Neuf ans sur le banc (1/3)

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Articles · 26/05/2011 à 11:38
26/05/2011 • 11:38

Au moment de refermer l’une des plus belles pages de l’histoire du club, Pablo Correa a accepté de revenir sur ses neuf saisons sur le banc de touche nancéien au travers de matchs marquants ou décisifs.

2002/2003 (15E EN L2)

Grenoble-Nancy (0-1) le 8 février 2003 lors de la 26e journée

« Benjamin Nicaise et David Camara se font expulser et nous laissent pendant vingt minutes à neuf contre onze. On menait au score grâce à un coup-franc de Sébastien Chabaud et on choisit de terminer le match avec deux lignes de quatre et donc aucun attaquant. On a tenu bon, mais ce n’était pas la bonne solution. Comme on n’avait personne pour conserver le ballon et gêner les défenseurs adverses, cela revenait très vite dans notre surface. Quand on arrive sur un banc de touche, on amène un certain bagage, mais c’est l’expérience qui va faire basculer les choses du bon ou du mauvais côté. Ce jour-là, on a appris sur la manière à évoluer en infériorité numérique. 
Pablo Correa face au tableau blanc
D’ailleurs, toute cette saison a été un apprentissage dans la difficulté. On savait qu’un président ne donne jamais les clés d’une très bonne équipe à un entraîneur qui n’a pas fait ses preuves. Cela peut arriver pour un très grand joueur, mais pas pour un footballeur moyen comme moi. Pour revenir à ce Nancy-Grenoble, il s’agissait également d’un succès très important puisque cette quatrième victoire consécutive sur le score d’un but à zéro nous permettait de nous dégager du bas du classement. L’équipe l’a fêté dans le vestiaire comme si elle avait gagné un titre. Il y avait ce sentiment général que les choses étaient en train de basculer. Après avoir mis du temps à se défaire de nos handicaps, on était en train de passer à autre chose. »

 

2003/2004 (6E EN L2)

Une discussion d’avant-saison avec Jacques Rousselot

« Plutôt qu’un match, et aucun ne me vient d’ailleurs à l’esprit de façon marquante, je préfère parler d’une discussion que nous avons eu avec le président avant le début de la saison. Il m’a laissé le convaincre de ne pas viser la montée. Je pense de toute façon que l’on n’était pas suffisamment armé offensivement pour jouer le podium ou tout au moins annoncer cette ambition. Je me suis battu pour protéger les joueurs, car beaucoup de jeunes avaient besoin de disputer des matchs plus tranquillement que lors de la saison précédente. Même nos recrues (Berenguer, Duchemin, Gavanon, Puygrenier) n’avaient pas beaucoup d’expérience à ce niveau. 

Quand vous jouez le maintien, il faut apprendre à vivre avec la défaite pour que la première déconvenue ne fasse pas tout éclater. Pour jouer une montée, il fallait aussi apprendre à enchaîner les victoires. Quand vous gagnez, vous regagnez puis vous regagnez encore, il faut savoir rester humble et se remettre en question en permanence. Cette saison nous a permis de mieux préparer la montée l’année suivante. C’était nécessaire et cela a été la base de tout ce qui est arrivé ensuite. On n’aurait pas pu le vivre sans cette saison transitoire. »

 

2004/2005 (1ER EN L2)

Reims-Nancy (0-4) le 15 avril 2005 lors de la 33e journée

« Ce n’est pas la victoire ou même le large score qui m’ont fait choisir ce match, mais plutôt la manière avec laquelle on s’est imposé dans un contexte difficile. Les Rémois venaient de changer d’entraîneur et nous ont rentré dedans. Nous avons su répondre physiquement, mais offrir aussi une certaine qualité de jeu. Au coup de sifflet final, et c’est rare que je fasse ce genre d’aveu, j’ai dit à Paulo que la montée était dans la poche. J’en étais persuadé. Les joueurs aussi, mais, à la différence du match à Grenoble en 2003, ils l’ont fêté dans le calme, en savourant tout le travail accompli depuis notre défaite lors de la première journée à Brest. 

Pour ce coup d’envoi, les joueurs n’étaient pas encore au meilleur de leur forme, car on avait effectué une préparation très dure durant l’avant-saison. On pensait devoir jouer la montée jusqu’à la fin alors que cela s’est finalement décidé plus d’un mois avant. Avec nos recrues Eli Kroupi et Bertrand Fayolle mais aussi Laurent Dufresne et Gaston Curbelo, on avait vraiment quatre attaquants pour lutter pour les places déterminantes. Cette saison a vraiment été notre rampe de lancement. »

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