspect sportif et de la compétition, c’est cette relation humaine qui m’intéresse. D’autant que nous avons une bonne équipe au niveau sportif, mais aussi administratif, comptable ou commercial.

 

Celle qui vous ennuie le plus ?

Je suis toujours animé de la même passion quand je vais travailler. Il n’y rien qui m’ennuie dans mon rôle de président. Quand cela arrivera, je jetterai l’éponge.

 

Votre cauchemar le plus fréquent ?

Plus que l’aspect sportif, c’est la situation économique du club qui me donne le plus d’angoisse. J’ai passé quelques nuits difficiles en 2002 ou plus récemment lors de la descente de 2013. Quand les moyens sont amenés par l’actionnaire principal mais que celui-ci n’a plus d’activité professionnelle comme moi depuis trois ans, et que le système bancaire n’est pas forcément à vos côtés, c’est très pesant. D’autant que vous avez une responsabilité. On a toujours trouvé des solutions mais ce n’était jamais gagné d’avance.

 

Et votre rêve ?

Que l’ASNL participe à une nouvelle campagne européenne.

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