Ndy Assembe : La panoplie du gardien (2/2)
Même s’il pratique le même sport que ses coéquipiers, le gardien doit posséder des qualités bien différentes. Il doit maitriser toute une palette de gestes bien spécifiques. Revue de détail avec Guy-Roland Ndy Assembe.
Le penalty
« Je bouge ou pas. J’attends le dernier moment ou choisis un côté et j’y vais à fond. Ça dépend des situations et je change à chaque fois. Je suis par contre incapable de vous dire à quel moment je pars. On peut attendre la frappe pour se fier uniquement à ses réflexes, mais c’est très difficile. Ça peut en revanche marcher s’il frappe mal ou en plein milieu. Certains gardiens essaient d’intimider ou de déconcentrer le tireur. Pas moi. »
Le modèle : « Landreau était très fort dans cet exercice. C’est lui que j’ai vu arrêter le plus de penaltys. »
La relance
« Il faut anticiper sa relance. Sur un corner par exemple, je jette déjà un œil sur le positionnement de mes attaquants. Il faut toujours avoir un maximum d’informations avant de recevoir le ballon. Cela se travaille aussi à l’entraînement. Cela peut permettre de réussir une passe décisive. Cela ne m’est jamais arrivé en professionnel. Ce n’est pas passé loin cette saison contre Ajaccio. Sur une passe en retrait, j’envoie un long ballon tendu vers Youssef (Aït Bennasser). Le gardien l’a malheureusement empêché de marquer. C’est le jeu et les appels des coéquipiers qui imposent de jouer long ou court, à la main ou au pied. J’aime bien le dégagement de volée couché. Cela me convient mieux que le drop. Quand c’est bien maitrisé, c’est aussi beaucoup plus précis et plus délicat à intercepter pour le défenseur adverse.»
Les modèles : « Mandanda et Landreau. Carraso aussi, car il joue des deux pieds. »
Le jeu au pied
« Avoir débuté comme libéro m’a beaucoup aidé pour le jeu au pied. Quand un coéquipier me fait une passe en retrait, je ne ressens jamais de pression, car je sais que je vais réussir à m’en sortir. Lors de mes années de formation à Nantes, les gardiens étaient inclus dans les jeux de conservation. On repartait aussi souvent de derrière avec un jeu court qui mettait beaucoup en valeur le jeu au pied. Ça se travaille lors de petits jeux avec les coéquipiers, mais aussi avec des séances spécifiques. Contrairement aux joueurs de champ, notre jeu au pied fonctionne sur un schéma assez stéréotypé. On doit chercher un coéquipier à l’opposé ou loin devant. »
Le modèle : « Mickaël Landreau. Quand j’étais au centre de formation à Nantes, on travaillait beaucoup sur ses vidéos. »
L’arrêt (à priori) facile
« Il ne faut pas penser à la bourde. De toute façon, ça arrive à tous les gardiens. J’ai vécu cela avec Guingamp. Sur un coup-franc, l’attaquant reprend de la tête au deuxième poteau. Je suis sur la trajectoire, mais veux exécuter trop vite ma prise de balle. Ça fait but ! Sur le coup, ça énerve vraiment, car ça oblige les coéquipiers à redoubler d’efforts. Je ne pense pas que ces buts s’expliquent par un problème de concentration. C’est plutôt un détail que l’on n’a pas pris en compte. »
